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 [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried?

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Meth A. Northon
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MessageSujet: [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried?   [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried? I_icon_minitimeVen 22 Mar - 16:01


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ft. Stew ▬ La lumière du soleil filtre à travers les rideaux. Je frissonne. On a vraisemblablement oublié de fermer les fenêtres hier soir. L'air est frais mais je suis entouré d'un océan de chaleur. Maxime dort sur mon épaule, la bouche légèrement entrouverte et les cheveux dans tous les sens. Stew a la tête posée sur mes genoux, elle flotte encore dans mon pull bien trop grand pour elle, ses ondulations rousses s'étalant sur la couverture. Je les observe et je me dis que peu importe à quel point je souffrirais dans le futur, ils seront là. Comme ils l'ont toujours été depuis mon arrivée à Brighton. J'avais 17 ans et je pensais que les choses allaient être simples. Que j'allais trouver un boulot, un petit studio pas trop cher. J'avais la tête pleine d'illusions. Pas de rêves, non, je ne me permettais pas ça. J'avais commencé par des petits trucs au noir qui me permettait de payer les auberges dans lesquelles je vivais. Je changeais toutes les semaines, pour laisser la place à d'autres promeneurs solitaires venant de tous les pays. J'avais partagé ma chambre avec des musiciens, des tziganes et des voyageurs. On m'avait appris à jouer du kazou et à faire des nœuds de marin. Tout s'était arrêté quand j'avais rencontré Elie. Lui et ses yeux un peu tombants, son corps qui me rendait dingue, sa manière de voir le deal comme une chose pratique et non pas comme un métier. Il m'avait tout enseigné. Stew est entrée dans ma vie lors d'une de mes premières erreurs de débutants. Dans une fête des Spark, entre quelques coupes de champagne et des petits-four hors de prix. Je crois que je dénotais un peu avec mon hoodie à capuche noir, mon air renfrogné et les cernes qui pesaient sur mes paupières. Je l'avais percutée alors qu'elle portait un plateau rempli de flûtes à cocktail pleines. Ma poudre s'était mélange au liquide multicolore. Elle avait compris et m'avait couvert. Quelques semaines après, elle me présentait Maxime. Je n'étais plus seul.

Je dépose un baiser sur la tempe de Maxime et un sur le front découvert de Stew. Ils se réveillent doucement en grognant un peu. La nuit a été courte, mais on doit prendre la route le plus tôt possible pour ne pas galérer dans la circulation. Les départs en week-end ne nous attendront pas. Je prépare une cafetière pleine pour les deux accros pendant que j'envahis la salle de bain pour me préparer. J'enfile un jean, un t-shirt blanc. Ma mère n'aime pas les extrêmes. Quand je relève la tête pour me regarder dans le miroir, je grimace. Mes cernes se sont transformées en valises, pratique quand on part en voyage. Mon teint n'est plus ce qu'il était, je crois que j'ai besoin de soleil, et de rattraper toutes les heures de sommeil que j'ai perdues depuis quelques semaines. Un jet d'eau glacée sur le visage fera l'affaire. Pas le temps de me raser. Ma mère devra faire avec. La tête baissée, je sors de la salle de bain, me retrouve en face de Maxime. Je dois filer, et vu que tu mettais un peu de temps, je me suis dis que... Ça va aller ? Je hoche la tête comme un bon petit soldat. Oui, ça ira. Nos yeux ne se croisent pas. Il se met sur la pointe des pieds, m'entoure de ses bras. Maxime ne fait jamais les choses à moitié. Je me sens rarement en sécurité de manière générale. Quand on est dealer, on apprend à se méfier de tout, à ne dormir que d'un seul œil. Un client mécontent, un fournisseur taré, une descente de flics, tout peut arriver. Je suis sur la défensive, je vis toujours sur le fil, sans cesse entre deux eaux. Mais quand Max me prend dans ses bras, j'ai envie de tout abandonner, parce que je sais qu'il me protégera quoi qu'il arrive. Ses lèvres trouvent mon cou, y posent un baiser bruyant. Son corps passe la porte, emporte son sourire. Il n'y a plus que Stew et moi.

Jean, t-shirt blanc. De grosses lunettes de soleil cachent les vestiges d'une nuit sans rêves. Elle me sourit un peu, me tend les clés. Il est temps d'y aller.



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MessageSujet: Re: [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried?   [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried? I_icon_minitimeVen 22 Mar - 22:58


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Une légère pression sur mon front me fait sortir de mon sommeil. Un baiser tout en douceur, une simple caresse. J'ouvre les yeux lentement, agressée par la lumière du jour. Je pousse un soupire et je grogne. La nuit n'a pas été des plus longues. Je me redresse légèrement, le temps que Meth puisse se lever sans me faire de mal. Une fois parti vers la cuisine, je grogne de nouveau, ma main sur la figure. Ni une, ni deux, j'attrape Maxime sans aucun scrupule et m'en sert comme oreiller. Il n'est pas contre, et, de toute façon, il n'a pas le choix. Ses bras se referment automatiquement autour de moi. Je n'ai pas envie de bouger, et pourtant, il le faut. Je voudrais rester dans ses bras toute ma vie et ne jamais devoir affronter le monde extérieur, surtout aujourd'hui. Ce que je m'apprêtais à faire serait loin d'être une partie de plaisir. Je ne parle même pas de Meth. Mes yeux se referment d'eux-même alors que mon meilleur ami dépose un baiser sur le haut de mon crâne. « Aller mon coeur, faut se réveiller maintenant. » Un simple murmure, soufflé au creux de mon oreille. Je grogne mais je baisse les bras. On avait pas le choix de toute façon. La porte de la salle de bain se referme. Je soupire et finit par me lever pour me diriger vers la cuisine, l'odeur du café chaud me chatouillant les narines. Encore chancelante, je manque de me ramasser la figure deux ou trois fois. Ca fait rire Max, c'est le principale. Je m'en sers une tasse gigantesque avant de retourner me lover dans les bras de mon meilleur ami. Je ne veux pas y aller, j'ai trop peur de l'échec. Je voudrais qu'il vienne avec nous et qu'il me rassure comme il sait si bien le faire. Le problème, c'est que c'est impossible et que je ne supporterais pas de le voir nous regarder nous débrouiller en silence. C'était bien mieux s'il restait ici. On allait s'en sortir, il le fallait. Je ne reste pas longtemps à l'abri de son étreinte. Il faut que je me prépare en vitesse. Mes lèvres se sont posées sur sa joue et j'ai filé récupérer quelques affaires que j'avais laissé chez celui que je considère comme mon frère. Oui, c'est un don chez moi. Je crois avoir des affaires à moi dispersées un peu partout dans Brighton. Chez Maxime, chez Meth, chez Kenaël et même chez les LSD. Bref. J'enfile un jean, un top noir, une paire de converses et j'attrape une veste que j'ai piqué à Kena et dont j'ai du mal à me séparer. Un rapide coup de crayon noir sur mes yeux, un léger coup de blush et hop, ni vu ni connu, on dirait que j'ai dormi plus de quatre heures cette nuit. Il ne m'a fallut que cinq petites minutes pour me préparer. Oui, je suis une fille mais faut pas déconner non plus, il n'y a pas besoin de passer trois heures dans la salle de bain pour ressembler à quelque chose. La preuve, je n'y ais même pas mis les pieds. C'est pas glop mais je me soigne. Et puis, j'irais quand Meth aura décidé de sortir de son trou.

Je retrouve Maxime, toujours au même endroit. Un large sourire s'installe sur ses lèvres lorsqu'il me voit et, comme d'habitude, il m'attrape dans ses bras au passage. J'en profite pour m'asseoir sur ses genoux après avoir récupéré ma tasse de café encore fumante. Je la porte à mes lèvres et en bois une gorgée. « Stew ? » Je tourne la tête vers lui. « Fais attention aujourd'hui, d'accord ? Prends soin de lui ... Et surtout prends soin de toi ... » J'arque un sourcil. Prendre soin de Meth, c'est un jeu d'enfant. Mais prendre soin de moi, c'est une autre histoire. « Tu veux rien dire mais je sais que ça travaille là-dedans alors fais attention à toi, s'il te plait ... » dit-il en pointant ma tête du doigt. J'affiche un faible sourire en coin. Comment fait-il pour me connaitre à ce point ? Je déteste ça, c'est comme s'il pouvait lire dans mes pensées. « Je m'occupe de lui ... Pour moi, je ne peux rien te promettre et tu le sais. » Grimace. Il sait que j'en serais pas capable, comme d'habitude. Pas la peine de tergiverser trente ans, j'ai raison. Dans son regard, je peux facilement lire un Stew, j'te préviens, fais gaffe à ton cul sinon j'te le botte sans scrupule. Comme toujours, ma fuite fut de me blottir contre lui, en silence. Je regarde l'heure et me mords la lèvre inférieure. Sans vraiment prévenir, je me détache de son étreinte avec délicatesse et avale mon café d'une traite, manquant de m'étouffer mais passage, mais ça, à la limite, c'est pas grave. A son tour, il regarde son portable et se lève d'un bond. Une injure s'échappe entre ses lèvres. Je pense qu'il est en retard, mais je n'en suis pas encore tout à fait certaine. J'attache mes cheveux en une queue de cheval faite à l'arrache et je le rejoins près de la salle de bain. Il me prend dans ses bras et me serre aussi fort qu'il le veut. Je ferme les yeux, comme une automatisme, et mes bras se resserrent autour de sa taille. Il n'y a que lui pour arriver à me transmettre autant de force et de courage en une simple étreinte. Il me dit qu'il m'aime et je le crois. Je lui retourne sa déclaration et il dépose un énorme baiser sur ma joue. J'en frissonne presque. Je crois que j'avais besoin de ça. La porte de la salle de bain s'ouvre sur la silhouette abîmée de Meth. Un pincement au coeur, j'ai mal de le voir comme ça et pourtant, la journée ne fait que commencer. Je me faufile dans la salle de bain le temps que Maxime dise au revoir à Meth. Je me passe un rapide coup d'eau sur la figure. Un regard lancé en direction du miroir, je grince des dents et je décide d'abandonner tout reproche que je pourrais me faire. Je repasse un coup de crayon noir et sors discrètement, juste le temps de voir Maxime quitter l'appartement. Nous ne sommes plus que tous les deux maintenant. Livrés tous les deux à notre sort, je devais le protéger, m'occuper de lui comme il s'était occupé de moi pendant près de sept ans. Un faible sourire sur les lèvres, je lui tends les clés. Il faut qu'on y aille.

On avance jusqu'à la voiture en silence. A l'intérieur de l'habitacle, tout est si calme. On est même pas sortis du parking que déjà j'attrape sa main et j'entremêle mes doigts aux siens. Il est hors de question qu'il garde cet air grave sur son visage pendant tout le trajet. On aura le temps de se prendre la tête plus tard et bien assez tôt. Je ne veux pas qu'on pense déjà au pire avant même d'avoir essayé. « Meth, regarde moi ... Meth ? » J'arrive à capter son regard tant bien que mal. « Je suis là ... » Je souris, je ne me force pas. J'approche sa main de mes lèvres et j'y dépose un baiser avant de la lâcher avec douceur. « Aller cowboy, allons arpenter les routes en direction de n'importe sauf de notre destination finale ... Fais péter le son Northon, rien ne pourra rien gâcher c'est clair ? » Je sais prendre soin de lui, j'ai appris avec le temps. Il était hors de question que l'on passe le trajet de l'aller à regarder le paysage, la bouche fermée. Non, non, non, ce n'est pas moi ça. Et puis, j'ai besoin d'une clope. J'attrape mon paquet, j'en sors une que je porte à mes lèvres et une autre que je tends à mon chauffeur.

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Meth A. Northon
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MessageSujet: Re: [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried?   [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried? I_icon_minitimeSam 23 Mar - 16:24


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ft. Stew ▬ Ma voiture est la première chose que je me suis payé quand j'ai commencé à pouvoir vivre de mes ventes. J'avais appris à conduire à Newhaven, aux côtés d'un mec que je considérais comme un pote. Il traînait souvent dans le parking du centre commercial en faisant peur à tout le monde. Faut dire qu'il avait une sale gueule. Mal rasé, puant de la gueule comme pas deux. Mais il avait des grands yeux sombres qui s'animaient dès qu'il me racontait ses histoires de dingue et je crois que ça suffisait pour que je le laisse m'approcher. J'ai toujours aimé qu'on me raconte des histoires. Pas le genre de contes dont les paroles gavent leurs mioches pour les endormir. Des histoires vraies, des trucs qui prennent aux tripes, qui te montrent à quel point la vie peut être belle, folle et douloureuse quand on prend le temps de la regarder directement dans les yeux. Je crois que c'est en hommage à ce mec que j'ai commencé à inventer des histoires pour les gamins qui venaient m'acheter de la beuh pour oublier les conneries de l'adolescence, les boutons et les cœurs qui font mal. Quand j'ai tendu les billets au type louche qui me vendait la caisse, j'ai pensé à lui. Je me suis demandé ce qu'il était devenu, s'il avait crevé sous un pont ou s'il avait enfin trouvé sa voie. Ce mec n'avait pas de nom. Alors peu importe si ma caisse était une Chrysler Lebaron datant de 1990 et tous ces trucs techniques dont je me battais les couilles. Moi, je l'appellerais Nothing. Pour rester dans le thème.

Silence complet dans la caisse. J'essaie de me concentrer sur le trajet à faire pour ne pas penser à ce qui m'attend au bout. Une énième confrontation avec une mère qui a sombré dans la facilité de l'ignorance. J'ai conscience que je vais encore devoir me battre avec elle. La supplier, me mettre à genoux, l'implorer s'il le faut. Lui rappeler qu'elle a encore un fils, malgré ce qu'elle peut croire. Ma mère ne m'a jamais aimé. J'ai toujours été l'ombre du père que je n'ai pas connu et dès les premières années de ma vie, j'ai appris à vivre avec cette évidence. Son fantôme flottait dans chaque pièce de la maison, son regard me suivait partout où j'allais. Lorsque je lui servais un verre de trop, ma mère me parlait de lui. Il s'appelait Lloyd et il était pas aussi mauvais que tout le monde le pensait. Surtout ses parents. Lorsqu'elle relevait la tête de ses vapeurs d'alcool, ma mère me regardait et se mettait à pleurer. Parce que je lui ressemblais et que c'était trop dur à supporter pour elle. Dans ces moments là, elle partait se coucher et je ne la revoyais pas pendant au moins deux jours. Je laissais un plateau sur le pas de sa porte tout le matin pour le retrouver tout aussi plein lorsque je rentrais le soir. « Meth, regarde moi ... Meth ? » La voix de Stew me sort de mes pensées, mes pupilles restent bloquées sur le volant. Pense à autre chose, Meth. Ne la laisse pas voir que t'es terrifié. « Je suis là ... » Son sourire atteint ses yeux, je sais qu'elle est sincère et qu'elle y croit, probablement plus que moi. Elle embrasse ma main et lâche ma main qui viennent rejoindre le levier de vitesse pour accélérer un peu la cadence. C'est quand je suis allé fêter mes 21 ans à Newhaven que Stew a rencontré ma mère pour la première fois. Ce fut un amour instantané, une connexion immédiate que je ne suis toujours pas arrivé à expliquer. Je crois que ma mère voyait l'enfant idéale que je n'avais pas été. A ses yeux, Stew n'était pas la jeune femme lumineuse qui renfermait des ombres et des mystères impénétrables. Non, elle était juste cette fille adorable, qui riait aux éclats sans avoir peur du bonheur, et qui vous le communiquait. « Aller cowboy, allons arpenter les routes en direction de n'importe sauf de notre destination finale ... Fais péter le son Northon, rien ne pourra rien gâcher c'est clair ? » Je souris malgré moi. Elle a le don de me faire sortir de ma carapace comme personne. Dès les premières semaines de notre amitié, elle m'a confronté, m'a mis à l'épreuve, me faisait bien comprendre que l'on n'arriverait à rien si je ne me confiais pas à elle. Je crois pouvoir dire qu'elle me connait mieux que personne. Je n'ai aucun secrets pour elle et elle n'en a pas pour moi. Je démarre la voiture, enclenche la radio, tourne entre quelques stations qui ne plaisent pas à nos oreilles. « Ouvre la boîte à gants, choppe l'album des Wreckers. Il nous faut de la musique de road-trip, bébé. » Stew fait la grimace, elle supporte pas ce cd. Ça tombe bien, c'est toujours un plaisir de l'embêter. Je m'empare à la volée de la cigarette qu'elle me tend, mais ne l'allume pas. Elle pend à doucement à mes lèvres comme les mots que je n'ose pas dire.

Le trajet se passe mieux que prévu. Le toit ouvrant nous permet de profiter du soleil et pique un peu nos peaux. Je me surprends à fermer les yeux sur les lignes droites, juste pour ressentir les frissons du danger, du risque. Lorsque je les ferme trop longtemps, les doigts de Stew rejoignent les miens sur le volant. Elle sait quand m'arrêter. Quand il faut m'aider à traverser le fil. On arrive à Newhaven en l'espace de 40 minutes. Les paysages ont changé. La ville où j'ai grandi flirte avec les côtes, j'ai appris à parler et à marcher auprès des marins pêcheurs qui peuplaient les ports en fin de semaine. Je ne me suis jamais vraiment senti comme chez moi ici et pourtant j'ai toujours un pincement au cœur lorsque je vois l'immense portail rouillé de mon ancien lycée ou le bar dans lequel j'avais l'habitude de jouer pour gagner un peu de fric. Je n'y suis jamais retourné. Pourtant les patrons m'aimaient bien. L'un deux avait une fois tenté de me toucher d'un peu trop près et s'était retrouvé avec le nez cassé. J'avais gagné son respect et des articulations en charpie. Je pousse un soupir lorsque le moteur de la voiture se tait. On y est. Plus aucun moyen de reculer. Putain, cet immeuble me sort par les yeux. Je sors de l'habitacle, respire un bon d'air frais et d'odeurs d'usines, fait le tour du véhicule pour ouvrir la portière de Stew. Mes mains tremblent un peu trop. La voix de ma mère retentit dans l'interphone, la surprise se ressent dans les moindres intonations. Stew passe devant moi. Mène la marche vers un avenir que je n'ai pas envie de connaître.



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MessageSujet: Re: [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried?   [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried? I_icon_minitimeSam 23 Mar - 22:38


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« Ouvre la boîte à gants, choppe l'album des Wreckers. Il nous faut de la musique de road-trip, bébé. » Je grimace mais m'exécute. Je ne supporte pas ce cd, je voudrais juste le prendre et le balancer par la fenêtre. Mais bon, si ça peut lui permettre de penser à autre chose, je ne vais pas faire ma difficile. Cependant, je ne me gêne pas pour faire comme chez moi. Il devrait être au courant maintenant. J'allume ma cigarette et pose mes pieds sur le tableau de bord, sans aucune gêne, vraiment. Il râle un peu mais finit par céder. Il fait un temps magnifique. Le toit ouvrant laisse le soleil caresser notre peau. J'essaye de le détendre, je sors des vannes foireuses, je ris aux éclats, je me prends pour une superstar. Je cherche simplement à lui changer les idées. De temps en temps, il ferme les yeux sur les grandes lignes droites. Je lui fais confiance, je n'ai pas peur quand il fait ça. Simplement ressentir le danger, repousser les limites un peu plus, un peu plus longtemps. De temps en temps, ma main rejoint la sienne sur le volant, juste quand je sens qu'il va lâcher prise ou quand ça devient un peu trop dangereux. J'ai promis à Maxime de veiller sur lui et je compte bien honorer cette promesse. Et, le plus important, je l'ai promis à sa mère et je refusais de tout gâcher, surtout maintenant. Je savais que je rentrerais à Brighton épuisée, à bout de force. Il fallait donc que j'emploie toute mon énergie à garder mon frère en vie, à le maintenir la tête hors de l'eau. Je ferais tout pour qu'il se raccroche à moi, je ne le laisserais pas sombrer. Je le sauverais quitte à y laisser ma peau, je le savais, je l'avais décidé. Il n'y aurait pas de retour en arrière possible, j'en étais pleinement consciente. Plus la route qui nous éloignait de Newhaven se faisait courte, et plus j'avais cette boule au ventre qui grandissait et grandissait, encore et encore, sans jamais s'arrêter. La bouche sèche, j'avais du mal à respirer. Une cigarette, puis deux. J'en porte une troisième à ma bouche en l'espace de vingt minutes. J'ai les mains moites, je cache mes tremblements tant bien que mal. Reste concentrée Stew, ne lâche rien, sois forte, juste une dernière fois. Mes yeux ne quittent plus la fenêtre passager. Je ne veux pas qu'il remarque les quelques larmes qui perlent sur mes joues. Elles sont peu nombreuses mais tellement lourdes de sens. Je prétexte avoir pris de la fumée dans l’œil pour justifier mes joues humides et mes yeux légèrement rougies.

La voiture s'arrête finalement, avant même que je n'ai vraiment eu conscience d'être entré dans la ville. Le moteur ne ronronne plus, un silence totale règne dans l'habitacle. Mon coeur bat soudainement la chamade alors que Meth quitte le véhicule. Je n'ai pas envie de sortir de là et pourtant, je le dois, je l'ai juré. La portière s'ouvre et, à mon tour, je sors de la voiture, légèrement chancelante. La voix de madame Northon s'élève de l'interphone. Elle semble plus que surprise et cela ne m'étonne pas tant que ça. Je relève la tête, prend une grande inspiration et je prends les devants. Je lui dois bien ça, lui qui a été plus qu'un soutien pour moi, lui qui m'a si souvent porté à bout de bras, lui qui m'a sorti de la galère à de si nombreuses reprises. Au bout de ce couloir, je devrais me montrer plus convaincante que jamais. J'en étais capable, là n'étais pas le problème. Menant la danse, je m'arrête en plein milieu du couloir, comme incapable de faire un pas de plus. Je sais que Meth est juste derrière moi, je sens sa présence, son souffle saccadé dans mes cheveux. Je ferme les yeux, me mords la lèvre inférieure. C'est pas le moment, reprends-toi et vite. « Meth, je ... » soufflais-je, incapable de finir ma phrase. Je soupire et m'empare de sa main sans même lui laisser le choix. Ne pas perdre mes esprits. Je reprends lentement ma course vers cette porte close. Je m'arrête quelques instants et décide d'en finir très vite. Quelques coups frappés à la porte. Elle ne tarde d'ailleurs pas à s'ouvrir, laissant entrevoir cette femme que je considérais comme une seconde mère. Elle m'avait accepté dès le départ, elle avait vu bien plus loin que tout ce que je pouvais montrer. De ce côté là, je n'ai absolument aucun doute, son fils ne l'est pas pour rien. Instantanément, je ne cherche même plus à comprendre quoi que ce soit. Ma main glisse de celle de mon frère et mes bras se resserrent autour du corps de cette femme que je risquais de perdre si jamais je ne tentais pas le tout pour le tout. Elle me complimente sur mon physique et je souris comme une gamine. Elle m'invite à entrer et je ne tarde pas à exécuter sa demande, préférant laisser Meth quelques instants tout seul avec elle. Ils me rejoignent bien trop vite à mon goût. Elle me propose un café que j'accepte avec plaisir et s'éclipse dans la cuisine. Mes yeux croisent enfin le regard du grand brin, regard que je fuyais depuis que nous sommes descendus de la voiture. Je hoche la tête machinalement pour lui dire que je vais bien, que je gère et que tout va bien se passer. Oui, tout ça dans un hochement de tête, c'est possible.

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MessageSujet: Re: [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried?   [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried? I_icon_minitimeLun 8 Juil - 22:54


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ft. Stew ▬ « Meth, je ... » La porte close. L'odeur que je reconnais, et les petits dessins contre le mur. J'en faisais à chaque fois que je m'ennuyais, quand ma mère fermait le verrou de la porte et que je devais attendre qu'elle se réveille pour m'accueillir à la sortie de l'école. Je faisais mes devoirs calmement, je grattais dans mes cahiers, j'apprenais mes poésies et tentait de colorier sans dépasser. Je ne pouvais pas exprimer ce qui se passait dans ma tête sur mes cahiers d'écoles alors les murs étaient devenus des échappatoires. Stew frappe quelques coups, ma respiration se bloque, sa main est moite contre la mienne. Ma mère apparaît, mon estomac explose, elle a déjà maigri. Stew entoure ses bras autour de son corps aminci, elles se confondent en compliments, comme toujours. Ma petite sœur de cœur s'éclipse, nous laisse quelques instants tous les deux. Silence gêné. Je pense qu'elle m'en veut d'être revenu. Ma mère et moi, c'est une relation compliquée. On a beau jamais parler de ce qui se passe dans ma vie et de ce que je veux devenir, elle est toujours capable de deviner les motivations derrière chacun de mes gestes. Elle passe une main tremblante contre ma joue mal rasée, réprime une grimace de déception. « Tu aurais pu faire l'effort de te soigner un petit peu... Prends exemple sur elle. » Premier coup, c'est parti pour le combat des Titans. Elle ne laissera jamais tomber, même à terre, elle continuera de m'enfoncer pour que je la laisse crever tranquille. Mais ça n'arrivera pas. S'il y a bien une chose que j'ai hérité d'elle, c'est sa ténacité, même face aux choses qui me paraissent sans espoir. Je cogne en silence et je n'attends rien en retour. « J'ai pas encore une paire de nibards et une chatte entre les jambes, tu m'excuseras. » Ma chère et tendre me lance un regard étrange, entre profonde affection et résignation, et se signe avant de rejoindre la cuisine et de proposer un café à Stew. Merci pour moi, toujours agréable. Nos regards se croisent, elle hoche la tête directement, comme pour me rassurer. On a jamais su se mentir, Stew et moi. C'est d'ailleurs ce qui a provoqué la grande majorité de nos engueulades. Se promettre d'être toujours d'une honnêteté brutale l'un envers l'autre, ça a ses avantages et ses inconvénients, je crois. Nous nous connaissons comme le fond de nos poches mais nous avons été blessés en chemin. Je lui offre un sourire en coin, histoire de rentrer dans son jeu. Elle est mon dernier espoir. Si elle n'y arrive pas, je laisse tomber. Les choses n'iront pas mieux. Et l'abandon sera une nouvelle fois mon meilleur pote.

« Maman, tu veux pas t'asseoir une seconde ? Je suis pas venu pour taper la discute à ton dos. » Stew prend ma main et serre mes doigts abîmés entre les siens. Sa manière de me dire de me calmer, parce qu'elle doit sentir mon pouls qui s'affole rien qu'en étant près de moi. La silhouette de ma mère dans la cuisine me rappelle des souvenirs qui me scindent le cœur en deux. Toutes ces nuits où je me réveillais en sueur parce qu'elle avait éteint la veilleuse qui me protégeait des ombres et que je la retrouvais près de la fenêtre, fumant une cigarette en regardant le ciel. Ses traits n'étaient pas aussi tirés à l'époque, mais l'étincelle dans son regard s'était déjà tirée depuis un bon moment. Puis il y a eu ce soir là en particulier, celui où je l'avais entendue parler avec des gens au téléphone, le ton pincé et désespéré à la fois, disant qu'elle ne supportait plus de voir mon visage, que l'on devait s'occuper de moi, la laisser seule avec le souvenir de Lloyd. J'étais retourné dans ma chambre, face à mon miroir, et je m'étais donné des gifles, de toutes mes forces, pour faire apparaître des bleus, des traces et des rougeurs. Pour ne plus lui ressembler. Pour être enfin digne de son amour en ressemblant à une personne que je n'étais pas. Une mission destinée à l'échec : des années plus tard, elle me tourne encore le dos et je n'ai plus envie d'être un autre.



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MessageSujet: Re: [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried?   [NEWHAVEN] Oh mother don't you see I've tried? I_icon_minitimeMar 16 Juil - 21:27


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« Maman, tu veux pas t'asseoir une seconde ? Je suis pas venu pour taper la discute à ton dos. » Ma main se précipite sur la sienne. Ce n'est pas le moment de t'emporter grand-frère. Reste avec moi, ne m'abandonne pas. Tu sais bien que je ne pourrais pas y arriver sans toi. On était pas venus ici pour ça. Ce n'est pas comme ça que je voyais les choses. Ce n'est pas comme ça que cela devait se passer. Je refusais catégoriquement de voir mon imagination s'envoler comme ça, balayée par un grand coup de poing dans la face. Canaliser son énergie. Je ne savais faire que ça. Ma main quitte la sienne à contre coeur. Je me lève et rejoins sa mère, me retrouvant à mon tour dos à ce garçon blessé. « Laissez. Je m'en occupe. » soufflais-je, un sourire sincère accompagnant ma supplique. Un duel de regard s'en suit. Je ne lâcherais pas l'affaire, elle le sait. Résignée, elle soupire, silencieuse et me laisse m'occuper du café. Un clin d'oeil discret envoyé à Meth. Il tire la gueule. Ca lui passera. J'en ai connu d'autre. Comment en est-on arrivés là ? Je me rends compte, peu à peu, que j'ai peur de ce qu'il pourrait se passer aujourd'hui. Je suis paniquée à l'idée de tout voir s'effondrer une fois de plus. Je n'arrive plus à calculer le nombre de fois où j'ai eu envie de l'appeler maman parce qu'elle était là, juste présente, alors que ma mère s'effaçait peu à peu. Et si je n'arrivais pas à la ramener à la raison ? Est-ce qu'il m'en voudrait ? Non. Non, il ne faut pas que je pense à tout ça, sinon, il est clair que tout allait foirer. Je vais m'en sortir. On finit toujours par s'en sortir à un moment où un autre. C'est à moi de jouer aujourd'hui. Je ne sais pas si j'ai les épaules assez solides pour arriver à tout remettre en ordre. Putain mais ta gueule la voix dans ma tête là, tu ne m'aides pas vraiment. Si tu pouvais au moins être utile, je ne dirais rien mais là, ce n'est pas le cas. Bref. Retour à la réalité. J'ignore depuis combien de temps que rêvasse mais vu le regard affolé que me lance le frangin, j'ai bien peur de devoir intervenir ou alors de trouver la source de cet affolement. Ah ouais, j'ai compris. Le café doit rester dans la tasse, pas déborder depuis trente ans. Putain et ça brûle en plus. Je pousse un cri silencieux et arrête tout de suite mes conneries. Récupérer le bordel monstrueux que je viens de faire, c'est ça la priorité. Crétine. Idiote. Imbécile. Je m'insulte de tous les noms pendant que je rattrape ma connerie. Une chance pour moi que madame Northon ne m'ait pas vue. Je crois que je serais devenue aussi rouge qu'une tomate sous acide et j'aurais certainement voulu m'enfuir en courant. Bref.

Tout est en ordre, il ne me reste plus qu'à retourner à ma place, munie de nos cafés. Je n'aime pas cette ambiance électrique qui règne ici. De toute façon, je m'attendais à quoi sérieusement ? Ca a toujours été comme ça de toute manière. Malgré moi, je pousse un soupire que j'aurais tant voulu dissimuler mais qui était loin de l'être. Et aller, encore une connerie. A croire que je ne suis bonne qu'à ça décidément. « Tu es resplendissante Strawberry. Ca me fait du bien de te voir. » Je rougis secrètement à ce compliment. D'ordinaire, j'aurais lutté bec et ongle pour prouver le contraire mais là, je m'en sentais totalement incapable. Comment refuser tant de gentillesse à quelqu'un que l'on risque de perdre d'un jour à l'autre. « Tu devrais donner deux ou trois conseils à ton voisin, ça ne lui ferait pas de mal. » Je déglutis avec difficulté. Toujours en train de s'envoyer des pics, à longueur de temps. Ma présence ne la dérange plus. Elle ne se retient plus quand je suis dans les parages. Plus comme avant. « C'est de ma faute en réalité. J'l'ai carrément pressé alors vous comprenez, pas le temps de se faire beau comme un camion. » D'accord. Il va vraiment falloir que j'arrête de trembler et de dire de la merde. Il faut que cela cesse et rapidement. J'ai l'air totalement ridicule et je le sais. D'ailleurs, je me jette pratiquement sur ma tasse de café et plonge mon nez dedans, trop effrayée par mes propres propos. Je suis vraiment trop cruche. Je ne suis pas prête de faire avancer les choses si je me débrouille de cette manière. Concentre-toi Marshall, t'es lamentablement en train de perdre la partie.


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