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 you and i will never die it's a dark embrace.

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L. Sly Daniels
Nymphomaniac and proud of it
L. Sly Daniels
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MessageSujet: you and i will never die it's a dark embrace.   you and i will never die it's a dark embrace. I_icon_minitimeSam 16 Nov - 16:25

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Sly ferma tristement les yeux en touchant le cercueil de sa sœur jumelle. Alors que son cœur battait doucement sa poitrine, elle pouvait sentir que rien ne battait dans cette boite. Elle avait du mal à croire que sa tornade de sœur jumelle se tenait bien sagement, les bras replié sur elle-même là dedans. Elle qui était la première à courir, à sauter, à hurler, à rire à faire semblant de voler un joint à la bouche.  Tout à coup, Sly fut de retour en arrière. Le jour où pour la première fois elle comprit, qu’elle ne brillerait jamais autant que Liberty September Daniels. Elle avait encore la sensation de son cœur vibrant dans sa poitrine à mesure que les paroles que Lib’ lui chantait traverser ses oreilles. Sa sœur était magique, une étoile parmi les vivants. Ce que Sly ne serait jamais. Sa sœur avait une aura, une putain d’aura brillante comme un feu d’artifice. Mais à mesure qu’elle avait vécu, son aura s’était emmêlée à sa vie de débauche et elle s’était éteinte, tout simplement. Enfin, c’est ce que Sly aimait à croire pour se rassurer. Mais elle savait tout au fond d’elle que ce n’était pas vrai. Liberty avait mit fin à ses jours d’un acte complètement conscient, elle avait décidé de priver chaque personne tenant à elle de son aura brillante et chaleureuse. Mais aussi néfaste qu’elle était belle, Liberty était sûrement morte en croyant qu’elle ne manquerait à personne.

Leah ouvrit les yeux dans l’espoir fou de retourner à la réalité. Mais la réalité était bien loin d’elle depuis qu’elle avait touché pour la première fois le corps mou, froid et dénué de vie de sa sœur jumelle. A présent à elle croyait à peine à se qu’elle était en train de vivre. Comme un automate elle mangeait la nourriture qui lui était apporté par ses amis. Elle acceptait qu’Elian ou Clément dorment avec elle pour l’empêcher de sortir de chez elle s’en même s’en rendre compte. Elle faisait ce qu’on lui demandait de faire : comme ranger sa chambre, les affaires de Liberty, ou encore faire le ménage, des crêpes ou boire un verre entre ami. Mais à peine avait-elle fait tout ça, qu’elle recommençait à mourir à l’intérieur. Dès qu’elle n’était plus en action, Sly mourrait. Liberty n’avait jamais été QUE sa sœur jumelle, elle était la continuité de son être profond. Et aujourd’hui, son âme même était en deuil.

Alors qu’elle entrait dans l’église, la dernière, dans sa robe blanche. Elle n’avait pas l’air d’être là pour un enterrement, mais pour un grand gala. Parce qu’elle avait l’air belle dans cette robe. Et même si elle mourrait sous les yeux de tout le monde à chaque pas qu’elle faisait, elle avançait. Elle tenait fermement le bras de sa mère, pour ne pas s’effondrer en parti mais aussi pour empêcher sa mère de le faire. Sly n’avait pas pleuré à l’enterrement de son père. Elle l’avait fait des semaines plus tard quand elle avait appelé à la maison et que la voix du répondeur téléphone familiale lui avait dit avec entrain « Vous êtes bien sur la messagerie de John, Mathilde, Liberty, Leah et Lloyd ! Laissez un message car nous sommes absent et nous vous rappellerons ! » La voix de son père lui avait fendu le cœur tant il était heureux dans ce message. En effet il avait fallu s’y prendre à plusieurs reprises avant de réussir à le faire, mais il avait insisté et forcé tout le monde avec une bonne dose d’humour. Il adorait faire des choses avec sa famille. Et on l’avait privé de voir ses enfants grandir.

Enfin, elle se leva car s’était à elle se discourir. Elle fendit la foule et tout le monde pu découvrir que oui, sa robe était trop échancrée devant, mais aussi derrière, laissant apparaitre son dos et presque sa poitrine. Mais surtout, Sly était pied nu. Elle ferma les yeux en comptant ses pas pour rejoindre le pupitre de l’église et respira un grand coup pour ouvrirent ses yeux qui se posèrent sur ses amis. Tyler était là, les yeux cernés et un peu gonflé d’avoir pleuré. Même ainsi, elle le trouva beau. Et puis elle vu bien qu’Elian la regardait aussi et elle essaya de lui dire combien elle l’aimait, mais elle en fut incapable, même avec les yeux. Maxime, Meth et Stew, se tenait exactement dans cette ordre là tout les trois, droits comme des I, les deux plus petits se raccrochant à Meth avec force alors que celui-ci semblait sur le point de fondre en larme. Sly se fit la promesse intérieure de ne rien demander à Meth, d’aucune sorte. Il avait bien assez à faire avec son propre deuil. Leya agrippait son frère avec force elle aussi. Les jumeaux Tràn étaient après sa mère et Lloyd, ceux qui connaissait Liberty depuis le plus longtemps. Et Sly n’osait imaginait ce que cela représenter d’enterrer leur amie d’enfance. Jamy était là aussi, la tristesse dans ses yeux lui fendit encore un peu plus le coeur. Puis bientôt les visages se brouillèrent pour n'être qu'une masse de gens.

Elle se racla doucement la gorge. C’était son tour de parler. « Déjà, je tenais à vous dire que je suis époustouflée de voir que vous êtes si nombreux. Je ne me rendais pas compte que vous teniez tous au moins un minimum à Liberty, cela lui aurait sans doute fait plaisir de voir qu’elle était aussi aimée. Mais vous savez, aujourd’hui je me sens trahie. Liberty September Daniels, si tu m’entends, tu es une traitresse. » BAM. Elle fut projetait encore en arrière, alors qu’elle et sa sœur se jurait de mourir ensemble, à 27 ans après avoir accomplit quelque chose de grand. « Tu avais promit que jamais on s’abandonnerait. Et t’es plus là. » Curieusement, elle eut un petit rire rauque, un rire nerveux. Elle descendit du pupitre, le micro dans la main, tenant sa robe de l’autre, dévoilant ses jambes pâles. Elle caressa à nouveau le cercueil contenant le corps de sa sœur et elle continua, les larmes brouillant sa vue. « La vérité c’est que c’est moi qui t’es trahie. Je suis peut-être la seule fautive dans cette histoire. Alors que tu allais mal, j’aurais du voir, sentir au plus profond de moi-même que tu mentais à tout le monde, à toi la première en affirmant que tu allais bien. Alors que ce n’était pas le cas. » Elle marqua une nouvelle pause et pleura, silencieusement et durant quelques minutes, elle pleura. Elle s’était jurée de ne pas le faire et d’être forte mais, elle se laissa aller. Sans se sentir faible pour autant. « Je me souviendrais de toi comme d’une comète Liberty. Une putain de comète qui nous a tous touché et brulé au point qu’on ne pourra jamais t’oublier. Moi la première. 20 ans, on peut dire que c’est un passage bref sur terre, mais je peux te jurer sur… sur la… pardon je, je vais m’assoir un peu parce que je me sens pas très bien. » En effet, la tête commençait à lui tourner. Elle était en train de faire de belle promesse à Liberty et elle n’était même pas capable d’agir pour aller bien. Elle avait tout simplement oublié de manger ce matin. Elle ferma les yeux, s’essayant sur les marches froides. « Une putain de comète. Brillante, parfaite, brûlante, destructrice, explosive. La plus belle et celle qui reviendra forcément dans ma vie. Celle qui ne la quittera jamais. Écoute-moi bien Liberty September Daniels, j’espère que tu vas pas trop déconner là haut et que tu vas attendre que j’arrive pour foutre le bordel. Parce que toi et moi, c’est pour toujours ok ? J’laisserais jamais personne te remplacer dans mon cœur et je veux pouvoir faire la fête avec personne d’autre au point que toi et moi on savait la faire ensemble. Alors t’as le droit de fumer un putain de bon joint avec Kurt et Jimi, mais si tu crois que tu peux foutre le bordel sans moi là où tu es, tu te fou le doigt dans l’œil jusqu’au coude, t’es pas au top sans moi comme je le serais jamais sans toi. Mais j’te promets que j’vais avoir une putain de belle vie. Pour toi. Pour celle que t’as pas vécu. Et quand j’arriverais, j’aurais 20 ans, comme toi. Et on fera la fête à l’infini. On sera plus jamais triste. » Alors qu’elle avait parlé, elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait fermé les yeux et qu’un mince sourire s’était plaqué sur ses lèvres. Oui, Liberty lui manquait, mais elle allait la retrouver. En cet instant, elle y croyait plus que tout. Elle rouvrit les yeux et embrassa l’assemblé du regard. Et tel la Diva qu’elle était, elle lança le micro au lieu de le reposer simplement. Elle ne bougea pourtant pas sa place près du cercueil de Lib. Elle allait rester là jusqu’à la fin. Elle voulait pouvoir serrer chacun des amis de sa sœur dans ses bras et lui dire que ça irait. Même si c’était un putain de mensonge de merde. Ça n’allait pas aller, elle le savait parce que dès qu’elle fermait les yeux, elle ne voyait qu’un trottoir crasseux.
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Maxime S. Thunderson
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MessageSujet: Re: you and i will never die it's a dark embrace.   you and i will never die it's a dark embrace. I_icon_minitimeDim 17 Nov - 3:32

Ça faisait des jours que j’avais pas fermé l’œil, que j’avais l’impression de tourner en rond, comme un lion dans sa putain d’cage. Mais c’était normal, non ? L’absence, le vide, le chagrin, ça s’efface pas d’un coup même si on essaye de sourire et de faire comme si on supportait ce vide en nous. J’en sais quelque chose. Peut-être plus que beaucoup dans cette putain de ville. Tout le monde était là. En noir, une marée de noir. Et j’aimais pas ça. Elle aurait peut-être voulu du blanc, voire même des couleurs festives, mais honnêtement j’avais pas la tête à faire des efforts. J’avais pas la tête à grand-chose sinon à me raccrocher à Meth et Stew, serrés autour de moi comme toujours. C’était toujours nous trois depuis l’début. Mais sans Lib, c’était le vide, et j’savais que ça serait une ombre de plus, un vide de plus. Et j’savais que le vide serait jamais comblé, mais fallait faire avec. Avancer. Comme toujours. Sans oublier. Mais j’réfrénais toutes ces pensées parce que putain j’étais personne pour donner des conseils de deuils aux gens, personne pour leur dire quoi faire ou comment réagir. Moi j’étais juste bon à prendre dans mes bras, à sourire et à dire que ça allait aller alors que j’y croyais pas toujours moi-même mais c’est les gens avant moi alors j’essaye d’y croire si fort que mon cœur tambourine à mes oreilles, et ma main serre celle de Meth tellement que mes jointures en deviennent blanches. Parce que le discours de Sly me donne envie de hurler. De lui demander pourquoi elle a fait ça. Pourquoi elle nous a fait ça à tous. Mais dans les yeux de Sly j’vois une étincelle que j’ai jamais vue avant. Celle que Liberty avait. Parce que c’était toujours celle des deux à faire la courageuse et à prendre soin de l’autre, mais maintenant elle était seule et elle devait prendre soin d’elle-même. Alors oui, Liberty était une comète. Une putain de belle comète, qui arrivait dans nos vies et qui bouleversait tout sur son passage en se foutant des conséquences. Et maintenant que la comète était partie, fallait continuer à avancer et à regarder le ciel sans étoiles en espérant un signe. Les larmes sont montées mais j’les ai retenues comme j’en avais l’habitude. Elle aurait pas voulu que je pleure, elle se serait sûrement foutu d’ma gueule. Et quand Sly a lancé son micro j’ai pensé à Liberty, qui aurait voulu se marier et être heureuse, qui aurait ri alors que j’dirais de la merde dans mon discours de témoin, et j’ai souri. Parce qu’elle devait être heureuse où elle était, non ? elle était sûrement plus en paix. J’sais pas. J’ai jamais cru à toutes ces conneries de paradis. Mais si elle faisait du trampoline sur le bide de Buddha, grand bien lui en fasse. Alors j’me suis levé, et j’savais même pas comment j’ai trouvé la force de marcher jusqu’à l’estrade et de m’asseoir à côté de Sly. Comme si j’avais un putain de monopole et un putain de truc à dire. Mais rien. Y’avait plus rien à dire de toute façon. « Hm… J’voudrais juste… Enfin, Lib, si tu m’entends, sache que t’étais déjà une putain d’étoile quand t’étais parmi nous. Et tu cesseras jamais de l’être. » J’me sentais con, mais à ma place, étrangement. « On a commencé à écrire la musique ensemble. Et les paroles, elles sont pour toi. » Et j’ai chanté Brighter. Et j’l’imaginais m’accompagner à la guitare et m’sourire comme elle faisait toujours et putain c’que ça faisait mal. Et à la fin de la chanson, les larmes coulaient toutes seules. Mais ça allait. Ça devait aller. Ça irait toujours. Elle serait forte si elle était à ma place. Elle l’avait toujours été. Liberty September Daniels, si dans le ciel ou j’sais pas où tu vois un homme avec des rides au coin des yeux qui tient par la taille une femme rousse avec un grand sourire permanent, serre les fort pour moi. Serre les fort et laisse leur te donner de l’amour. Parce que toi aussi, t’en mérites. Plus que quiconque. Alors j’ai redonné le micro à Sly et j’suis retourné à ma place parce que j’pouvais pas me permettre de fondre en larmes si j’disais ou chantais un mot de plus. J’voulais juste trouver une façon d’lui dire au revoir. J’en avais pas eu l’occasion.

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Lloyd S. Daniels
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MessageSujet: Re: you and i will never die it's a dark embrace.   you and i will never die it's a dark embrace. I_icon_minitimeSam 7 Déc - 16:36

Ma tête me fait un mal de chien. J'ai l'impression d'avoir la fanfare de Montréal dans la tête, et ça fait mal. Cela dit, il faut que je reste concentré. J'ai pleins de choses à faire aujourd'hui. La première est sourire. Bon, d'accord, cela ne va pas être chose facile, mais je sais que je peux le faire. Je te jure Liberty September Daniels, je vais te tuer. Mes mains tremblent et la seule chose dont je suis capable, c'est de les observer. Je n'ai quasiment plus d'ongles à force de me les ronger depuis le début de la semaine. Depuis que je suis rentré en vitesse de Londres en fait. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il s'est passé. Je réfléchirais à tout ça plus tard. Pour le moment, il faut que je m'occupe de ma mère. Et surtout de ma soeur. Sly est au fond du gouffre. Pour une fois, ce sera à moi de l'en sortir. Jean est rentrée hier soir. Elle ne dit rien, fait la fière, mais cette nuit, je l'ai entendue pleurer. Oh, entre elle et moi, je crois que c'est en bonne voie.Pas de prise de tête, on s'comprend. On s'apprend aussi, un peu. Elle pensait que je dormais. Foutaises. Je me suis donc retourné vers elle - parce que oui, on partage le même lit yakoi - et je l'ai serré contre moi. Il n'y avait que ça à faire de toute façon. Au bout d'un moment, les larmes ont cessé et j'ai pu m'endormir, content de savoir qu'elle avait trouvé le repos et que sa respiration lente et posée me permettrait de me bercer pour que j'arrive enfin à fermer l’œil. Liberty September Daniels, je veux que tu saches que, quand je t'aurais retrouvé, je vais te défoncer la tête à coup de pioche, tu ne vas rien comprendre à ce qu'il t'arrive. J'avance comme un automate. C'est tout ce dont je suis capable aujourd'hui. Pourtant, il va falloir que je me ressaisisse, j'en ai tout à fait conscience. Je veux faire bonne figure devant l'assistance, laissez-moi être une loque chez moi, merci. Ma mère ne se nourrit plus. J'ai l'impression de la revoir quand on a perdu papa. Et le pire, c'est que, cette fois-ci, je ne vais pas pouvoir m'occuper d'elle. Putain d'école à la con. Quoi qu'ils devraient comprendre quand même ? Un décès, de sa soeur qui plus est, ça devrait me laisser tranquille un petit moment quand même. J'ai un doute. Cela dit, je prendrais le temps qu'il me faudra pour remettre sur pieds ma famille si réduite. Déjà que l'absence de papa reste immense mais alors là, sans Liberty pour combler encore un peu de vide, on est dans la merde totale. Je souffle un bon coup, serre les poings, ferme les yeux. Aller Lloyd, ne te laisse pas abattre, tu vaux mieux que ça. Jean noir, converses noires, chemise blanche, veste noire. Liberty adorait me voir avec une chemise. Il fallait que je marque le coup. Un nœud papillon que je n'arrivais pas à nouer. « Putain ! » J'en ai ma claque de ces mains qui tremblent, de cette envie de hurler que je retiens. J'en ai ma claque de perdre tous ceux à qui je tiens, ça va bien cinq minutes là. Il faut que je cesse ces tremblements. Et la seule chose que j'ai trouver, c'est d'envoyer mon poing valser contre mon miroir. Oui, je suis un mec, faut pas l'oublier. J'ai un petit problème de connexion neuronale. Aucun dégât n'est à inscrire sur un registre. Même mon miroir se porte bien. Comment ? Jean. C'est incroyable ce que cette femme a comme pouvoir sur moi. Je ne comprends toujours pas. Bref, ce n'est pas le sujet. Elle m'a calmé, en silence, et m'a fait mon nœud papillon. Un baiser déposé sur mon front et hop, elle a disparu dans le couloir.

D'un côté, ma mère. De l'autre, Sly. D'un côté, je soutenais ma mère, littéralement. De l'autre, je guettais le moindre signe de ma soeur. Oh, elle fait la fière dans sa robe de gala, mais je la connais. Faut pas croire tout ce que l'on voit. Jean se tenait de l'autre côté de ma mère. Je savais qu'en cas de besoin, elle s'en occuperait. Les visages devant lesquels je passe me semblent tellement faux, effacés, sans vie. Il y a des gens, je ne sais même pas ce qu'ils foutent ici. Et puis, je vois ceux qui doivent être là. A commencer par le trio infernal que forment Maxime, Meth et Stew. J'abandonne ma mère et Jean pour me diriger vers ces trois-là. Je ne parlerais pas. Je ne veux pas. Pas maintenant. Je n'en n'ai pas envie. Je serre la main de Meth, parce qu'on a jamais vraiment été très proche en fait. Je pose ma main sur l'épaule de Maxime et tente de dire quelque chose, mais rien ne vient. Comme si les mots étaient bloqués dans ma gorge. Merde. Je pense qu'il a compris cependant. Stew n'ose pas me regarder et je sais pourquoi. Cependant, je m'en tape. Elle fait la fille forte, parce qu'elle l'est, mais elle a le droit de craquer aussi. Alors, comme un con, je la prend dans mes bras et la serre aussi fort que je peux. Cette fille me donne un peu de courage. Je l'aime bien. Elle est décalée et pas souvent suivable mais si Liberty la considérait autant, elle ne peut qu'être une fille bien. Juste derrière, il y a Jamy et Tyler. Il faut que j'aille les voir aussi. Pas besoin de parler non plus. Une accolade ou deux et c'est terminé. On verra plus tard pour le reste. Jean me fait signe et j'accours. Enfin presque. Je croise les gars qui me demandent de leur dire quand ce sera à eux. J'acquiesce. Même moi, je n'en sais rien. Parce que oui, j'ai préparer un truc grandiose. Mais, finalement, je n'ai pas envie. Je ne vais pas y arriver. Jean faufile sa main dans la mienne. Elle sait que ça ne va pas. Elle sait qu'en fait, j'ai la trouille d'être tout seul.

Ma diva de soeur s'installe et commence son discours. Ma gorge se noue. Je sais que je ne vais pas tarder à y passer. Le problème, c'est que je n'ai rien à dire. Liberty savait tout, je n'avais presque plus besoin de parler. Alors, je vais faire quoi moi, là-bas, planté devant tous ces gens qui pleurent ou me fixent des yeux ? Et, pendant que je continue de m'embourber dans mes pensées, Sly jette le micro et reste postée à côté du cercueil. Merde, c'est à moi là ? Oh non, pas maintenant, je ne suis pas prêt. Jean me regarde avec insistance. Bon et bien, quand il faut y aller, il faut y aller. Je lâche la main de ma mère et hésite encore à me séparer de celle de ma petite amie. Ouf. Sauvé par le gong. Ou plutôt pas Maxime en fait. Cela me laissera encore quelques minutes pour me faire à l'idée que je vais me pointer devant eux, les mains dans les poches et la gorge nouée. Ils me font tous chier avec leur putain de talent à la con. Même Maxime a réussi à me foutre les larmes aux yeux. D'accord. Stop. Il faut que tout ça s'arrête au plus vite. Ma tête va exploser. Ma main, qui tient encore celle de Jean, se met à trembler. Et merde. Je la retire immédiatement. Maxime a finit. A mon tour maintenant. Je me lève et me dirige vers l'estrade, d'un pas mal assuré. Je crois que je manque de me casser la gueule. Ouais, c'est pas évident. Raclement de gorge. Classe. « Hm. Salut tout le monde. » Oh ta gueule Lloyd et enchaine. « Déjà, merci d'être tous venu. Ensuite, Liberty, je vais te tuer de mes propres mains quand je te reverrais. » J'esquisse un sourire en coin et remarque le regard choqué de ma mère. Liberty, elle, elle aurait compris au moins. Je range mon sourire et je me perds dans mes pensées. Merde, redescends Lloyd, tout le monde te regarde. « Hm ... Je ... Pour tout avouer, je n'ai rien à dire. Elle est la première personne à avoir réussi à me faire taire. Chapeau l'artiste. » La vérité, c'est que je n'arrive pas à arrêter de sourire. J'ai l'air très con de là où je suis mais putain, ce que ça fait du bien. « En fait, vous savez quoi ? J'ai pas envie d'être triste. Parce qu'après tout, j'peux vous jurer que, de là où elle est, Lib, elle se fout carrément de votre gueule. » D'un mouvement de tête, je demande à un pote si tout est prêt. Le pousse levé, mon sourire s'agrandit. « Liberty, c'est et restera une putain de comète. Et elle se rit de nous qui sommes entrain de nous morfondre. On a pleins de choses qu'on a partagé avec elle, tous autant que nous sommes. Une fois qu'elle est entrée dans nos vie, il est hors de question de s'en débarrasser. La dramaqueen la plus brillante qui existe sur cette planète, c'est ma soeur. Et ça fait un mal de chien. Parce que j'vais plus pouvoir me tourner vers elle quand je serais en galère. Elle ne va plus faire des milliers de bornes tout ça pour m'apporter un chocolat chaud quand j'suis malade. » Pause. « Alors pour tout ce qu'elle est et représente pour chacun de nous, je tiens à vous présenter Liberty September Daniels, dans toute sa splendeur. » Un signe à mon pote et il envoie la vidéo. de ses premiers pas, à sa première clope, en passant par son premier mec, les délires, les fous rires, les concerts, les répétitions. Un concentré de Liberty en dix minutes de sons et images. Son rire emplit mes oreilles et j'ai l'impression qu'elle est là, avec nous. Putain, si elle savait à quel point elle me manque. La vidéo s'achève pas une photo prise à la fin de la dernière tournée. Quand ils sont tous revenus. On y retrouve Sly, Maxime, Meth, Stew, Tyler, Jamy, Galadriel et d'autres encore. C'était sa famille. C'était nous. « Tu me manques Lib. Mais genre vraiment. Et je te déteste de m'avoir laissé tout seul dans mon bonheur. On était censé le partager. C'était pour nous. Mais, au final, t'en profiteras pas même pas ... » Pause. Les mots s'enchainent dans ma tête mais plus rien ne veut sortir de ma bouche. Jean s'agite sur sa chaise et je sais qu'elle hésite encore à me rejoindre. Il ne faut pas. Je passe mes deux mains sur mon visage. Pas maintenant Lloyd. Pas maintenant. Mes mains tremblent. Merde. « J'ai jamais vraiment été très doué avec ça, mais je t'aime Liberty. Prends soin de toi et garde-moi une place pas trop loin de toi et ... » Ok. J'abandonne. Ma voix tremble trop. Je recule d'un pas pour m'éloigner du micro et, tête baissée, je rejoins Sly. Ma main se glisse instantanément dans la sienne parce que, même si elle estime ne pas avoir besoin de moi, moi, j'ai besoin d'elle.

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