C'est en 1990 que j'ai vu le jour, à l’hôpital de New york. Ma mère, tombée enceinte très jeune d'un homme qui l'a abandonnée avant même ma naissance a dû m'élever seule et m'a nommée Cassidy L. Smith. Même avec une mère célibataire, la situation aurait pu être différente. À vrai dire, l'époque où j'ai vécu seule avec ma soeur pendant mes plus jeunes années a été la plus agréable de ma vie, celle dont je garde les meilleurs souvenirs. Pourtant, nous ne roulions pas sur l'or et il arrivait qu'elle-même ignore comment elle allait bien pouvoir finir le mois. C'est alors que j'avais 9 ans que tout a changé.  

Enfin, tout n'a pas changé aussitôt, j'étais même heureuse au début. Plus de difficultés financières, ma mère heureuse d'avoir retrouvé un homme avec qui partager sa vie. Il était très apprécié, bien sous tous rapports... Mes deux premières années de vie avec lui n'ont rien eu de désagréable même si parfois, la façon dont il me regardait me mettait mal à l'aise. Mais un jour, les regards déplacés se sont transformés en gestes et c'est comme cela que l'enfer a commencé. J'avais 11 ans et pour échapper à tout cela, j'ai commencé à tenter de passer un maximum de temps hors de la maison seulement lorsque je rentrais et rejoignais mon lit chaque soir, j'étais incapable de dormir. Allait-il débarquer ? Quel cauchemar allait-il me faire vivre cette fois ?  

Pourquoi n'en ai-je jamais parlé à ma mère ? Je l'ignore. Je n'y arrivais pas. Il avait le don de me faire culpabiliser, comme si tout était de ma faute et qu'elle aurait honte de moi. Et alors que je croyais que les choses ne pourraient pas devenir pires... Un accident de voiture a coûté la vie à ma mère alors qu'elle rentrait du travail et c'est seul avec mon beau-père que je me suis retrouvé pour les années qui suivirent. Aucune fille d'à peine 15 ans ne devrait avoir à subir tout cela, Il m'a ôté toute envie de me battre, de vivre même... Jusqu'au jour où j'ai décidé que cela ne pouvait plus durer. Il m'a fallu des années pour réagir, de longues années où je tâchais d'éviter la maison autant que possible tout en cachant mon lourd secret, traînant dans les rues de New york avec des gens plus ou moins fréquentables, tentant de faire taire cette douleur, cette peur et les cauchemars qui l'accompagnaient avec des substances pas vraiment légales.  

Un jour, j'avais enfin décidé de faire quelque chose, de ne plus me laisser faire et de me battre plutôt que de subir en silence, donc un jour, alors que je n'avais que 17 ans, j'ai décidé d'aller voir la police, j'ai tout expliqué au policier, ils m'ont fait passer des examens, plusieurs fois, et ils ont conclu un marché avec moi, soi-disant mon « beau-père » était un violeur rechercher dans la région, il fallait que la police l’arrête avant qu'il ne fasse d'autre victime. Le piège était en train de se mettre en place, une fois celui-ci en place, je rentrai chez moi. Donc comme tous les soirs, je fis à manger, puis après avoir mangé, j’allai prendre ma douche et une fois rentrer dans ma chambre pour aller me coucher, mon beau-père arriva quelques minutes plus tard. Comme tous les soirs il me fit des choses que je ne voulais pas, sauf que là, le micro des policiers était posé sur la table de nuit, tout en discrétion les policiers entrèrent chez moi pour arrêter « mon beau-père », une fois qu'il eut terminé avec moi, il se rhabilla et il sortit de ma chambre, sauf que les policiers étaient armés et l'avaient arrêté devant moi. J'avais été examiné par le médecin de la police car c'est moi qui avais assisté à être examiné. Je portai plainte contre lui, pendant son interrogatoire, je n’étais pas loin, j’étais dans la salle d’à côté à écouter ce qu'il disait, il avoua également, qu'il avait saboté la voiture de ma mère et que si elle avait survécu elle avait pris quelqu'un pour que l'on croie à un accident, ce gars-là mérité la prison à vie. Dans la pièce d’à côté j'étais en pleure, je n'en revenais pas de ce qu'il venait de dire. 

Quelques mois plus tard le procès eut lieu, c’était un témoin et une victime aussi, j'ai donc témoigné contre lui, les jurés et les juges ont décidé qu'il irait en prison pour 10 ans, j’étais choqué de l'annonce du verdict, ce n'était pas assez pour moi, c'était trop peu, il pouvait recommencer à tout moment. Sauf qu'il fit appel, mais il empira sa peine à 20 ans de prison ferme. Les policiers voulaient me protéger, alors ils décidèrent de m'envoyer à Brighton, ensemble ont à même décider de me changer d'identité pour éviter qu'il ne me retrouve ! C'est comme cela que je deviens Eleena Leonor Fontana.

Une fois arrivée à Brighton j'ai continué mes études, je voulais être policière, mais à cause de mon histoire je n'ai pas réussi à aller jusqu’au bout, car pendant les cours l'un des élèves posai des questions sur cette affaire, j'ai quitté la pièce sans rien dire, je voulais oublier mon histoire, cette histoire ! Le professeur était bien sûr informé vu que c'était un policier de New york qui avait été mutée à Brighton.

Les élèves ont été mis au courant et m'ont soutenue dans cette affaire, qui pour moi n'existait plus, j'avais une nouvelle vie qui commençait à Brighton. Je me méfie des hommes comme de la peste depuis des années et vu mon histoire tout se comprend, dans cette ville certains sont informé de ma véritable histoire d'autres non. Je suis à Brighton depuis mes 18 ans, aujourd'hui je suis enquêtrice sur les crimes et abus sexuels, j'aime beaucoup ce métier.