j'suis née le premier juillet. intéressant. le premier jour d'un mois. c'est cool j'trouve. j'aurais préférée naître en hiver. quand il neige, quand les étoiles tombent du ciel puis se transforment pour devenir le printemps. c'est cool, l'hiver. mais j'ai fait le bonheur de mes parents, et le malheur de mon frère. cet affreux petit con qui était jaloux du petit bébé que j'étais. je vous jure, un vrai gamin. bon ok, il avait cinq balais ça peut se comprendre vous voyez ? mais bon. c'est pas une raison de me faire vivre un enfer. bref, je suis née un premier juillet. un petit ange disaient-ils. haha, si ils savaient ! mon enfance a été un vrai bonheur. j'habitais du côté spark, j'avais tout ce que je voulais, quand je voulais. mes parents s'entendaient bien et tout.. y'avait qu'avec mon frère que ça coinçait, parce qu'il a pas digéré vous voyez ? donc entre nous, rien n'a jamais été rose. jagger ne m'a jamais aimé, et je n'ai jamais aimé jagger. parce que y'avait andreas. andreas le gosse qui parlait pas. andreas qui parlait pas, et moi qui parlait trop. il était seul, et moi, j'étais constamment entourée de copines qui me faisaient tellement chier. alors je lui ai parlé, à andreas. mais il n'a pas répondu. et j'étais affreusement vexée. mais j'suis restée, et il n'est pas partit. il me plaisait bien avec ses petite bouclettes et ses yeux verts. moi j'avais pas envie de partir. il donnait pas envie de partir. mais pourquoi il était tout seul alors ? sûrement parce qu'il parlait pas et qu'il avait un frère jumeau qui lui, parlait. andreas et noah les jumeaux. putain parfois ils me faisaient trop penser à moi et jagger. mais eux, ils s'aiment quand même un peu, ça se voit dans leurs yeux. mais je vais pas dire que ma vie était un enfer parce que c'était pas le cas. moi j'avais un papa et une maman. eux, ils avaient plus leur papa. mais bon, moi j'disais rien parce que, j'sais jamais quoi dire à part de la merde. puis j'avais 5 ans, à 5 ans tu dis rien puis voilà. tu te contente d'être mignonne pour avoir des jouets. moi j'étais pas trop dans ce principe là, les jouets ils venaient tout seul, pas besoin d'être mignonne. mais je m'en foutais des jouets. moi je préférais avoir des crayons de couleur en main. c'était tellement plus amusant. bref, j'étais une gamine quoi. une gamine qui avait comme meilleur copain un mec mignon qui parlait pas. imaginez le choc quand il a parlé. moi j'ai rigolé. elle était cool sa voix. bref. j'ai grandi avec les fawkes, un peu. ils habitaient à deux rues de chez moi, dans leur manoir. et je venais souvent les voir, parce que j'aimais pas rester à la maison. puis j'ai grandi, et eux aussi. et y'a eu d'autres trucs. comme par exemple, papa qui part.

papa est parti, maman est restée. enfin, on aurait dit qu'elle aussi, elle était un peu partie.. mais moi et jagger, ça nous a pas rapprocher. parce que papa est parti car j'suis pas sa fille. et il a tout dit à jagger. alors que moi, il m'a rien dit du tout. même pas au revoir. ouais ben qu'il aille se faire voire. de toute façon, c'est même pas mon père. parce que mon père, c'est mon tonton. donc, son frère. ouah le truc trop compliqué ici. mais en fait, moi j'm'en bat les couilles. qu'ils soient mes pères ou non, ils ne se manifestent pas. donc, c'est pas très grave. ok, si c'est grave. merde. j'suis leur fille. merde. ce sont mes pères. biologique ou pas, merde. j'ai besoin d'eux. mais ils sont absent, ils sont pas là. et j'ai laissé tomber. parce que y'avait maman. c'est vrai, moi et maman on a toujours été proche, avant. ma mère, elle était vachement importante. puis j'ai grandi. je pose trop de question. je fais de trop de bêtises. les liens du sang qui se décomposent devant mes yeux. maman qui s'éloigne pour se rapprocher de jagger, le fils parfait. et jagger qui lui, s'en vante. qui me nargue. qui me rabaisse. tu verras jagger. moi aussi j'peux frapper. plus les choses avancent, plus les gens partent. j'ai 14 ans, et niveau famille c'est un peu la merde. alors j'essais de me créer une famille ailleurs. une famille qui n'est pas une famille, en fait. mais y'a des gens. autour de moi. y'en a toujours eu. plus ou moins. y'a les fawkes. y'a thunderson. puis maintenant, y'a cette grosse vache d'ilaë. ilaë que j'ai connu au collège. ilaë l'euphorique. ilaë la tornade. ilaë.. stupide ilaë. cette fille est incroyable. elle gueule toujours, elle rit toujours, elle sourit toujours. on sait jamais vraiment si elle est sérieuse ou non quand elle parle. on sait jamais si elle va bien, ou mal. ilaë et moi. inséparable.

les liens du sang continuent de se défaire. putain maman. pourquoi t'es partie toi aussi ? la vérité c'est que j'ai beaucoup pleuré. beaucoup trop. maman. reviens. j'veux pas partir moi. j'veux rester. et j'suis restée. j'suis une pauv' gosse émancipée. j'ai un appart tout pourri du côté carefree toujours en bordel. je me casse le cul pour gagner de l'argent comme je peux. bien sûr que c'est trop pour moi. j'ai jamais été habituée à ça. mais il en est ainsi. j'habite un appart pourri à brighton. et j'ai un voisin de palier qui me fait chier. il s'appelle noé même. et il fait chier. il fait exprès de mettre du nirvana bien fort le soir, juste histoire de me faire chier. alors j'viens chez lui, et après, j'peux plus partir. ce mec est.. ok. ce mec n'est rien. bref, chez moi c'est toujours le bordel, surtout quand ilaë vient. et j'vais de plus en plus en soirée. d'ailleurs, j'crois que je suis devenue accro à la drogue.. heureusement que ma mère est loin maintenant. parce que y'a pleins de mégots chez moi et ça pue la clope. bref, j'suis une carefree maintenant.