Un sourire d'enfant dessiné sur ses lèvres, Jamy regardait la scène avec amusement. Deux singes qui jouaient ensemble. Anodin. Simplisme. Touchant. Le petit garçon riait aux éclats dès qu'un des singes faisait un geste drôle. Ses parents présents à ses côtés le regardait avec ravissement. Ils avaient eux aussi un sourire dessiné sur leur lèvres. Pas pour la même raison. Seulement car voir leur fils heureux était un bonheur sacré pour eux, un délice. Sortir en famille dans un zoo. La majorité des familles faisaient cela. Peut-être parce que cela était agréable, merveilleux, et remplissait leur esprit de souvenirs plus merveilleux les uns que les autres. Et peut-être aussi que voir un sourire, la joie, le bonheur éclairé le visage de leur enfant était une des plus belles choses que la vie pouvait leur offrir. Autant de raisons qui avaient poussé la famille Stones à se rendre au zoo de Manchester. Ville qui pourtant ne manquaient pas d'autres bâtiments culturels. Quelques minutes passèrent presque silencieusement, avec le seul rire de Jamy et les bavardages des autres visiteurs. Lorsque les singes eurent finit de jouer et que les parents Stones s’aperçurent de l'heure déjà avancée, alors ils décidérent d'aller visiter d'autres animaux. Avec toujours la même énergie, et la même exaltation, le petit garçon tenait la main de sa mère et trépignait d'impatience à chaque fois qu'ils allaient voir un nouvel enclos. Les tigres, les girafes, les ours bruns, les kangourous, les hippopotames, les flamants roses, les éléphants ; autant d'animaux que le jeune enfant n'avait jamais vu. A la télé certes, à l'école aussi. Mais c'était la première fois qu'il se rendait au zoo et qu'il pouvait assister à un spectacle des plus exceptionnel, merveilleux. La fin de la journée s'acheva joliment, doucement. Jamy était fatigué de l'incroyable journée que lui avait offerte ses parents. Alors, ses paupières se fermèrent, son visage s'envahit de tout les choses qu'il avait vu aujourd’hui et il tomba dans le délicat monde des rêves.

Combinaison rouge, masque sur le visage, Jamy était enfin prêt pour aller fêter Halloween. Il avait à présent douze ans. Douze ans où il ne cessait d'être heureux et de profiter de la vie. Encore et encore. Avec toujours ses parents présent pour lui. Ses parents qui ne cessait de lui donner le bonheur dont il avait besoin. Eux qui ne cessait pas de lui donner cet état de plénitude qui envahissait son être, sans cesse, sans répit. Déguisé en spiderman, le jeune enfant essayait de faire comme dans le dessin animé. Il tendit une main, tendit les doigts, crispa le visage et s'imagina pouvoir tisser une toile, comme-ci cela allait jaillir de sa main d'enfant. Puis, il pensait pouvoir grimper sur les murs, sauter de toit en toit. Jamy aurait bien voulu essayé, mais ses parents n'appréciaient pas grandement cela. La nuit commençait déjà à tomber sur la douce ville qu'était Manchester. La plupart des maisons étaient toutes décorées de façon extrêmement effrayante. Des enfants accompagnés de leurs parents se promenaient le long des routes, sac de bonbons à la main, déguisement sur leur peau. Le jeune enfant souriait, demandait avec une délicate douceur que l'on lui donne des bonbons ou alors il jetterait un sort. Les voisins jouaient le jeu avec sympathie. Certains s'amusaient même à effrayer certains enfants, pour rire, pour s'amuser. Jamy souriait encore, rigolait, s'amusait, profitait.

Assis sur un banc de l'école, le jeune enfant lisait une bande dessiné : Lucky Luke et le Pony Express. Avec adoration il lisait chaque page, regardait chaque dessin, lisait chaque bulles. Ses amis l’appelèrent une fois. Jamy ne leva pas la tête, trop concentré sur sa lecture. Seconde appellation. Jamy leva enfin la tête, leur adressa un sourire, posa sa bande dessinée sur le banc et alla jouer au foot avec ses amis. S'il y avait bien une chose qui comptait dans la vie du jeune garçon c'était les bandes dessinés. Il en était fan. Lucky Luke, Spirou, Superman, Tintin, Boule et Bill, Le Marsupilami,Titeuf, Astérix et Obélix ; aucun héros de bande dessinée ne manquait dans sa collection. Il était aussi fan des jeux vidéos. Jeu de voitures, de sport, de combat, d'aventure. A chaque noël, événement marquant, lorsque ses parents le pouvaient alors il lui offrait soit un jeu vidéo, soit une bande dessiné. Essayant de combler un peu plus chaque jour le bonheur de l'enfant. N'étant ni riche, ni pauvre, Jamy avait quand même une enfance heureuse. Le genre d'enfance où les parents essayaient de rendre heureux leur enfant, sans rouler sur l'or, c'est-à dire sans lui offrir énormément de choses, seulement ce dont il avait besoin et ce qui pouvait lui faire plaisir.

« Quel est l'animal le plus heureux ? » demanda Jamy à son camarade de classe. « Euh... je n'en sais rien. » répondit celui-ci. « Le hiboux. Parce que sa femme est chouette. » Les deux garçons éclatèrent de rire. Un silence s'installa dans la salle de classe, tandis que les deux camarades ne cessèrent pas de rire. Le professeur les regardait, attendant avec impatience que cesse les bavardages et que les deux camarades arrêtent de rigoler. Quelques minutes passèrent, le professeur les fixa du regard avec sévérité. Jamy et son camarade se turent, essayant à présent d'être le plus calme et le plus concentré possible. Connu pour son humour des plus décalé, le jeune garçon apparaissait comme un enfant comique, lui qui pouvait faire rigoler toute une classe sans en prendre réellement conscience. Loin d'être bête, il réussissait à avoir un bon bulletin scolaire. Et ça c'était le principal.

L'âge de l'adolescence. L'âge des déceptions, des amours, de la découverte de soi, de l'existence de la vie. Jamy avait à présent dix-ans. Lui, il avait presque terminé son adolescence. Du moins, si celle-ci avait une date d’achèvement. Celle-ci c'était passé correctement. Ses parents n'en avait point souffert. Jamy ne se prenait pas grandement la tête. Pareil pour les filles. Alors il n'avait pas connu réellement de déceptions. Bien que ce n'était pas un Dom Juan. Seulement lui il s'en moquait. Il ne cherchait pas une fille pour la mettre dans son lit, il ne la cherchait simplement pas. Cela était plus simple. Puis, il profitait de la vie avec autant de facilité, qu'il ne prenait pas conscience de la quête de l'être aimé qui envahissait chaque être. Toutefois, pendant son adolescence, il s'était mis à jouer, à faire de la musique. De la guitare. Jamy avait facilement adopté le style de la musique. Et il se débrouillait bien. Quelquefois, il faisait des covers, ou alors il essayait d'écrire des chansons. Sauf, qu’apparemment cela n'était pas des plus exceptionnel. Mais, c'était sans importance. Car cela le rendait joyeux, car cela le défoulait, car cela le faisait s'en aller dans un autre univers.

« Je crois que j'ai tout à présent. » Jamy prit ses deux valises et sa guitare. « Tu es sûr que tu ne veux pas que l'on t'accompagne ? » lui demanda sa mère, avec une lueur de tristesse perlant dans ses yeux. « Mais non je te l'ai déjà dit maman. J'ai déjà tout aménager là bas. Il ne me reste plus qu'à y prendre place maintenant. » Un sourire d'enfant éclaira son charmant visage. « Tu vas me manquer mon fils. » Sa mère l'enlaça une dernière fois. Puis ce fut au tour de son père. Au bout de vingt-ans, c'était enfin les adieux. Jamy se rendait vers une nouvelle vie. Un nouvel horizon. Quitter ses parents n'était pas chose facile, mais Jamy prenait sur lui, car c'était ainsi que leur chemin se terminait. Puis, ce n'était qu'un aurevoir. Le genre d'aurevoir qui laissait penser aux retrouvailles. Aux retrouvailles sacrées. Dernier appel. Le jeune homma monta dans le train, adressa un signe de la main dans ses parents et s'assit sur un siège.

« Vous voulez que je vous aide ? » La vieille femme de l'immeuble adressa un sourire marqué par le temps à Jamy et lui répondit positivement. Celui-ci lui prit ses courses des mains et monta les escaliers. Énergiquement, dynamiquement. Arrivée au quatrième étage, il posa les courses sur le palier et attendit l'arrivée de la vieille femme, qui une fois montée le remercia gaiement. Cela faisait à présent quatre ans que le jeune homme avait emménagé dans l'immeuble. Quatre ans où il habitait à présent à Brighton. Quatre ans de nouvelle vie qui lui plaisait. Il jouait toujours aussi souvent de la guitare, pour le plus grand ravissement de ses voisins. La nouveauté était qu'il s'était mis à sortir, à fumer. Sortir pour faire des rencontres, pour profiter encore plus de la vie. Fumer depuis qu'il avait découvert. La cigarette il avait repris avec plus d'entrain. La cocaïne, la coke, c'était nouveau pour lui. Mais cela le faisait planer plus longtemps en soirée. Il trouvait cela plaisant. Pour ce qui était de l'alcool, Jamy n'en buvait pas grandement. En soirée seulement, après quelques heures, quand la soirée devenait plus chaude. Pour ce qui était de l'immeuble, il avait réussi avec notamment son visage charmeur à se faire adopter par les anciens voisins. Toujours prêt à rigoler, toujours prêt à aider. C'était presque à dire que tout le monde l'adorait. Bien que rêveur, bien que très peu conscient de ses actes. Mais, il était sympathique, il était gentil. Il était bien.

Il y a eu ces filles. Une blonde et une brune. Assez jolies, assez canons, assez gentilles. Voisines de Jamy. Il ne perdit pas de temps de faire connaissance. Une entente s'est très vite installée entre eux trois. Secrètement, le jeune homme fantasme sur elles. Parce qu'il avait très bien compris dès le début qu'elles étaient ensemble. Un couple de fille comme voisine c'était rare. Et qui en plus étaient aussi belles que sympathique alors cela était de la chance. Jamy adore en effet voir le visage tout mignon de Leelou sonnait à sa porte pour lui demander s'il n'a pas du sucre, de la farine ou autre ingrédient de ce genre. Il adore aussi apercevoir Tea dans les couloirs et pouvoir parler avec elle en lui disant des bêtises. En lui disant des blagues de blondes, parce qu'il se doute qu'elle doit détester cela, mais parce qu'il se doute aussi que cela doit la faire rire.

Seulement cela ne rompit pas le fait que Jimmy vivait très bien sa solitude. Solitude qu'il avait décidé de partager avec son hamster nain. Qu'il avait trouvé amusant de prénommer Jean-Jacques. Simplement parce que cela sonnait classe pour un hamster et que c'était original. C'était tout les jours qu'il lui consacrait du temps, et qu'il s'assurait de son bien être. C'était un peu comme son bébé. Un bébé animal certes. Mais le sien quand même. A croire que Jamy était tombé amoureux de son hamster nain, tellement il le chérissait, l’idolâtrait.

Chaque jour à la même heure, le jeune homme se levait, avec toujours cette même motivation qui ne cessait de l'habiter. Il se réveillait pour partir au travail. Gérant d'un vidéo games, il se devait être ponctuel. Et c'est ce qui faisait. Son travail lui plaisait énormément. Autant parce qu'il adorait à l'écoute de ses clients et autant parce que cela lui donnait l'opportunité de tester de nouveaux jeux vidéos. Un délice, un plaisir, une joie pour ce fan. Puis il s'y connaissait, autant que ses employés. Assurer la direction d'un vidéo games n'était pas une tâche aisée, mais depuis quatre ans, Jamy avait trouvé cet emploi, lui qui n'était qu'un inconnu dans la ville de Brighton. Et à présent, il se sentait bien. Heureux remplit d'allégresse. Profitant chaque seconde, chaque minute, chaque instant que lui offrait chaque jour de la vie.

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