NKP²

You can't let me down because you're the reason for me to fight.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La nuit avait été horrible, je dirais même que le week end avait été horrible. J’avais passé mon samedi midi avec la famille de Kaylee qui avait passé son temps à me rabaisser, puis le soir même je m’étais pris la tête avec Strawberry. Les choses c’étaient un peu arranger avec le concert de Kyan et Meth, même si je n’étais pas au mieux de ma forme, puis le pire avait été annoncé. J’avais reçu un appel à 1h34 du matin, c’était l’hôpital. Etant un peu dans le pâté je m’étais demandé ce qu’il pouvait bien me vouloir, puis il m’avait annoncé que Kyan avait eu un accident. Il ne m’avait pas fallu cinq minutes pour quitter l’appartement en compagnie de Strawberry qui avait refusé de me laisser seul. Une fois arrivé, j’avais passé la moitié de la nuit à faire les cent pas en attendant des nouvelles de Kyan qui d’après ce que je savais était au bloc opératoire. Maxime nous avait rejoints un peu plus tard. Puis vers 3 heure on m’avait annoncé qu’il était dans le coma et qu’ils ne pouvaient pas dire si il allait se réveiller ou non… Ce fut horrible. Je crois bien que c’était la première fois que Strawberry me voyait pleurer depuis des années. J’avais passé le reste de la nuit dans le chambre de mon double, que j’avais horreur de voir dans cet état-là. Il était allongé sur ce lit, on aurait pu croire qu’il dormait mais il était relié à tout un tas de fils et de tube. En fin de matinée Strawberry avait quitté l’hôpital et je m’étais retrouvé seul avec Kyan. Posé sur une chaise à côté de son lit, j’avais fini par prendre sa main dans la mienne. « T’as pas le droit de me laisser Kyan… J’ai besoin de toi moi… » Je marquais une légèrement pause, regardant son visage légèrement abimé par l’accident. « Tu te souviens ? Toi et moi c’est pour toujours hein ? Faut que tu te battes… » Fatigué, n’ayant pas fermé l’œil de la nuit, j’avais déposé mon front contre nos entremêlé et fermer les yeux. « Je t’aime. » murmurais-je. Kyan était bien l’un des seuls rares à qui je disais ces mots. Puis sans vraiment que je sache comme c’était possible, j’avais fini par me mettre à somnoler, sans vraiment dormir vraiment.

Quand le ciel s'écroule sur nos petites étoiles. On se sent si seul quand le train déraille. De la pluie dans mes yeux quand l'espoir détale. Je perds l'équilibre sur mon triste manège. Il y a des jours comme ça ou rien ne va. Enfermé dans ton mal être. Quand les anges pleurent au bord de ta fenêtre. A se torturer la tête. Si l'espoir meurt, pourra-t-il renaître ? Regarde-moi bruler, quand s'éteint la lumière. Ecoute-moi crier aux portes de l'enfer.

parker twins.

J’avais attendu ce moment toute la semaine. J’avais presque pas dormi de la nuit, et en me réveillant après le peu de temps où j’avais réussi à fermer l’œil, mon ventre était tiraillé par une espèce de boule de stress qui m’empêchait de respirer normalement. Et elle était restée toute la journée. Journée qui était passée vraiment lentement, d’ailleurs. J’étais resté dans le fond de mon lit, emmitouflé sous ma couette, la tête enfoncée dans l’oreiller. J’avais envie de me lever et de partir affronter le monde, me préparer pour le soir, prendre la vie comme elle venait comme j’en avais l’habitude mais aussi celle de rester là et de ne plus bouger, d’attendre que le temps passe et que cette journée ne soit plus qu’un souvenir parmi tant d’autres.

Sans m’en rendre compte, j’avais fini par replonger dans les bras de Morphée. C’est la sonnerie de mon portable qui avait fini par me réveiller. Kyllian qui me répondait enfin. J’ai passé presqu’une heure dans une sorte d’état intermédiaire, à échanger des textos avec lui et il s’est pointé. Il était venu pour me déstresser. C’est ce qu’il a dit.

La soirée a fini par arriver et d’un coup, je comprenais pas mon délire de la journée. Tout s’est super bien passé, encore mieux que ce que je pensais. J’avais pris un putain de pied à me produire sur cette scène avec Meth. Puis les gens avaient l’air de franchement apprécier ce qu’on faisait. Ca faisait plaisir. Je me demandais si Kyllian avait compris que la chanson que j’avais écrite lui était destinée. Il y avait de fortes chances.

Maintenant, c’était le noir total. L’obscurité absolue, partout autour de moi. Puis d’un coup la lumière s’est allumée, et c’était horrible. J’étais dans une pièce blanche dont je ne voyais pas la fin. J’avais l’impression qu’elle était dépourvue de murs, de plafond, de sol. Comme si je marchais sur le vide. C’était horrible. J’ai couru, couru, couru. Rien. Toujours que du vide, du blanc, de la lumière. Je me suis vautré au sol. J’ai retenu des larmes. De rage, de désespoir, de détresse. J’ai relevé la tête. Ce que j’ai ressenti en voyant l’horreur qui se tenait devant mes yeux n’auraient pu être décrite. Des murs recouverts de carrelage toujours aussi blanc étaient apparus. Un plafond où étaient fixés de gigantesques néons se trouvait au-dessus de ma tête. Et un peu partout, des cordes descendaient de ce plafond. Des cordes solides. Des cordes au bout desquelles, retenus par des nœuds coulants savamment réalisés pendaient ceux que j’aimais. Kenaël, nos parents, William, Mandy, Maxime, Kyllian, Stew, Meth, Jules, Andreas, Alexie, Josh, les LSD, Leelou. Tous, le visage pâle, la langue bleue ressortant de la bouche, recouverts de guenilles brunes en lambeaux. J’ai hurlé à la mort. Mon hurlement a été distordu, je ne reconnaissais pas ma voix et tout s’est écroulé. Tout était devenu noir. Je ne me voyais même plus moi-même. Silence total. Doucement j’ai commencé à entendre des bruits autour de moi. Rien de violent. Simplement les bourdonnements qu’on entend en temps normal.

Mes paupières ont frémi. Lentement elles se sont ouvertes et je me suis demandé où j’étais. Je ne comprenais pas. J’ai baissé les yeux vers ma main, sentant une présence autour de celle-ci. Je l’ai aperçu et j’ai souri. « Kena… Kena ? Je suis où, là… ? » Il dormait et ma voix était extrêmement faible, mais je n’étais pas assez conscient pour me demander s’il l’entendrait ou non. Je voulais juste comprendre ce qui se passait, où est-ce qu’on était et ce que j’y foutais.

NKP²

You can't let me down because you're the reason for me to fight.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La pire chose qu’il pouvait encore m’arriver je crois bien que c’était de perdre le peu de famille qu’il me restait. Après la mort de nos parents, Kyan et moi nous étions retrouvés seuls, perdus et c’est à ce moment-là que nous nous étions fait la promesse, même si nous étions séparé, de toujours être là l’un pour l’autre. Cette promesse nous nous l’étions faites à haute voix juste pour nous rassurer, pour nous assurer que qu’il arrive on aurait toujours quelqu’un sur qui comptait. Je crois que le passé, les événements que nous avions vécu n’avaient fait que nous rapprocher Kyan et moi. Puis bien sûr il avait été adopté, tout comme moi. Lui était tombé dans une famille aimante, moi dans une famille ou le connard de père me frappait. Puis j’avais été adopté une deuxième fois à l’âge de 13 ans, une bonne famille mais cela n’avait pas empêché de devenir un véritable con et de me mettre à me droguer. A cette époque-là c’est Kyan qui avait toujours été là pour moi. Il avait essayait de nombreuses fois de me sortir de mon cercle vicieux, mais rien n’y avait jamais fait. J’avais même était parfaitement odieux avec lui, tout comme avec Kyllian et Leelou. Puis j’avais fini par entrer en cure, et en sortant j’avais eu l’impression que jamais je n’avais été le pire des connards. Et maintenant que Kyan était allongé sur ce lit d’hôpital, à ne pas savoir si il allait s’en sortir ou non, je ne pouvais m’empêcher de penser que je n’avais jamais été là pour lui autant qu’il l’avait été pour moi. Penser à tous ce m’avait donné tellement mal à la tête que j’avais fini par m’assoupir. Je somnolais, entendant les bips des machines mais tout en pensant à autre chose. Dès que les choses allaient un peu mieux dans ma vie, quelque chose venait tout gâcher, à croire que j’étais maudit. « Kena… Kena ? Je suis où, là… ? » Je me redressais d’un coup, pensant en premier lieu avoir rêver. Je me frotter les yeux, ayant encore le cerveau embrumé avant de me rendre compte que je n’avais pas imaginé la voix de mon frère. Kyan était bien réveillé, les yeux ouvert et il me fixait. Je sentais qu’il était un peu perdu. « Tu… T’es à l’hôpital… Tu te souviens pas ? » Ma voix était cassé et rauque, surement dû à la nuit que je venais de passer sans dormir, à pleurer à me faire du soucis. Je me pinçais, pour être sûr de ne pas rêver avant de reprendre sa main dans la mienne, ayant besoin de sentir qu’il était bien vivant. « Bordel si tu savais ce que tu m’as fait peur… » Je soupirais de soulagement en lui adressant un léger sourire.