∆ YOU KILLED MY FUCKING MOTHER.
and now, i hate you.

Des cris qui se faisaient de plus en plus fort. Une dispute. Une violente dispute dont je fus le témoin. Cachée dans les escaliers, j'observais attentivement chaque faits et gestes. J'écoutais chaque parole qui sortaient de leur bouche. Des coups agressifs, de violentes blessures. Je n'étais que spectatrice, mais je pouvais ressentir chaque douleur, chaque blessures que pouvaient exprimer ma mère. Il ne cessait pas d'hurler sur elle, de la pousser un peu plus hors d'elle. Puis, il sortit une arme de sa poche. Pointant le calibre sur ma jeune mère, il continuait de l'agresser. PAN. Le coup parti, tout seul. Je regardais le corps tomber sur le sol. J'apportais mes mains jusqu'à ma bouche, les plaçant devant celle-ci. J'avais essayé de ne pas pousser un cri. Un cri d'effroi. Un cri d'horreur. Pétrifiée, je continuais d'observer. Une larme, deux larmes, trois larmes et enfin, une avalanche de larmes vinrent couler le long de mes joues froides. Sans aucun remord, il laissa le corps sur le sol en lui tournant le dos. Doucement, avec précaution, je descendis les marches d'escaliers une par une. Tenant dans une main la patte de mon ours en peluche, Teddy. J'arrivais devant le corps de ma mère qui gisait sur le marbre écru. Inerte, sans aucune vie, baignant dans une flaque de sang, l'expression de son visage restera marqué pendant longtemps en moi. J'attrapais sa main, je fermais ses paupières qui étaient restées ouvertes. Mourir les paupières ouvertes étaient une chose horrible. Mourir tout court était une chose totalement effrayante et horrible. Je piquais sa chaîne en or qu'elle portait autour de son long cou. Ses cheveux aussi noirs que l'encre de Chine avaient perdu toute leur splendeur, tout leur éclat au moment même où elle reçut cette balle en plein coeur. Je ne lâchais pas sa main. Sa main si froide, si terne. J'espérais de tout mon coeur que là où elle ira, elle sera beaucoup plus heureuse que ce qu'elle n'était. Des pas sur le plancher. Ils venaient me la prendre. Je ne voulais, pourtant, il fallait que je la laisse. Il fallait que je lâche sa main. Je lui donnais un dernier baiser sur la joue avant de remonter sur mon perchoir, tout là haut. Les deux colosses de mon père emportèrent le corps de ma défunte mère. J'avais dix ans. Dix petites années quand il me l'enleva. Certes, ma mère n'était qu'une putain, mais elle était douce, elle était belle, elle chantait tellement bien. Ma mère était une bonne personne avec le coeur sur la main. Certes, elle faisait les trottoirs, mais elle l'avait aimé jusqu'à son dernier souffle. Elle m'avait aimé et m'a promis de m'aimer encore même si un jour, elle disparaîtrait de ce triste Monde. Mais moi je ne voulais pas que ça soit maintenant. Je voulais qu'elle reste encore près de moi, tout près de moi. Je courais, ne lâchant pas mon Teddy, je courais encore et encore jusqu'à atteindre mon lit. Ce grand lit orné de tout ce que mon père avait bien pût m'offrir. J'attrapais la photo de ma défunte mère qui était posée jusqu'à maintenant dans un cadre sur un chevet. J'enfouis la tête sous l'oreiller. Sanglotant toute seule dans l'obscurité de la chambre, je serrais fort la chaîne de maman, tellement fort que je réussis à me faire des marques qui c'étaient mises à saigner. Pleurer, c'était tout ce qu'il me restait. Une photo d'elle et sa chaîne, c'était tout ce que j'avais pût garder d'elle comme souvenir. Il me l'a prise comme ça, sans que je m'y attende. Il a mis fin à sa vie, mais il a marqué le début de mes souffrances. Papa. Je le hais de toutes mes forces, de tout mon être pour ce qu'il a fait. Je le hais pour me l'avoir prise. Pour lui avoir ôté la vie. Pour m'avoir détruit.

∆ I'M SO TIRED OF IT ALL.
i just want to be free.

Enfermé dans cette sombre chambre, je regardais par la fenêtre. Les quelques rayons de soleil qui transperçaient les rideaux, me réchauffaient un peu. J'attrapais la chaîne qui serrait mon cou. Cette chaîne en or qui appartenait autrefois à ma mère. J'avais quinze ans. De l'Italie, je m'étais retrouvée au Brésil. De ma maison, je m'étais retrouvée dans un espace inconnu. Enfermée depuis mes onze ans, je n'arrivais plus à ressentir aucunes émotions si ce n'était toute cette haine que je pouvais éprouver pour mon père. Cet homme qui a réussi à me vendre sur un marché de femme, cet homme qui a tué ma mère, cet homme qui disait m'aimer. Il disait que j'étais son petit joyaux, son petit trésor. Mensonge. Seulement de purs mensonges. Un bruit. Un claquement de porte. Des pas dans les escaliers. Il était rentré. Non, non, non. Pas maintenant. Pas lui. Je me glissais sous le lit. Je priais pour pas qu'il vienne ici. Je ne voulais pas le voir. Je ne voulais pas voir son visage si repoussant. Ce visage qui me faisait tant peur. La porte de la chambre s'ouvrit. Trop tard, il était là. " Ma petite Lyssandra... Sors de ta cachette, j'ai quelque chose pour toi..." Non, je ne voulais pas sortir. Sa voix me faisait trembler. J'étais horrifiée à l'idée de me retrouver une fois de plus confronté à lui. Puis, je sentis quelque chose attraper mon pied et me tirer de dessous du lit. J'essayais tant bien que mal de m'accrocher avec le peu d'ongles qui me restaient. Il avait réussi à me faire sortir. Assise, face à lui, je ne pouvais poser les yeux sur cet homme. " Alors, c'est comme ça que tu me reçois, petite joueuse ? " Je fronçais les sourcils. " Regarde ce que je t'ai acheté..." Il sortit d'une grande boîte une robe rouge bustier flamboyante. Elle était... Magnifique. Je ne pouvais détacher mon regard de ce vêtement. Cela dit, je fermais très vite les yeux. La regarder davantage, c'était me résoudre à l'accepter. Et accepter ses cadeaux, c'était accepter de m'offrir à cette enflure ! Il en était hors de questions. " Quoi ? Elle ne te plaît pas, jolie petite princesse ? " Je ne dis rien. Aucun mot. Aucune expression. Aucun regard. Désespéré, il jeta la robe sur le sol. Je la regardais tomber à mes pieds. " Au prix où j'l'ai payé, tu aurais pût au moins faire semblant. Tu m'agaces à un point... Enfin... Retire moi ce t-shirt blanc et cette petite culotte. " " Tu peux toujours crever, espèce d'enfoiré ! " lui crachais-je en pleine face. L'homme se jeta sur moi, me plaquant contre le mur. Il emprisonna mes mains grâce à ses bras. " Tss... Je suis gentil avec toi et c'est comme ça que tu me remercies jolie coeur. Franchement quel dommage..." Il passa ses mains sur ma joue. Je détournais la tête à droite, me retrouvant face à face avec un mur attaqué par l'humidité. L'homme posa ses lèvres contre mon cou, me couvrant ainsi de mille baisers. Mais je n'en avais pas envie. J'éprouvais seulement un dégoût immense pour cet étranger. Quand il posa ses lèvres sur les miennes, je grimaçais. " Quoi ? Tu ne me trouves pas à ton goût ? Mais moi, tu vois, j'en ai rien à foutre que tu n'en aies pas envie, j'ai seulement envie de te baiser, après t'iras faire à manger " " S'te plaît... Lâche-moi et laisse-moi tranquille, pour ce soir au moins..." " T'sais quoi ? J'ai envie de jouer au salopard et de ne pas t'accorder ce plaisir. Pas besoin de me remercier princesse." Qu'est-ce que je pouvais faire contre lui ? Je n'avais plus de forces. Non. Aucune force. Aucunes énergies. Je n'ai plus envie de me battre. Je veux seulement m'en aller. Je veux seulement avoir un brin de répit. L'homme posa mon corps sur ce lit dont les draps étaient déjà défaits. Son poids sur tout mon corps m'empêchait de respirer convenablement. Le laisser faire et attendre que ça se passe, sans rien dire, sans rien faire. Quand son troisième membre pénétra à l'intérieur de mon être, j'eus tellement mal. J'affichais une expression de douleur, de dégoût. J'appréhendais tellement le moment où tout ceci se terminerait. Je tournais le regard vers la fenêtre. Le soleil était encore là. Lui au moins ne m'avait pas encore quitté. Je suffoquais, mais j'essayais de ne pas penser. J'avais envie de m'envoler, loin, très loin d'ici et oublier. Seulement, la vie ne m'a pas donné d'aile. Alors, je patientais. Un jour, je réussirais à quitter cet endroit. Je réussirai à partir. Et se sera seulement à ce moment que je pourrais être libre et profiter de nouveau de la vie.

∆ YOU MAKE ME MAD.
pick me, choose me, love me.

Deux ans que j'étais dans ce trou paumé. Deux ans que je me trouvais à Brighton. Chouette ville. Au contact du vent, ma robe blanche s'envolait. Je regardais les vagues qui venaient se briser sur les rochers. Le soleil réchauffait ma peau. Les cheveux soulevaient à chaque brise qui passait. Je ne pouvais détacher mon regard de cette eau si clair. Cet air marin, ça faisait tellement de fois que je le sentais. La première fois, quand j'avais réussi à m'enfuir de cette maison du Brésil pour embarquer en cachette sur un bateau qui menait à Brighton. Puis une fois que j'étais arrivée sur cette nouvelle Terre, j'avais toujours le nez fourré ici. Mon endroit préféré hormis les bars et les boîtes de nuit. Quand je suis arrivée dans cet endroit, je ne connaissais personne. Je n'avais rien. Pendant un an j'ai vécu dans la rue en volant... Oué, j'sais que ce n'est pas bien, mais maintenant c'est fini. J'vole plus et j'le jure sur la tête de Teddy, mon ours en peluche ! J'ai seulement eu de la chance de tomber sur une jeune blondinette qui me présenta à sa famille et qui tenta désespérément de les faire accepter de m'accueillir chez eux. Si vous saviez comment elle est incroyable. Jolie petite blondie. " Je savais que je te trouverais ici ! " Je me retournais. Elle était là ma blondie. Je laissais échapper un petit rire en la voyant courir dans ma direction. " Qu'est-ce que tu fous ici, Cléo ? " " Rien... J'voulais te voir..." Je souris une nouvelle fois. Il n'y a vraiment qu'elle pour me sortir ce genre de choses. Pour venir me chercher dans tout Brighton alors qu'on allait se voir à la maison. Pour me faire autant rire. Pour me faire sentir bien. Elle vînt tout près de moi avec ce petit sourire chaleureux. Je lui attrapais la main. " Et si on rentrait ? " Elle sourit de nouveau. Mais pour moi, son sourire voulait tout dire. Elle serra fort ma main et nous quittions la plage ensemble. Nous marchions, main dans la main, à rigoler, à parler de tout et n'importe quoi. Bizarrement, de gros nuages arrivèrent. Puis de petites gouttes d'eaux commencèrent à tomber doucement puis fortement. Mais nous, on s'en foutait. Au contraire, nous adorions la pluie et la fraîcheur qu'elle pouvait apporter. Comme deux grandes gamines, nous sautions dans les flaques d'eau chacune notre tour, puis ensemble. Puis je me suis mise à courir sous la pluie et elle me suivait. Cléophée, c'est la moitié qui me manquait pour combler ce vide. Cléophée c'est la personne la mieux placée pour me comprendre. Elle a toujours les mots tantôt pour me faire rire ou esquisser un sourire, tantôt pour me faire fondre en larme, parce que c'est ma Cléophée et que je l'aimais bien au-delà de l'univers et des étoiles. Nous rentrions main dans la main. Trempées, certes, mais avec elle, je ne sentais même pas la fraîcheur qui pesait sur mes épaules. Arrivées à la maison, Maddie et Steeve étaient là. C'était ses parents. C'était ceux qui m'avaient accueilli les bras ouvert. C'était eux qui avait redonné un sens à ma vie. Grâce à Cléo. " Mais qu'est-ce qui vous est arrivé ? " " Rien papa, t'en fais pas, seulement une vilaine averse ! " " Ah lala, quelle vilaine averse ! Allez donc vous sécher, vous allez attraper froid. " " Nous y allons de ce pas, Steeve ! " Nous montions ensemble à l'étage. Cléo prit sa douche la dernière, comme d'habitude. Elle me laissait toujours la première place. Oh, moi je n'avais rien contre, comme ça, j'étais sûre d'avoir de l'eau chaude. Elle restait là, assise dans un coin de la salle de bain, à m'attendre. Une fois que c'était elle, j'en profitais toujours pour l'observer. Jeter de temps-en-temps de petits regards dans sa direction. Oui, il n'y a aucun doute, ma blondie c'est la plus belle. La soirée se finissait toujours dans la joie et la bonne humeur. Oui, j'aimais la vie que je menais depuis que j'avais trouvé Cléo et ses parents. Depuis que j'étais arrivée à Brighton. Certes, il m'arrivait souvent de faire des cauchemars le soir, mais Cléo était toujours là pour me réconforter et me faire penser à autre chose. Comme ce soir-là où je me rappelais chaque moment que m'avait fait enduré l'homme à qui mon père m'avait vendu. J'avais oublié son prénom. Au moins j'avais réussi à l'oublier, mais pas son visage et ni tous ces mauvais moments que j'ai pût passer dans cette maison si lugubre. J'arrivais dans la chambre de Cléo, tenant la patte de mon Teddy. Elle dormait. Pendant un moment, j'avais hésité à la réveiller. " Cléo... Clé... Cléooo. " chuchotais-je. Elle entrouvrit les yeux. " Lyssandra ? Tu as encore fait un cauchemar ? " J'acquiesçais seulement. Cléo me fit de la place dans son lit. Je m'allongeais près d'elle. Elle m'attrapa la main. Rien que par ce geste, je me sentais un peu mieux. Plus en sécurité. " J'ai encore rêvé de cet homme..." Elle serra ma main dans la sienne avant de poser sa tête sur mon épaule. " T'en fais pas, je suis là et je serais toujours là. Tu sais quoi, tu n'aies pas la seule à avoir peur. Lys' faut que j'te fasse une confidence... " Elle marqua une légère pause. Ce silence me fit frissonner. " Je... Je... Je suis enceinte..." Quoi ? Pardon ? J'ai pas rêvé... Elle vient bien de dire qu'elle était enceinte ? Je me relevais brutalement. Assise, serrant Teddy dans contre moi. " Comment ça se fait blondie ? " " Je ne sais pas... Je pensais m'être protégé pourtant... J'sais même pas qui c'est le père..." J'étais... Estomaquée. Elle parlait de ça comme si c'était quelque chose d'innocent et de pas important. Je me levais du lit, allumant une petite lampe de chevet. Agacée, à ça que oui je l'étais ! " Mais enfin, Cléo... T'es enceinte, ce n'est pas rien merde ! On a que dix-sept ans et toi tu ne prends même pas la peine de te protéger correctement... Les capotes c'est pas fait pour les chiens merde ! Tu fais ièch, tu pourrais faire plus attention ! " dis-je en haussant le ton. " Ta gueule ! Mes parents pourraient nous entendre ! " " Rien à foutre ! Ils devront le savoir Cléo ! Tu crois que ce genre de choses se gère toute seule. On n'est pas encore majeure à titre d'information. Ta vie intime ne me regarde absolument pas, mais arrête de faire des conneries, putain ! " " Merde, Lys' ! Arrête de m'engueuler ! Tu crois que j'le vis comment ? T'es la première personne à qui j'le dis parce que t'es ma meilleure amie et que je pensais que tu comprendrais, mais au lieu de ça tu passes tes nerfs sur moi ! Me les brise pas, j'suis déjà assez vénère pour que t'en rajoute une couche " dépita t-elle. Je pouvais lire sur son visage l'angoisse du fait qu'elle pourrait être mère si elle n'envisageait pas d'autre option. Je l'entendais renifler. Elle pleurait par ma faute, parce que j'avais crié, parce qu'au lieu de la réconforter comme elle, elle le faisait, moi je l'engueulais. Non, je n'étais pas une bonne amie. Pourtant, je l'aimais beaucoup et moi j'avais réagi comme une merde. Je m'approchais d'elle, la prenant dans mes bras. " J'suis désolée Cléo. T'as raison, j'aurais pas dû le prendre comme ça, mais tu m'as prise au dépourvus. Je ne savais pas trop comment le prendre. J'aime pas te voir pleurer... Scuse moi. Tu sais que je suis aussi là pour toi, c'est une évidence. Cléophée se décolla de moi. Je passais mes mains sur son visage, séchant ses larmes. Je replaçais quelques mèches de ses cheveux blonds derrière son oreille. Elle arrêta de pleurer. " Tu sais ce que tu comptes faire ? Et ça fait combien de temps que t'es enceinte ? " " Je ne sais pas vraiment, même si je pense que je vais avorter. Ce n'est pas trop tard, ça fait seulement deux semaines. J'me dis que j'suis beaucoup trop jeune pour avoir des enfants. Oué, j'en veux, mais pas maintenant. Puis, il sera pas heureux, je le sais. A quoi bon avoir des enfants s'ils ne peuvent pas s'épanouir ? Non, je refuse d'assister à ça..." Je la regardais avant de lui prendre sa main. " Quoi qu'il arrive, blondie, je serais là pour toi, tu le sais. Je ne te laisserais pas tomber ! On va affronter cette épreuve ensemble, main dans la main, comme on a l'habitude de faire et tu verras, tout ira bien. " dis-je en lui posant un baiser sur son front. Elle m'adressa un joli sourire. " Si tu savais à quel point j'ai de la chance de t'avoir... Je t'aime énormément Lys'." " Je t'aime aussi." dis-je en posant mes lèvres sur les siennes. Inconsciemment et inévitablement. Soudainement, je me retirais, me levant de nouveau du lit. Je portais ma main contre ma bouche. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais fait ça. Je tentais de me rassurer. Après tout c'était Cléo, ma blondie. Mais je ne savais pas pour autant comment elle allait réagir. Même moi je n'avais pas tout suivi... Je m'excusais mille-et-une fois à ma meilleure amie. Affolée, déboussolée, perdue. Cléophée me sourit une fois de plus et m'attrapa la main, me tirant vers elle. " Tu n'as pas besoin de t'excuser... Ce n'est pas grave..." dit-elle en m'embrassant à son tour. Sûrement pour me montrer que ceci n'était pas important. Seulement, cela ne s'arrêta pas à un simple baiser. Cléophée m'attira tout contre elle. Notre baiser se transforma en des caresses, des baisers plus longs et langoureux. Je ne savais pas ce qui était en train d'arriver. Je n'arrivais plus à contrôler aucune pulsion. Je n'arrivais plus à me contrôler, mais qui était sûr, c'est qu'on n'éprouvait aucun dégoût, seulement du désir. Je pouvais le ressentir. Je pouvais le voir dans les yeux de ma blondie. On se laissa aller. Selon nos envies. Toute la nuit, nous partagions un moment magique, doux, sensuel et sauvage. Ce fut comme ceci que j'eux ma première expérience lesbienne. Je ne regrette rien du tout et je pense que Cléo non plus. En fait, je m'étais rendu compte, en l'embrassant, que j'en crevais d'envie depuis bien longtemps. Depuis notre première rencontre. Mais depuis ce jour, une sorte de tension plus que sexuelle nous attire l'une à l'autre. Nous rattache. Je peux le ressentir aussi. Nous nous cherchons. Nous nous tournons autour. Nous nous provoquons. Nous nous échangeons des baisers et bien plus encore. Mais ceci n'a pourtant pas fait disparaître notre amitié, notre complicité, ça n'a fait que renforcer ce côté. Une sorte de relation quelque peu malsaine s'est glissée entre nous. C'est vrai, on ne couche pas avec sa meilleure amie. Mais j'y peux rien, je n'arrive pas à lui résister. Je ne peux que céder à ses avances. Même si nous jouons, ceci nous amènera nulle part. Seulement à la destruction. Je le savais pertinemment. Dès qu'une autre femme que moi ou un homme l'approche, je deviens vite jalouse. C'est ma blondie à moi, elle n'est à personne d'autre. Pourtant, bien que je l'aimais d'une façon démesurée, j'ai dû quitter le domicile. J'avais besoin de m'éloigner d'elle, de prendre mes distances. Plus je passe du temps en sa compagnie, plus je commence à ressentir des choses que jamais je n'aurais pensé ressentir un jour ou l'autre. Mais malgré tout, elle reste ma Cléo, ma blondie.

∆ WE ARE YOUNG.
so, let's go to the party !

Assise face à un miroir, j'apportais une dernière retouche à mon maquillage. C'était à mon tour de clôturer la soirée avec un show plus qu'exceptionnel. Vous ne vous rendez même pas compte à quel point ça fous la pression. " LYSSA ?! " . Je me retournais soudainement. Comme un déjà entendu. En plus d'avoir été prise par surprise, le rouge à lèvre glissa sur le côté, marquant ainsi un trait pourpre sur ma joue. Je soufflais. " T'es contente de toi, blondie ? J'me suis foutue de c'te merde partout par ta faute ! Aide-moi au lieu de me regarder comme une conne ! " Cléo attrapa un mouchoir et me le donna. " Depuis quand tu travailles ici ? " dit-elle en me recoiffant. " Ah non, pas maintenant l'interrogatoire, ça sera pour tout à l'heure. Puis tu peux parler, qu'est-ce que tu fous ici ?! Enfin laisse tomber, ça va être à mon tour. Je t'aime fort ma blondie." répondis-je en lui déposant un baiser au coin des lèvres, puis je m'éclipsais sur scène. Durant mon passage, je savais que qu'elle me regardait en essuyant ses verres, au bar. Je faisais exprès de danser, de me déhancher en la dévorant du regard. Je la provoquais et j'aimais ça. L'éclairage sur moi, je tournais autour de la barre jusqu'à grimper dessus et me laisser glisser le long tout en arrachant mon haut. Ils voulaient du spectacle. Ils allaient en avoir. Comme chaque soir depuis mes vingt-ans. Deux ans que j'bosse ici et je m'en plains pas. Certes, se déshabiller devant ces gros porcs qui bandent à deux centimètres de la scène n'était pas si bien que ça. Mais si j'avais accepté de bosser en tant que strip-teaseuses, c'est pour plusieurs raisons. D'abord, je devais payer mon logement qui se trouve dans le quartier Carefree et mes études de médecine. Oué, j'avais déménagé du quartier Spark pour venir du côté des Carefree. Comme ça je prenais de la distance avec Cléo puis j'avais envie d'avoir mon petit chez moi. Maintenant à vingt-deux ans, je peux quand même ! Certes, faire ce que j'fais n'est sûrement pas très bien payé, mais dès que j'en ai le temps, j'enchaîne d'autres petits boulots. Deuxièmement, j'en donne un peu à Steeve et Maddie afin de les remercier pour tout ce qu'ils ont fait pour moi. Bon ok, ce n'est pas grand-chose, mais j'fais ce que j'peux. J'suis pas Crésus et j'suis loin de l'être. Puis parce qu'être strip-teaseuses ce n'est pas que se mettre nu devant ces gens, c'est aussi danser. Et danser, ça fait mon bonheur. Je sais bien qu'il y a d'autre façon de trouver un coin où danser, mais j'l'ai choisi cette situation alors bon... On ne va pas m'emmerder pour autant. Après mon show, j'attrapais le peignoir que me tendait un gars du personnel. Je m'enroulais dedans, j'étais bien au chaud, je n'étais plus nus. Cléo m'avait attendu à la sortie. Je m'approchais d'elle. " Alors, t'as aimé ? " dis-je en esquissant un petit sourire au coin des lèvres. " Pourquoi tu m'as rien dit ? " " Parce que j'en trouvais pas l'utilité..." " T'aurais dû... Enfin, j'suis pas ta mère, j'vais pas te dire ce qui est bien ou mal, t'es assez grande pour le savoir. Seulement, prends soin de toi s'te plaît... Enfin bref, pour répondre à ta question, oué j'ai plus qu'aimé." répondit-elle en m'adressant un clin d'oeil. Je lui souris d'un air amusé, déposant au creux de son cou, un doux et léger baiser. " Ce qui est bien, c'est qu'on va pas mal se voir maintenant, étant donné que j'bosse ici en tant que serveuse, parce que pour avoir de tes nouvelles en ce moment, bonjour ! " " Rooo, fais pas ta princesse de petits pois " D'abord, elle se demanda pourquoi j'avais sorti cette remarque débile. Fallait pas m'en vouloir, j'ai regardé le dernier l'âge de glace hier et comme une conne, j'me suis tapée des fous rires toute seule... Bah oué, c'est drôle l'âge de glace et moi j'suis comme une éponge, j'absorbe tout. Cléo finit par rire. Un homme finit par apparaître. Oh rien, c'était seulement mon dessert du soir... " Tu sais, j'suis une femme très prise, chérie. On se phone ou on se verra demain, là j'vais être prise si tu vois ce que je veux dire..." chuchotais-je à Cléo. J'embrassais ma blondie, comme si c'était normal, tout à fait normal puis j'attrapais le bras du jeune homme avant de disparaître dans l'obscurité de la nuit. J'suis comme ça. J'profite d'la vie et de tout ce qui va avec. Pour moi, rien ne vaut la fête et le sexe ! Quoi ? N'oubliez pas, j'suis atteinte de la nymphomanie. Arrêtez, rigolez pas, c'est une maladie ce truc et j'rigole pas avec. M'enfin, j'dis pas que cela a de mauvais côtés. J'm'y suis habituée et j'y ai pris goût. Cela dit, les études c'est important et pensez que j'peux être sérieuse comme meuf, si si, j'vous jure que c'est vrai. Demandez à ma fourmis de compagnie, Stiffler ou mon Teddy. Moi j'prends la vie comme elle vient, je me prends plus tête. J'vis selon mes règles et puis c'est tout. Je ne sais pas ce qu'est fait le lendemain, on ne sait jamais. Mais tant pis ! Le plus important, c'est d'en profiter un maximum parce que la vie est bien trop courte pour se lamenter.

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