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 J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS)

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Maxime S. Thunderson
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maxeas
Je regarde ses bras nus et les cernes sous ses yeux, je voudrais prendre son visage entre mes mains, caresser ses cheveux, et que tout s'efface.
TREIZE FÉVRIER 2013; 20 HEURES. Je croyais il fut un temps que, peu importe les problèmes que nous impose la vie, on finit toujours par s’en sortir. J’suis passé par des choses horribles, affreuses, des choses que la plupart des gens ne connaîtront sans doute jamais. Personne ou presque ne savait, et je ne voulais pas qu’ils sachent. Je ne voulais pas surprendre un regard de pitié ou susciter l’attention, je ne voulais pas qu’on s’inquiète. J’étais fort. Plus fort que ce que les gens pensaient. Et tous les jours, je vivais avec mon passé, je m’efforçais de pas trop ressasser des souvenirs de peur de craquer et de baisser les bras. Je m’étais promis de ne jamais baisser les bras. De ne jamais abandonner les personnes qui m’aimaient, les personnes pour qui je vivais. Je ne ferai pas comme mon père. Et pourtant, y’avait des jours comme ça, ou j’avais envie de tout envoyer balader. J’me suis déjà imaginé la mort. J’imagine ça sans douleur, sans même m’en rendre compte, comme une discontinuité, et dans mes rêves, je marcherais dans la rue. Personne ne me saluerait ou ne me regarderait, j’avais l’habitude, rien de bien étrange. Et là je croiserai un ami, je lui sourirai, mais il ne me verrait pas. Et je verrai les gens pleurer autour de ma tombe. Et je réaliserai. Que j’étais parti et qu’il n’y aurait plus aucun moyen de retourner en arrière. Et je pense qu’à ce moment-là, j’aurais ce sentiment qu’il n’y a plus rien à faire, ce sentiment d’impuissance que j’aurais ressenti tant de fois de mon vivant, sauf que je ne le serai plus. Et je pourrai juste partir sans me retourner. J’ai soupiré dans mon lit, ouvrant les yeux, enfin. On était le soir et je crois que tout le monde dormait. J’étais toujours vivant. Je ne saurais dire si je ressentais du soulagement ou du regret et je ne voulais pas y penser. Je ne me reconnaissais plus. Kyllian avait les sourcils froncés dans son sommeil, et je sortis de la chambre sans le réveiller, marchant à pas silencieux dans la maison, comme un voleur. Un voleur d’espoir. Je prenais celui que les autres avaient en moi parce que je n’en avais plus. Ça m’aidait à tenir. Je ne voulais pas réveiller Alice, je ne voulais pas parler de lui à nouveau. Répéter qu’il me manquait. Je peux très bien me passer de toi, je peux très bien me passer de toi. Et qui je croyais tromper. J’ai pris une gorgée du whisky sur la table de la cuisine. C’était pas vraiment dans mes habitudes, mais ça le devenait de plus en plus. Ça m’aidait à oublier. A m’oublier. Je marchais comme un zombie jusqu’à la salle de bains, et je crois qu’autour de moi, ça tournait un peu. J’avais pas prévu de me réveiller. Je voulais pas me réveiller. Et la nuit, je jouais avec les ombres de ses yeux, dans mes rêves.
Ma cicatrice ressortait sous la lumière du néon, comme chaque matin. Je n’osais jamais l’effleurer du doigt. J’avais tout en mémoire, Maman, Papa, Jones et Dwayne, Edan, le mec à la chemise noire, Andreas, Andreas, ce putain d’Andreas, tout ce bordel qui faisait ma vie. J’pouvais pas lui dire. Je le devais. S'il te plaît, aide moi à comprendre, j'sais pas ce que je dois faire... Si seulement moi je savais ce que je devais faire. J’étais totalement paumé. J’aurais pas dû rester encore accroché comme ça, j’aurais dû tourner la page, l’arracher sans ménagement. Mais il était là. Il était toujours là. Et je voyais ses yeux verts à chaque fois que je fermais les miens, et des fois, la nuit, j’avais l’impression de sentir son souffle sur ma peau. J’aurais voulu revenir, j’en avais eu l’occasion, mais je ne pouvais pas. Et maintenant, il était trop tard. Je l’avais perdu. Je le détestais. Je nous détestais. J’étais un putain de monstre. Personne ne savait à quel point. Il avait voulu crever à cause de moi, et je voulais crever tous les jours à cause de lui. J’en venais même à penser que tout était de ma faute. Puis je changeais d’avis. Puis ça revenait. Je me sentais comme une feuille ballottée par le vent, poussée dans tous les sens sans vraiment savoir pourquoi, subissant seulement. Et tout le monde me disait de revenir, d’aller vers lui, de m’expliquer. Ça aurait été la meilleure solution. Ou la pire. J’avais envie de cogner le miroir qui reflétait ce mec que je détestais. Ce mec que je ne voulais plus jamais voir, que j’avais envie de cogner à chaque fois. J’étais en conflit avec moi-même et je ne savais pas si cela prendrait fin un jour. Je regardais mes yeux, ils étaient éteints. Ils s’étaient éteints en même temps que mon cœur s’était brisé. Parce que c’était lui qui détenait cette foutue lumière qui m’habitait. C’était lui, mon bonheur. Et je n’avais plus rien. Je savais que l’amour pouvait faire mal, mais pas comme ça, jamais comme ça. Je faisais les cent pas, et encore une fois c’était la perpétuelle lutte du cœur contre le cerveau. Le remords, la jalousie, la passion, la rancœur, l’orgueil, c’était trop, beaucoup trop, ça faisait de plus en plus mal. J’allais finir par exploser. Quel intérêt, de toute façon. J’étais déjà brisé en mille morceaux et il avait porté le coup de grâce, mais je ne pouvais plus supporter cette situation. Soupir. Les poings serrés. Je me regardais dans les yeux à nouveau, me confrontant à la réalité, froide, amère. Ça devait sortir. Ça allait être dur, compliqué. Mais depuis quand c’était simple, lui et moi ? Ça ne l’avait jamais été. Fallait toujours qu’on prenne les chemins détournés. De l’eau coulait sur mon visage et je n’aurais su dire si elles venaient de mes yeux ou du robinet.
Tout était silencieux et sombre, et j’ai marché. Dans la rue, la nuit commençait à tomber. Ou le soleil se levait, j’en savais rien. Je ne savais plus rien à force de vivre en décalé depuis des semaines maintenant. J’avais maigri, j’étais pâle, on aurait pu me croire malade. Mais c’était bien plus qu’une simple maladie. Y’a pas de médicaments pour soigner un cœur brisé. Mes doigts crispés sur la poignée de la portière de Stan, je réalisais ce que ça signifiait. J’allais être faible, encore une fois, pour lui. Je trahissais la pensée que je m’étais faite à moi-même il y a des années. Ne jamais retomber dans ce truc vicieux qu’est l’amour. Ne jamais tomber amoureux de quelqu’un au point de pouvoir crever pour lui, au point d’en perdre la raison. Ne jamais plus dépendre de quelqu’un. Mais il était trop tard. Il était ma propre marqué d’héroïne, et j’en avais assez que mon cœur me fasse mal à chaque battement. Je ne pouvais plus combattre l’absence. Je ne pouvais plus cacher tout ça. C’était bien trop douloureux. Alors j’ai démarré la voiture. Sans prévenir personne avant, et pourtant j’avais promis. Je voulais pas qu’on s’inquiète ou qu’on sache que j’étais allé le retrouver. J’aurais pas pu passer outre les sous-entendus, les sourires satisfaits de gens croyant tout savoir, car moi-même je ne savais pas à quoi m’attendre. Au pire comme au meilleur, sûrement, mais quel pouvait être le pire ? Je ne savais même pas ce que je voulais moi-même. Je voulais juste qu’il sache. Et après on verra. La route défilait à toute vitesse, et encore une fois je roulais au-dessus de la limite, comme pressé de le retrouver. C’était tout l’inverse. Je voulais repousser le moment encore, encore un peu, ne pas croiser son regard qui me donnerait envie de me jeter sur lui, c’était couru d’avance. Mais la limite était franchie et je ne pouvais plus faire marche arrière, et dans mon cerveau tout se mélangeait à nouveau. Je ne savais même pas ce que je comptais lui dire, c’était flou et confus, je voulais juste qu’il comprenne à quel point il m’avait fait du mal et à quel point je regrettais de lui en faire un peu plus chaque jour, et pourquoi je ne voulais plus avoir mal à nouveau. Parce que l’amour m’avait bien trop brisé. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, j’étais prêt à me faire briser à nouveau, pour lui. Pourtant, je savais qu’il ne le méritait pas. Depuis des jours, je ne cessais de repenser à lui et Meth. S’embrassant, s’enlaçant, se confondant, et toutes les choses qu’ils se disaient qui m’avait fait l’effet d’un coup de pompe en plein ventre, me laissant au sol sans pouvoir respirer. C’était pas les larmes habituelles que j’avais versé ce soir-là, c’était pas des larmes de tristesse, de regret ou de nostalgie, c’était des larmes de rage, les larmes d’un mec qui croyait n’avoir plus rien à perdre et qui pourtant venait de perdre encore une fois. J’ai soufflé doucement, tentant de faire le vide dans mon esprit. Impossible. Lui avait-il dit des choses qu’il m’avait murmuré à moi aussi, dans le creux de l’oreille ? Et inconsciemment je comptais les miles qui me séparaient de lui, au fur et à mesure que s’accéléraient les battements de mon cœur. Merde, mais comment on en était arrivés là ?
Londres et ses lumières, je ne pouvais pas apprécier la vue, je n’arrivais même pas à sourire. Chaque point lumineux me rappelait ses yeux dans lesquels j’aimais tellement me perdre. Alors je me suis focalisé sur le chemin à suivre, et plus vite ça serait fait, plus vite je serai soulagé. J’étais vraiment qu’un sale idiot de petit con stupide et j’avais juste envie de me cogner la tête, de faire demi-tour, ou d’avoir un accident tiens. Pourtant, j’ai trouvé l’adresse, l’étage, et je suis monté comme si je ne contrôlais pas mes gestes. Un pantin de mes émotions, encore une fois. Contrôlé par une chose plus forte que moi. Je regardais mes pieds, je voulais faire demi-tour. L’appréhension me tiraillait de part en part, celle pute. J’avais l’impression de revenir à ce fameux soir, quand il m’avait couru après, qu’il m’avait tout dit et s’était écroulé. A mon tour de tout lui dire, et de m’écrouler aussi, sûrement. La porte s’ouvrit. Indie ne semblait pas surprise de me voir, ni inquiète. Un mince sourire filtrait sur ses jolies lèvres et elle semblait me dire que tout irait bien par le regard. Elle désigna une porte d’un signe de tête, sans prononcer un mot. Sûrement qu’elle pensait que je voulais faire une surprise à Andreas. Tu parles d’une belle surprise. La dernière fois que j’avais voulu en faire une, ça ne s’était pas très bien passé. Mais je ne voulais pas penser à ça. Il y avait déjà tellement à penser. Je traversai le minuscule appartement en deux enjambées. C’était l’instant, et je ne pouvais plus reculer. Mon cœur battait à tout rompre. Et en moins de deux secondes, j’étais dans la chambre, refermant la porte derrière moi, je sentais le regard de la blonde dans ma nuque. Et boum, je sentais que mon cœur allait exploser véritablement. Ses yeux croisèrent les miens, mon regard perdu avait trouvé une attache, et comme d’habitude j’étais incapable de briser le lien. Je doutais d’en être capable un jour. Il était là, et ce que je ressentais était inexprimable, même par le meilleur des auteurs. C’était ce constant hurlement dans ma tête, ce truc qui me donnait envie de sauter de joie ou de chialer toutes les larmes de mon corps à la fois. Je l’ai vu, et j’ai oublié tout le reste. Je n’avais oublié aucun détail et pourtant c’était comme si je le voyais pour la première fois. Et tout défilait devant mes yeux, depuis le début. Toutes les raisons pour lesquelles j’étais aussi amoureux de lui. J’avais cette impression que la partie de moi qu’il avait tuée était encore là, quelque part, qu’elle m’appelait et qu’elle ne demandait qu’à être mienne à nouveau, si je faisais ce qu’il fallait. Mais pour cela, il fallait que j’explique tout. Je devais me ressaisir, merde Maxime, ressaisis toi, fais pas de conneries, pas encore une fois. Putain, ce que j’avais redouté ce moment ce que j’avais tout fait pour le reculer encore. Je le détestais et l’aimais tellement. Je voulais le frapper de toutes mes forces, mais je crevais d’envie de le prendre dans les bras, je voulais prendre mes jambes à mon cou mais je voulais l’embrasser comme si il n’y avait pas de lendemain, et j’étais incapable de bouger. Je savais qu’il me demanderait sûrement ce que je faisais là, pourquoi j’étais venu, si je m’étais enfin décidé, peut-être, et je ne pouvais pas répondre à ces questions en plus de celles qui se bousculaient dans ma tête. Et mes mains tremblaient déjà à l’annonce de ce que j’allais dire, toutes ces choses tellement, tellement plus grandes que moi et que je ne pouvais plus taire, et je fermai les yeux une demi-seconde. « S’il-te-plaît, juste… » j’ai pris une inspiration. Je me demandais par où commencer, comment tourner ça sans passer pour la victime, ce que je voulais éviter à tout prix. Je ne voulais pas faire de drame ou le blesser un peu plus, je voulais juste qu’il sache. Seulement qu’il sache. « Écoute-moi sans m’interrompre, d’accord ? »


Dernière édition par Maxime S. Thunderson le Mer 13 Fév - 17:18, édité 1 fois
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Andreas Fawkes
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J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS) Empty
MessageSujet: Re: J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS)   J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS) I_icon_minitimeDim 10 Fév - 1:01


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❝ The moment, I can see it. ❞
Do you remember, we were sitting there, by the water?

I STILL LOVE YOU Assis sur le rebord gelé de la baignoire, je fixais la petite lame métallique que je tournais et retournais dans mes mains moites et tremblantes. J’étais pâle, j’avais maigris et d’énormes cernes noirs s’étaient dessinés sous mes yeux éteints. Pourtant, je dormais. Oh oui, plus que je ne le devais, mais je n’avais rien d’autre à foutre, de toute façon. Les jours à Londres étaient longs et se ressemblaient, je ne voyais plus les heures passer, seul, dans l’appartement de ma sœur, je n’y accordais même plus d’importance. Quand on y pense, les heures sont tellement insignifiantes. De simples chiffres sur une horloge dont les aiguilles tournent, tournent, tournent sans arrêt en nous en faire perdre la raison. Et je les entendais résonner dans ma tête tandis que la lame se posait délicatement sur mon poignet déjà rougi par mes précédentes séances. Un coup. Franc, sec. Du sang, un visage stoïque. Je ne ressentais plus la douleur, j’étais devenu un espèce de pantin sans émotions et une impression de déjà-vu m’a fait frissonné de tous mes membres. Je me revoyais à l’âge de six ans, un pauvre gamin aux grands yeux verts que les gens toisaient sans arrêt, remerciant le Seigneur de ne pas avoir à subir un tel fardeau. Parce que j'étais, je suis et je serais toujours un fardeau. J’écoutais ma mère et Edmond discuter tard le soir à mon propos, caché dans les escaliers. Ils se plaignaient de ne plus savoir quoi faire avec moi. Il me semble avoir entendu ma mère craquer, une fois, pleurant dans les bras de mon beau-père en lui demandant pourquoi son fils ne parlait pas, et pourquoi il n’était pas comme tous les autres. Pourquoi restait-il toujours à dessiner dans son coin, au lieu de jouer au football avec son frère ? Pourquoi avait-il constamment cet air anxieux et apeuré lorsqu’il il rencontrait une nouvelle personne ? Pourquoi était-il toujours aussi hésitant lorsqu’elle voulait le serrer dans ses bras ? C’était la peur. La peur de l’abandon, la peur de l’attachement, la peur d’aimer. La peur d’être déçu. Et depuis ce claquement de porte, c’était dans la peur que je vivais, dans l’incertitude et la paranoïa. Tout le monde fini par partir un jour, et j’voulais pas. J’voulais pas qu’on m’abandonne comme il l’avait fait, j’voulais pas faire semblant que tout allait bien, que ça me passait au-dessus et que je m’en remettrai en deux temps trois mouvements. J’étais plus un gamin, j’pouvais plus m’enfermer dans le silence sans donner d’explication, je devais faire face aux conséquences. Mais j’étais pas assez fort, et petit-à-petit, la carapace se brisait, elle tombait à mes pieds et les gens me redécouvraient. Ils commençaient à se douter que l’Andreas blasé et désinvolte, celui qui se donnait des airs machistes incassables, n’étaient en fait qu’une pauvre âme en détresse, détruite depuis des années. J’me haïssais. Je me haïssais pour avoir tout gâché, pour toujours tout gâcher, pour détruire tout ce que je touchais. Je ne savais plus quoi faire pour me punir, j’voulais me faire mal autant que j’faisais du mal aux gens autour de moi, autant que je lui faisais du mal, je voulais transformer toute cette douleur émotionnelle en douleur physique mais je ne savais pas comment m’y prendre. Je me suis frappé, je me suis tiré les cheveux, griffé le visage, tordu les doigts, frappé les murs. Rien. Une douleur brève, anodine, à court terme, enfantine. J’avais besoin de plus. Je voulais garder les séquelles, je voulais souffrir, je voulais avoir mal. Ressentir quelque chose, me savoir vivant. Et j’ai croisé la route de mon rasoir. Je l’ai regardé longtemps, le scrutant sous tous les angles en fronçant les sourcils, incertain. Puis j’ai commencé à casser les lames. C’était une semaine après avoir rompu avec Maxime, la période durant laquelle j’étais le plus désespéré. J’avais rampé comme jamais, Maxime m’avait rejeté. Une fois, deux fois, trois fois. Et il me parlait comme jamais il ne m'avait parlé auparavant. Il était froid, et chacun de ses mots me faisaient le même effet que cette lame contre ma peau. Cette douleur émotionnelle que j’écrivais sur mon corps. Du rejet. Encore et toujours. Et j’avais enfin compris, après des années passées à m’être voilé la face, que le vrai problème, c’était moi. Edmond me détestait à cause de mon égoïsme, parce que je n’ai jamais pu tourner la page et accepter le fait que je devais maintenant l’appeler « papa ». Parce que je n’acceptais pas le fait qu’il rende ma mère heureuse à la place de mon père, et que Noah et Indie l’aient adopté aussi vite. Noah, lui, me détestais à cause de la jalousie embrasée que j’avais envers lui. Jalousie qui s’est vite transformée en haine, puis en véritable rivalité, alors que quelques années plus tôt, nous étions les meilleurs amis du monde. Mon propre frère. Mon jumeau. Une fois de plus, j’ai tout gâché. Et c’était maintenant au tour de Maxime de faire les frais de ma réticence, mon introversion, de ma peur de l’amour et de l’attachement. De ma connerie, aussi.

Je me suis levé, j’ai passé mon bras ensanglanté sous l’eau et j’ai regardé les morceaux de chair accrochés aux entailles flotter, fasciné. J’étais fasciné par le sang, par la vue de mon bras charcuté, je me suis surpris à aimer ça et j’ai secoué la tête. Non. J’devenais fou. Je commençais à me faire peur. Trop d’idées noires, trop d’envies malsaines, trop de pulsions. A cause de lui. La personne que j’aimais le plus au monde était aussi celle qui me poussait de plus en plus dans le ravin. La personne que j’aimais le plus au monde était aussi celle que j’haïssais de tout mon être pour m’avoir rendu comme ça. Faible, vulnérable. Amoureux. J’le détestais d’avoir débarqué dans ma vie, comme ça, sans prévenir. Il aurait au moins pu avoir eu l’amabilité de me dire « Hé, j’m’appelle Maxime, et nous deux, on va se déchirer. On va souffrir le martyre, et tu ne vas jamais te remettre de la chute. » J’aurais tellement aimé. J’aurais tellement aimé avoir pu être prévenu. Avoir eu, peut-être, la possibilité d’éviter tout ça. Si Maxime n’était pas entré dans ma vie, je n’aurais jamais été là, debout contre le lavabo à désinfecter des plaies qui me brûlaient, qui me rongeaient. Des plaies qui allaient me suivre toute ma vie. Et à chaque entaille, chaque blessure que je m’infligeais, je regrettais aussitôt. Et je pensais au futur. Comment j’allais cacher ça ? Et si Maxime l’apprenait ? Putain, non, pas ça. J’aurais préféré crever plutôt qu’il me voit dans cet état. Minable. Désespéré. Perdu. Faible. A cause de lui. Et ma mère m’aurait envoyé aux Etats-Unis sans préavis. Ca n’aurait pas été plus mal, en fait. Loin de tous. Loin de lui, surtout. Mais j’pouvais pas. J’pouvais pas rester loin de lui, putain, je crevais tous les jours à petit feu, j’en pouvais plus. Un mois. Un mois que je n’avais plus touché les traits fins et délicats de son visage, ni entendu le son de sa voix douce et apaisante quand il me murmurait à l’oreille, le soir avant de dormir. J’étais devenu dépendant de lui. Touché en plein coeur. J’étais mort. J’ai enfilé négligemment des bandages que j’ai dissimulé en dessous de mon pull-over ample et assez long pour recouvrir mes mains, nettoyé le bazar que j’ai foutu, et je suis sorti. Comme si rien ne c’était passé.

Mes poignets me brûlaient quand la sonnerie de la porte a résonné dans la maison. Il était vingt-et-une heure et j’ai froncé les sourcils. Ma sœur n’avait pas l’habitude de recevoir des amis,, et encore moins à une heure aussi tardive. Sûrement le voisin. N’y prêtant aucune attention, j’ai continué de pianoter sur mon téléphone, assis en tailleur sur mon lit. La chambre était silencieuse et ma masse imposante de boucles tombait en cascade sur mon visage. Puis la porte s’est ouverte. J’ai senti une odeur, ce parfum sucré et dur à la fois, j’ai entendu ces pas calmes et hésitants, et, la tête toujours baissée, mon cœur a manqué de s’arrêter. Je ne savais pas si je rêvais, si c’était vraiment lui ou bien mon imagination qui me jouait des tours. Alors j’ai relevé la tête et j’ai croisé son regard, ses yeux, son petit nez aquilin, ses fines lèvres et sa mâchoire imposante que j’ai tant de fois embrassé. Et mes yeux brillaient, j’pouvais le sentir. De l’excitation, de la joie, peut-être de l’appréhension, je ne savais pas ce qui les rendait si brillants. Peut-être des larmes amères, mes yeux en étaient baignés tous les jours depuis des semaines. Et je suis resté là, ébahi, n’osant pas bouger, voir même respirer ou cligner des yeux. J’avais peur. J’avais peur qu’en un clignement, il serait parti. Que tout cela n’était qu’une belle illusion. Dans un soupire inaudible, j’ai réussi à articuler un faible « Maxxie… », et je suis resté là à détailler chaque parcelles de son visage, comme si je le redécouvrais. Il était dans un état tout aussi misérable que moi, les yeux fatigués, on aurait dit qu’il n’avait pas dormi depuis deux jours, et son teint, d’habitude coloré, avait pris une teinte grisâtre, comme si son visage s’était éteint. Il avait l’air mort, et pendant un court instant, j’ai pensé l’avoir tué. « S’il-te-plaît, juste… » Je restais là, le souffle coupé. Chaque pause, chaque secondes qui s’envolaient, chaque respirations qu’il prenait me semblaient durer une éternité, et je ne l’avais pas lâché une seule fois du regard. Je redoutais, j’espérais, j’étais heureux, triste, en colère, excité, apeuré. Toute ces émotions se battaient dans mon esprit, mon cœur explosait, ma gorge se serrait, mon ventre se retournait. Mon Maxxie. « Écoute-moi sans m’interrompre, d’accord ? » J’ai hoché machinalement la tête, comme un robot, et j’ai compris qu’il allait tenir sa promesse. Il allait me raconter ce que je ne savais pas et j’allais enfin le découvrir, le Maxime que je pensais si bien connaître.




Dernière édition par Andreas Fawkes le Dim 10 Fév - 15:22, édité 1 fois
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Maxime S. Thunderson
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Maxime S. Thunderson
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MessageSujet: Re: J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS)   J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS) I_icon_minitimeDim 10 Fév - 4:46

maxeas
I wanna tell you things I never tell myself, these secrets hurt like hell.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Des papillons dans mon ventre qui m’assaillirent d’un coup. Il avait les yeux rivés sur son téléphone, et je revenais un an et demi en arrière. La première fois où je l’ai vu. Ou j’ai choppé un de ses sourires pour ne plus jamais le sortir de ma mémoire après. Cette fois où je l’ai instantanément discerné des autres. Cette fois qui avait changé ma vie. Et je devais me rendre à l’évidence : j’étais encore follement, éperdument, désespérément amoureux de lui. Il était mon port d’attache, mon refuge, ma maison. J’devais réaliser que sans lui j’étais plus perdu que jamais. Et Stew avait raison. Il devait savoir. J’ai fermé les yeux, serré les poings, avalé ma salive. Les larmes commençaient déjà à monter sans aucune raison apparente. Enfin, moi, je savais pourquoi. Elles montaient parce que j’allais tout lui dire, ces choses que je n’avais dites à personne à part à Stew, que j’allais replonger dans ces souvenirs que j’évitais à tout prix. Pour lui. Et personne ne pouvait se rendre compte de l’effort que cela représentait. J’avais mal au ventre, ce mal terrible qui sonne comme un avertissement, comme quand on a le trac avant de parler en public, ou de monter sur scène, ce mal qui te donne envie de hurler, de vomir tes tripes, de partir en courant pour chialer ta mère dans ta voiture pour ne plus jamais revenir. Elle m’avait dit que c’était un mal pour un bien mais putain c’que ça faisait mal. Ça prenait aux tripes, ça m’était jamais arrivé. Mais il fallait que ça sorte. J’avais enfin pris la décision. « Il s’appelait Edan. » Ma voix était un souffle, un murmure. Je ne pouvais pas prononcer son nom à voix haute. Il faisait trop mal. Et je devais lui dire, tout lui dire, mais sans me plaindre. Je ne voulais pas qu’on me plaigne. Il y avait pire que moi. « Tu vois, avant lui, j’avais jamais aimé personne. J’étais celui qu’on tapait et humiliait, tous les jours. Je me plaignais pas. L’amour, je connaissais pas. Et il est arrivé. » Mon cœur battait à tout rompre, je regardais le sol. Je ne pouvais pas fixer ses yeux. Edan, Edan, Edan. Putain de merde, tout me revenait, ses paroles, les pensées, les journées entières à douter, ce pincement au cœur quand je le voyais, et le vide ensuite. C’était la plus amère des tortures que je revivais. « Tu vois la carte centrale qu’on utilise pour faire un château ? C’était lui, putain, et mon château était bancal. Je… Je pouvais pas vivre sans lui. Je crevais pour lui chaque jour, et je… Il me détruisait. » Pause. Tous les souvenirs me revenaient. Tout en masse et ça me tombait dessus comme la misère sur le monde, j’ai failli m’écrouler, je savais que je ne pouvais pas le faire. J’étais pas prêt, pas prêt. J’ai continué. Ma voix tremblait un peu. « Il me… Il… » J’ai soupiré. Longtemps. Je devais continuer. « Il me frappait. Souvent. Trop souvent. Je savais pas ce qui me faisait le plus mal. Ses coups, ses insultes, ou mon amour pour lui qui me bouffait. Et puis un jour il m’a forcé à… Enfin, tu vois. Coucher. C’était le coup de grâce. C’est là que j’ai réalisé, après des mois, que l’amour, ça faisait trop mal. Que je voulais plus tomber amoureux de quelqu’un au point d’en être malade, au point de donner ma vie pour lui. Mais ça, c’était avant de te connaître. » Je savais pas comment lui faire comprendre, comment lui dire ce que je ressentais, tout ce que je disais n’était que putain d’euphémisme. J’étais mort de l’intérieur, à cause d’Edan. J’étais un putain de cadavre au souffle coupé par mon passé. Je ne pouvais pas dire tout ce qu’il m’avait fait, l’exprimer clairement. Je pouvais pas le dire. Je pouvais pas dire qu’il m’avait violé, je refusais. J’avais déjà assez envie de me tirer une balle comme ça. J’ai secoué la tête comme pour chasser ces pensées mais évidemment, peine perdue. « J’ai essayé de l’oublier. Je m’étais fait la promesse de plus retomber dans ce jeu malsain de l’amour. Alors je me défonçais, je me détruisais un peu plus, pour oublier. C’est ce que je sais faire le mieux, oublier, mentir et prétendre. J’crois que j’ai toujours eu une forte tendance à me faire du mal. » Un léger sourire se posa sur mes lèvres malgré moi. C’était con, mais vrai. Fallait toujours que je fasse les pires décisions, j’en avais l’impression. Je voulais aider tout le monde, mais j’étais incapable de m’aider moi-même. Quel con. « Et un jour, je… » j’ai passé une main dans mes cheveux. Je regardais partout ailleurs que dans ces yeux. J’en étais incapable. Rien n’était passé et tout s’accumulait, et j’étouffais, j’étouffais. « Tu te souviens, tu m’avais dit, un jour, ‘Va donc te prendre une bite dans le cul de force ouais, ça arrangera tout le monde.’. » Je m’en souvenais comme si c’était hier. Les insultes avaient été beaucoup trop fortes, et oh que j’avais pleuré. Il ne pouvait pas savoir mais j’avais eu le sentiment d’être jeté à terre et piétiné. J’étais allé me coucher les yeux rouges et la tête pleine de flashs douloureux. Et le lendemain, cet appel de Indie. La culpabilité, la visite, le baiser. Ne me laisse pas Andreas. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Y’avait tellement de choses qu’il ne savait pas, trop de choses. Je ressentais cette douleur à nouveau, et c’était comme si je retournais dans la boîte de nuit. C’était dur, trop dur. J’ai enfin osé relever les yeux vers lui. Ma vision était floue et je ne voulais pas que les larmes coulent. Elles y étaient presque, les putes. Mais je ne voulais pas. « Ca fait bientôt trois ans que c’est arrivé. » J’ai mordu ma lèvre inférieure, soufflant doucement, mes yeux à nouveau baissés pour ne pas affronter les siens et putain ce que je souffrais. Mais je me sentais un peu mieux. Petit à petit. « C’était dans les toilettes d’une boîte de nuit. Je me souviens pas de tout, ça revient de temps en temps. Ça a fait mal, longtemps. Et j’ai encore peur que ça recommence, parfois. » Mes mains tremblaient à présent. Je revivais tout, et à chaque respiration je ressentais cette douleur qui me transperçait de part en part. Mais je n’avais pas fini. Je pouvais pas laisser un discours incomplet. Quitte à m’enfoncer, autant le faire carrément. « J’ai peur de tout. J’ai peur des gens, j’ai peur de l’amour, j’ai peur de moi-même et de ce que je pourrais devenir. Je pensais m’être sorti de tout ce merdier, j’ai essayé d’oublier. Ma mère, mon père, les coups et les insultes, Edan, ce soir dans la boîte, cette douleur, tout le reste. Et puis, t’as débarqué dans ma vie. Comme ça. Sans prévenir. » Je lui ai pas laissé le temps de dire quoi que ce soit, et puis de toute façon il avait promis de pas m’interrompre. « J’sais pas si tu m’as soigné ou si tu m’as enfoncé. J’sais pas si t’as été la plus belle ou la plus mauvaise chose qui me soit arrivé dans la vie. J’sais plus rien putain. Tout ce que je sais, c’est que j’suis amoureux de toi. Vraiment. Comme j’ai jamais aimé quelqu’un avant. Et ça me fait mal. » J’devais en dire trop, ou pas assez, ou pas les mots qu’il fallait, j’en savais rien, je voulais juste qu’il comprenne. Mais je ne me comprenais pas moi-même. Mon soupir était ponctué de sanglots et j’ai passé ma main sur mon front. « Et je croyais que ma vie allait enfin se teinter d’un peu de couleur. Parce que t’étais là. Et parce que rien que toi et moi, moi, ça m’allait. » Je devenais de plus en plus con, de plus en plus niais, j’savais pas où j’en étais et ma tête allait exploser. J’avais besoin d’aide, je voulais partir, mais j’avais besoin de lui plus que de tout le reste. « T’étais... T'es comme la barrière qui m’empêche de tomber dans le vide. » J’avais conscience d’être une parfaite drama-queen, et putain ce que je m’en voulais, je voulais pas que ça tourne comme ça. Mais il était trop tard et les mots sortaient tout seuls. « Et merde Andreas, j’m’en veux tellement… J’m’en veux d’avoir un blocage comme ça, de pas être assez bien pour toi, de flipper comme un con parce que mon amour pour toi me dépasse, tu peux pas savoir, et j’m’en veux de te faire du mal. » C’était tout moi, retourner la faute sur moi, m’en vouloir, me dénigrer, j’le faisais malgré moi et c’était totalement con, mais j’y pouvais rien. « On a des torts. Tu as des torts. J’suis pas venu pour t’enfoncer, c’est pas ça… C’est juste que… » Une larme coula, merde, merde, merde. Non, pas ça. Je l’essuyais doucement. Et dans mon cœur, ça faisait mal, un peu plus mal à chaque battement. Je m’en voulais. Je lui en voulais. Je me demandais pourquoi on était comme ça. Pourquoi j’étais pas le genre de mec capable d’être heureux. « Putain Andreas, mais pourquoi t’as fait ça ? » Liberty. Les pilules. Les paroles. Meth. Tout. Tout. Tout. Je voulais me dire qu’il était un connard et que je devrais partir vite, et maintenant il savait. Il savait tout. Mais je pouvais pas me résoudre à penser ça. C’était pas faute d’avoir essayé, le soir dans mon lit, mais je revenais toujours, et je sentais que je voulais revenir pour de bon. Je tombais. Je baissais ma garde. J’avais tout abandonné. « Je t’aime. Je t’aime tellement que j’serai prêt à crever pour toi à chaque seconde de ma vie. Mais j’veux pas revivre ça. J’veux pas me sentir à nouveau comme un putain d’oiseau tombé du nid, sans défense. Pourtant, quand j’te vois, j’me dis que j’suis prêt à être faible, encore. Parce que c’est toi. Parce que y’a toujours eu que toi, et que le reste je m’en fous, complètement. » J’avais toujours la tête baissée, portant un air soudain à mes converses usées par le temps. J’avais l’impression d’imploser et dans ma tête ça hurlait. J’avais jamais dit ce genre de trucs, à personne. J’avais jamais été un fan de grands discours, moi mon truc c’était de tout garder en moi et de ne jamais le sortir. Mais tout avait été lâché. Je sentais qu’un poids m’avait été enlevé mais j’avais peur de sa réaction. Je tremblais toujours comme un putain de détraqué, ce que je devais être au bout du compte. Oui, j’étais cinglé, cet amour pour lui m’avait brûlé le cerveau, le cœur, l’âme. C’était bien plus violent que tout ce que j’avais connu. C’était cette destruction que je n’avais jamais réussi à comprendre, ce truc que je ne savais pas si je devais l’aimer ou le détester. J’osais toujours pas lever la tête, ayant trop peur de lire du jugement dans ses yeux, ça me terrifiait. C’était ce que j’appréhendais le plus en venant, ce qui m’avait fait repousser encore et encore, la peur qu’on ait pitié de moi ou qu’on me plaigne, parce que non, j’étais pas à plaindre, parce que la vie continuait, parce que je voulais apprendre à vivre avec tout ça même si c’était dur. Alors j’ai tourné les talons. Même si je crevais d’envie de me retourner, de lui en dire plus. Mais j’en avais déjà dit assez, trop. Il s’était levé à présent. Mais je savais quoi faire. J’allais partir, loin, prendre ma bagnole, rentrer chez moi, et affronter seul les conséquences de mes actes. J’étais plus décidé que jamais. J’ai ouvert la porte. Une seconde, deux secondes. Un soupir de frustration, j’ai refermé la porte, je me suis retourné, ses yeux jouant avec les miens, la lutte n’était pas finie, l’avait-elle été un jour ? Alors j’ai fait ce qu’il y avait à faire. J’ai foncé sur lui, ai tiré le col de son pull, l’attirant à moi, et nos lèvres se joignirent, presque avec violence. Feux d’artifice.
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Andreas Fawkes
CHOUPINOU | cette bite (et le reste) appartient à Maxime Thunderson.
Andreas Fawkes
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J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS) Empty
MessageSujet: Re: J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS)   J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS) I_icon_minitimeDim 10 Fév - 23:47


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❝ The moment, I can see it. ❞
Do you remember, we were sitting there, by the water?

I STILL LOVE YOUJ’avais la gorge brûlante et la respiration courte, ma salive glissait difficilement dans mon œsophage et mes joues étaient très certainement rougies par la soudaine vague de chaleur qui avait embuée la pièce. Il était là. Il était là, devant moi, putain ! J’en avais rêvé, tous les jours, tous les soirs, je me rejouais la scène dans ma tête encore et encore avec des scénarios toujours différents. Et maintenant, j’étais dans la réalité. Du moins, j’espérais l’être. J’espérais ne pas me réveiller au beau milieu de la nuit, le front imbibé de sueur et les mains tremblantes de regrets. Pas encore. Mais ce rêve était plus réel que les autres. Je sentais son odeur, je ressentais les douleurs à mes poignets, les battements de mon cœur qui menaçait d’exploser si je le regardais dans les yeux. Je sentais les gouttes minuscules tomber de mon front, caché par mes cheveux qui retombaient négligemment sur mon visage. J’ai passé maladroitement ma main tremblante dans ces épaisses ondulations, les ramenant à l’arrière pour respirer. Je crevais de chaud, j’étouffais. Ma sœur avait cette mauvaise habitude d’allumer le chauffage au maximum, et moi cette obligation de porter des pulls trop longs pour moi. Ca ne faisait pas bon ménage. Mes cheveux devaient sûrement être gras à cause de ce toc perturbant que j’avais depuis mon arrivée à Londres. Passer mes mains dedans à chaque fois que je me sentais nerveux. Et depuis que Maxime m’avait pris sur le fait, ce onze janvier, je l’étais plus que jamais. D’autres tocs se mélangeaient à ça. Bouger les pieds, me mordre la lèvre, jouer avec mes mains, froncer les sourcils. Parfois, je me donnais l’impression d’être fou. Vraiment fou. Le genre de fou qui se balance en avant et en arrière en se répétant machinalement une phrase. Je l’avais fait. Cette nuit-là, où j’avais un peu trop abusé sur les pilules. Sur le moment, je n’avais même pas remarqué mes genoux repliées et mon buste se balançant. Mes yeux remplis de larmes qui fixaient le néant, et les millions de « J’suis désolé. » à la minute qui ont dû s’échapper de ma bouche. J’suis désolé. J’suis désolé. J’suis désolé. Je lui avais répété beaucoup trop de fois, parfois c’était même machinal, comme un réflexe, j’pouvais pas m’en empêcher. J’avais besoin qu’il le sache, besoin qu’il me croit, besoin qu’il me pardonne. J’en pouvais plus de ces faux espoirs qu’il me donnait, de ses « Je t’aime. » suivis de ses « j’te déteste ». De ces soirées où l’on parlait sur Facebook et où il me donnait l’impression de revenir en arrière, pour le lendemain faire comme si rien ne s’était passé et continuer à me mépriser. J’essayais de me faire une raison, de ne pas lui en vouloir, parce que j’pouvais pas me le permettre après ce que je lui avais fait. Il avait une réaction normale, après tout. Quelqu’un de sensé ne m’aurait même plus adressé la parole. Mais il était là. Il avait été plus courageux que moi, et à vingt-et-une heure avait fait toute la route de Brighton jusqu’à Londres. Pour moi.

« Il s’appelait Edan. » Je me suis redressé et mon cœur a raté un battement. Edan. Un prénom. Une personne. Je n’avais aucune idée de qui il parlait, de qui il s’agissait, mais j’ai senti une vague d’amertume s’installer dans la chambre quand il a prononcé ce nom, et je savais déjà que je n’allais pas l’aimer, cet Edan. «Tu vois, avant lui, j’avais jamais aimé personne. J’étais celui qu’on tapait et humiliait, tous les jours. Je me plaignais pas. L’amour, je connaissais pas. Et il est arrivé. » Putain, mon cœur n’avait jamais battu aussi vite. J’étais captivé, j’pouvais pas le lâcher du regard, bien que le sien était rivé sur ses pieds. Je pouvais pas m’empêcher d’imaginer ces scènes abominables et je me suis demandé comment il était possible de s’en prendre à un être aussi adorable que Maxime. Et je n’étais pas au bout de mes surprises. Et mon cœur n’avait pas fini de se briser. «Tu vois la carte centrale qu’on utilise pour faire un château ? C’était lui, putain, et mon château était bancal. Je… Je pouvais pas vivre sans lui. Je crevais pour lui chaque jour, et je… Il me détruisait. » J’ai baissé les yeux, honteux. J’avais presque l’impression que c’était de moi dont il parlait, parce que c’était c’que je faisais. Je le détruisais. Et je n’étais pas le premier. On l’avait déjà détruit, et moi, au lieu d’essayer de le reconstruire, je ne faisais qu’empirer la chose. Et fermé les yeux, inspiré, puis je l’ai regardé à nouveau, attendant la suite de son récit. «Il me… Il… Il me frappait. Souvent. Trop souvent.» Instinctivement, j’ai ouvert grands les yeux, oubliant de respirer. Putain. Putain, putain, putain. C’est moi qui avais voulu tout savoir, mais si j’avais su que ça ferait aussi mal, j’aurais choisis de continuer de vivre dans l’ignorance. J’avais envie de me lever, de le serrer dans mes bras si fort qu’il n’arriverait plus à respirer. Lui dire que ça allait aller, qu’il n’était pas obligé de continuer, que je savais que ça devait être dur pour lui. Mais j’arrivais pas à bouger, je tremblais de tous mes membres, je manquais d’air. Et si je me sentais comme ça, je n’ai même pas envie d’imaginer l’état dans lequel Maxime devait-être. Il était tellement courageux, putain. Qu’est-ce qu’il foutait avec moi ? « Je savais pas ce qui me faisait le plus mal. Ses coups, ses insultes, ou mon amour pour lui qui me bouffait. Et puis un jour il m’a forcé à… Enfin, tu vois. Coucher. C’était le coup de grâce. » Putain. Mais putain, le connard ! Batard, fils de pute. Je paraissais calme, mais j’étais enragé. Ma respiration devenait de plus en plus rapide, mes sourcils s’étaient froncés machinalement. J’allais retrouver cet Edan, et j’allais le tuer. Maxime n’était pas pour la violence, j’le savais, mais j’en avais tellement rien à foutre à ce moment présent. J’allais lui faire la peau. Je me l’étais promis. « C’est là que j’ai réalisé, après des mois, que l’amour, ça faisait trop mal. Que je voulais plus tomber amoureux de quelqu’un au point d’en être malade, au point de donner ma vie pour lui. Mais ça, c’était avant de te connaître. » J’avais envie de sourire comme un pauvre niais et en même temps me cacher dans le trou le plus profond que j’aurais pu trouver. J’savais pas comment je devais l’interpréter. Si j’aurais dû me sentir coupable ou bien flatté. Devinez ce que j’ai choisis. J’avais l’impression qu’il me comparait à Edan, qu’il avait peur que je lui fasse la même chose. C’est bête, je sais, mais j’étais persuadé qu’il pensait ça, et je me sentais vexé parce que jamais, JAMAIS je ne pourrais lui faire quelque chose comme ça. Jamais. «J’ai essayé de l’oublier. Je m’étais fait la promesse de plus retomber dans ce jeu malsain de l’amour. Alors je me défonçais, je me détruisais un peu plus, pour oublier. C’est ce que je sais faire le mieux, oublier, mentir et prétendre. J’crois que j’ai toujours eu une forte tendance à me faire du mal. » J’devais pas l’interrompre, mais putain qu’est-ce que j’avais envie de me lever et me jeter dans ses bras. Lui dire que c’était con de se faire du mal, même si je n’avais pas mon mot à dire là-dessus. J’avais mal au cœur, je sentais mon estomac se retourner à chaque flashs qui apparaissaient devant mes yeux. Maxime, brisé. Se soûlant, se droguant, couchant sûrement à droite et à gauche. Se détruisant, livré à lui-même. Il méritait pas ça, putain. «Tu te souviens, tu m’avais dit, un jour, ‘Va donc te prendre une bite dans le cul de force ouais, ça arrangera tout le monde.’. » Dans les première secondes, j’ai froncé les sourcils, évasif. Puis, petit-à-petit, les pièces du puzzle se sont assemblées, j’ai entrouvert ma bouche, relevé mes mes yeux humides vers Maxime, puis j’ai secoué doucement la tête. Comme pour dire « Non, ne me dis pas ça. C’est pas vrai. C’est pas vrai. » C’est pas vrai. Je n’avais jamais, jamais été aussi dégouté de ma personne à ce moment précis. Et pourtant, je l’avais toujours été. Seulement, jamais autant. Mais comment j’avais pu dire ça, putain ! Comment avais-je pu insinuer de telles choes à l’homme que j’aimais. J’en pensais pas un mot, certes, et je n’étais pas dans mon état normal. J’avais le nez remplit, la tête qui tournait et les idées perdues. J’étais défoncé, bourré comme jamais, je chialais comme une pauvre merde dans mon coin, et les gens me regardaient de haut, pensant sûrement que j’étais un de ces adolescents qui ne tiennent pas l’alcool. J’pense que c’est la nuit où j’ai craqué. Ouais, c’était bien ça. La nuit où tous mes sentiments se sont emmêlés, où tous ce que j’avais gardé au fond de moi avait explosé. La nuit où j’ai réalisé que je ne servais à rien, que personne ne pleurerait à mon enterrement, que personne ne daignerait se pointer, même. Seulement ma sœur, peut-être ma mère. Je suis sûr qu’elle aurait dit « Enfin… », ou une merde du genre. Enfin débarrassé du fardeau, du déshonneur, de la honte de cette famille. Je crois que c’est cette pensée qui m’a poussé à le faire. Vider la boîte de somnifères, d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, préparer ce cocktail que je pensais mortel. Tu parles. Un lavage d’estomac et j’étais de nouveau sur pieds avec des séquelles insoutenables. Il arrivait encore que je me torde de douleur dans mon lit, tant mon ventre me faisait mal, parfois, je vomissais. J’avais honte, tellement honte d’avoir était aussi… Faiblard. J’voulais que personne ne sache, surtout pas Maxime, alors j’avais fait promettre à ma sœur de ne le dire à personne. Bien que Maxxie était en train de me déballer tous ses secrets, l’idée de tout lui avouer ne m’avait pas traversé l’esprit. J’pouvais pas. J’étais pas aussi courageux que lui. Putain, mais qu’est-ce qu’il était courageux. «Ca fait bientôt trois ans que c’est arrivé.» Trois ans. Il avait mon âge. Putain, il avait mon âge ! Dix-sept ans. Il était tellement jeune, merde. Je faisais tout pour ne pas m’imaginer la scène, pour ne pas me mettre ces images traumatisantes dans la tête, mais les détails qu’il me donnait me rendaient la tâche compliquée. « C’était dans les toilettes d’une boîte de nuit. Je me souviens pas de tout, ça revient de temps en temps. Ça a fait mal, longtemps. Et j’ai encore peur que ça recommence, parfois. » C’était glauque, les toilettes d’une boîte de nuit. J’pouvais pas m’empêcher d’imaginer son pauvre visage estropié sous la douleur, suppliant d’arrêter, subissant, souffrant. J’arrivais pas à croire qu’on avait pu faire ça à lui. Maxime. J’étais dans un état second, dans le déni. C’était pas possible. «J’ai peur de tout. J’ai peur des gens, j’ai peur de l’amour, j’ai peur de moi-même et de ce que je pourrais devenir. Je pensais m’être sorti de tout ce merdier, j’ai essayé d’oublier. Ma mère, mon père, les coups et les insultes, Edan, ce soir dans la boîte, cette douleur, tout le reste. Et puis, t’as débarqué dans ma vie. Comme ça. Sans prévenir. » On était tellement identiques, ça me faisait presque peur. J’pense que c’était pour ça qu’on se détruisait autant. On acceptait pas. On acceptait pas d’être amoureux, dépendants l’un de l’autre, d’être un couple. De s’aimer à en crever. J’essayais, pourtant. J’essayais de lui donner tout l’amour que je pouvais, mais à chaque fois, je bloquais. Putain de fierté. Je voulais m’excuser d’être entré dans sa vie, comme ça, de l’avoir détruit une fois de plus. J’voulais lui dire que je le méritais pas, que j’étais désolé. Une fois de plus. «J’sais pas si tu m’as soigné ou si tu m’as enfoncé. J’sais pas si t’as été la plus belle ou la plus mauvaise chose qui me soit arrivé dans la vie. J’sais plus rien putain. Tout ce que je sais, c’est que j’suis amoureux de toi. Vraiment. Comme j’ai jamais aimé quelqu’un avant. Et ça me fait mal. » Je lui faisais mal. J’étais supposé être cette personne qui le rendrait heureux quotidiennement, qui ferait de sa vie un bonheur, qui aurait pu, peut-être, lui faire oublier son passé. Le faire passer à autre chose. Mais non, à la place je le déchirais, et je me mettais moi-même dans la catégorie « Edan. ». J’voulais pas être comme lui, je voulais pas que Maxime raconte la même chose à son prochain petit copain en disant « Il y a eu Andreas, il a couché avec ma meilleure amie, puis mon autre meilleur ami et il m’a accessoirement dit d’aller me faire violer. », j’voulais pas que Maxime ait un prochain petit copain. J’me détestais, putain. Il aurait été tellement mieux avec quelqu’un d’autre. J’voulais tellement son bonheur que j’étais prêt à le laisser partir, seulement pour qu’il trouve quelqu’un de meilleur. Quelqu’un qui le rende heureux. Savoir que je ne serais jamais cette personne me déchirait le cœur. « Et je croyais que ma vie allait enfin se teinter d’un peu de couleur. Parce que t’étais là. Et parce que rien que toi et moi, moi, ça m’allait. » Il avait tort. Tout ce que j’avais fait, c’est prendre un marqueur noir et colorier sa vie encore plus sombre qu’elle ne l’était déjà. Qu’est-ce que j’aurais voulu le rendre heureux. « T’étais... T'es comme la barrière qui m’empêche de tomber dans le vide. » Merde, pourquoi fallait-il que ce soit moi ? Pourquoi fallait-il qu’il dépende de moi ? Il était voué à la chute, c’était sûr. Et ça allait faire mal. « Et merde Andreas, j’m’en veux tellement… J’m’en veux d’avoir un blocage comme ça, de pas être assez bien pour toi, de flipper comme un con parce que mon amour pour toi me dépasse, tu peux pas savoir, et j’m’en veux de te faire du mal. » J’ai secoué la tête, comme pour lui dire que je n’étais pas d’accord, qu’il avait tort et qu’il le savait. Qu’il ne devait pas se rabaisser et que le seul con dans l’histoire, c’était moi. « On a des torts. Tu as des torts. J’suis pas venu pour t’enfoncer, c’est pas ça… C’est juste que…» La larme que je voyais perler dans ses yeux depuis le début avait enfin coulée. J’me demandais combien de temps elle mettrait avant de tomber, j’étais surpris qu’il n’avait pas encore craqué. A sa place, j’aurais sûrement éclaté dès la première phrase. J’pense que j’aurais pas eu le courage d’avouer de telles choses, de toute façon. « Putain Andreas, mais pourquoi t’as fait ça ? » Maintenant, c’était les miennes qui menaçaient de couler, et j’ai levé les yeux au ciel pour fixer le plafond, essayant de les chasser comme je le pouvais. J’avais pas envie de pleurer, j’avais trop pleuré ces derniers temps, j’étais fatigué. Je ne savais même pas de quoi il parlait, il y avait tellement de choses, je lui avais fait tellement de mal. J’savais pas s’il parlait de Liberty, de mes insultes, de mes piques, toutes les méchancetés que je lui avais débitées à la seconde. Meth. Putain, il pensait que j’avais couché avec Meth. Dans sa tête, quelques jours plus tôt, j’étais dans ce lit avec lui. J’devais lui dire, merde. Ce pauvre con de Meth. Il a eu raison, son plan avait marché. J’arrivais même pas à y croire pour être honnête, je trouvais cette idée tellement conne. J’allais le remercier toute ma vie pour ça. Il avait quand même mit en péril son amitié avec Maxime, plus tout Brighton à son dos pour ma gueule. «Je t’aime. Je t’aime tellement que j’serai prêt à crever pour toi à chaque seconde de ma vie. Mais j’veux pas revivre ça. J’veux pas me sentir à nouveau comme un putain d’oiseau tombé du nid, sans défense. Pourtant, quand j’te vois, j’me dis que j’suis prêt à être faible, encore. Parce que c’est toi. Parce que y’a toujours eu que toi, et que le reste je m’en fous, complètement. » Je t’aime aussi, si tu savais. Je t’aime, je t’aime, je t’aime. Je te déteste. Ou j’me détestais moi, plutôt. Je me détestais de l’aimer, et je le détestais d’être aussi parfait. Et je me détestais aussi de ne rien faire pour le retenir, maintenant qu’il avait le dos tourné. J’étais trop perdu dans mes pensées, ma tête était un vrai champ de bataille et je n’avais même pas remarqué qu’il était prêt à partir. C’est quand je l’ai vu, retourné, main sur la poignet que je me suis levé d’un bon. « Attends… » Ma voix était cassée, tremblante, comme le reste de mon corps à vrai dire. J’avais envie de lui sauter dessus, le supplier de rester, lui dire que je l’aimais, que j’étais désolé … Mais j’osais pas. J’sais pas. J’avais honte. Je pouvais pas faire ça, je pouvais pas l’obliger à rester après tout ce qu’il venait de m’avouer. Je comprenais qu’il veuille de l’espace, prendre l’air, s’éloigner, parce que de tels aveux n’étaient jamais simples à dire, qu’il devait avoir la trouille. J’voulais pas être égoïste, pour une fois. Je respirais fort, j’étais essoufflé comme si je venais de courir un marathon. C’était le stress de l’attente, j’pense. Il n’avait pas bougé. Il n’était pas sorti, mais il ne s’était pas retourné non plus, et je restais planté derrière lui comme un imbécile, n’osant pas bouger. Et tout s’est enchaîné, je n’ai même pas eu le temps de cligner des yeux que ma bouche était collée à la sienne, et j’ai enfin réalisé que je n’étais pas dans un rêve. Ma langue caressait doucement la sienne, mes dents mordaient délicatement sa lèvre inférieure, la suçotait, mes mains se perdaient dans ses cheveux, appuyant sa tête un peu plus contre la mienne pour le sentir plus près de moi. C’était doux et sauvage à la fois. Comme nous. J’sais pas combien de temps ça a duré. Dix secondes, trente, une minute. J’en savais rien, j’avais perdu toute notion du temps. C’était lui et moi. Maxime et Andreas. Ses lèvres contre les miennes, mes mains dans ses cheveux, son parfum caressant mes narines. J’ai posé mon front contre le sien, essoufflé, et je fus frappé par une impression déjà vu. Deux mois plus tôt, sous la pluie. J’aurais pu sourire à cette pensée si Maxime ne m’avait pas serré un peu plus fort, s’accrochant à moi comme à une bouée de sauvetage. Puis j’ai entendu des sanglots et mon cœur s’est déchiré. Il avait craqué. Je ne l’avais jamais vu pleuré comme ça, à vrai dire, je n’avais jamais vu personne pleurer autant. Et c’était dans mes bras. Doucement, je caressais ses cheveux, je le berçais, j’essayais de le calmer, le rassurer. J’avais mes bras autours de son cou alors qu’il pleurait contre mon torse, j’essayais de le serrer le plus fort que je pouvais, je voulais lui montrer que j’étais là, que je ne le laisserai pas tomber. « Chut… » Doucement, je suis venu embrasser le sommet de sa tête, puis j’ai enfouis la mienne dans son cou avant de rapprocher ma bouche de son oreille pour lui murmurer d’une voix calme des mots qui se voulaient rassurants. « J’suis désolé … J’suis tellement désolé… Je t’aime… Je t’aime… Arrêtes de pleurer, j’suis là, ça va aller. » Je suis là, j’te laisserai jamais tomber. J’avais une nouvelle chance, je n’allais pas la gâcher. Jamais. J’allais changer. J’étais même prêt à jouer au petit couple modèle s’il le voulait, j’en avais plus rien à foutre. C’était lui et moi. « J’laisserai plus rien t’arriver, j’te le promets, tu souffriras plus. Je vais te protéger, Maxxie. » J’ai déposé un léger baiser dans son cou, puis j’ai séché ses larmes avant d’embrasser ses yeux encore mouillés. J’allais être là pour lui, j’allais me battre pour nous, c’était une promesse que je m’étais faite. « Viens…» J’ai pris doucement sa main, puis je l’ai guidé sur le rebord du lit, m’installant en face de lui dans lâcher ses mains. Fallait que je lui dise, moi aussi. Enfin, certaines choses. En fait, tout ce que je voulais qu’il sache, c’est qu’il ne s’était rien passé avec Meth, et qu’il ne se passerait jamais rien. J’allais sauter la partie psychiatrie, pilules et mutilation. J’avais pas envie qu’il culpabilise, pas maintenant. J’voulais pas ramener la conversation sur moi, sur mes problèmes anodins « J’suis tellement désolé Maxxie, j’sais pas combien de fois je vais devoir te le dire … Je vis dans la culpabilité depuis un mois, ça me détruit, regardes-moi… » J’ai baissé les yeux et avalé ma salive, honteux. J’étais horrible, c’est le moins qu’on ne puisse dire. Je ressemblais à un zombie, à un cadavre dans un funérarium. J’étais encore plus pâle que d’habitude, j’avais les yeux rougies, d’énormes cernes et les cheveux en bataille sur ma tête. Il m’avait vu sous de meilleurs jours, parfois, j’essayais d’éviter son regard, j’voulais pas qu’il me voit aussi… Détruit. Laid. « J’suis qu’un pauvre con… Si… Si j’avais su, putain… J’aurais tout fait pour te rendre heureux, j’aurais… Merde, pourquoi tu m’racontes tout ça que maintenant ? » C’était rhétorique. Je ne lui ai même pas laissé le temps de répondre. « Je t’en veux pas, tu sais. Ca a dû te demander un sacré courage de venir me parler de tout ça, et j’suis content que ce soit fait… C’est juste que… Putain, pendant tout ce temps je me comportais comme le pire des connards ! J’me comportais comme… Edan… » Ca m’a écorché le cœur de dire ça, prononcer ce prénom devant lui, mais c’était la vérité. J’avais honte, tellement honte de lui avoir refait vivre tout ça encore une fois. Enfin, j’l’avais pas frappé, ni violé, Dieu merci. Mais c’était mes mots. J’avais fait la même chose qu’Edan avec mes mots. J’ai soupiré, puis je l’ai regardé pour la première fois dans les yeux. Vraiment dans les yeux. Ils étaient encore humides et rougis, cernés, fatigués, mais putain, qu’est-ce qu’ils étaient beaux. Qu’est-ce qu’ils m’avaient manqué, bordel de merde. « Maxxie je… » J’savais pas comment lui dire, comment lui avouer. J’avais juste tellement hâte de lui enlever cette idée de la tête, qu’il arrête de croire qu’il aurait pu se passer quelque chose entre Meth et moi. « J’ai pas couché avec Meth, d’accord ? Je peux te le jurer. » J’ai soupiré. Il n’allait probablement pas me croire, et je ne savais pas quoi faire, quoi dire pour qu’il le fasse. J’pense que je devais seulement dire la vérité, et que, selon mes manières, ma voix, mes intonations, il allait réaliser. J’sais pas. « C’était un de ses plans merdiques … Enfin, pas tant que ça, mais tu connais Meth et ses idées, hein ? » J’ai doucement ris en secouant la tête, puis j’ai repris. « Il pensait qu’en te faisant croire ça, t’allais réaliser que tu tenais à moi et que tu reviendrais, ou un truc comme ça… Pour tout te dire, j’ai moi-même rien compris à tout ce merdier. » J’ai relevé les yeux vers lui, puis j’ai souris. Un vrai sourire. Sincère. « J’imagine que ça a marché, n’est-ce pas ? » J’ai serré ses mains un peu plus fort, caressant doucement leurs dos de mes pouces. « J’aurais pas pu te faire ça … Pas une deuxième fois. J’suis tellement désolé, encore une fois … Tu sais, ça me tuait de te cacher ça, de te voir souffrir comme ça … J’aurais pas pu tenir encore longtemps, il aurait fallût que ça sorte un jour ou l’autre, de toute façon… N’en veux pas à Meth, surtout. S’il te plaît. » J’avais tout, sauf envie d’être la cause principale d’un conflit entre les deux meilleurs amis. Mais je ne me faisais pas trop de soucis, je savais que Maxime n’était pas si rancunier que ça, qu’il allait sûrement aller voir Meth et lui dire qu’il n’était qu’un pauvre con et qu’il le détestait avant d’éclater de rire. Il riait toujours, je l’admirais pour ça. Je me suis rapproché de lui, j’ai lâché ses mains pour attraper son visage et déposer un furtif baiser sur ses lèvres. Puis un autre, et un autre. Puis sur son nez. J’adorais embrasser son nez, putain, qu’est-ce que ça m’avait manqué. « Tu me pardonnes ? Enfin, j’veux dire, t’es venu ici pour me dire ça et partir comme si de rien n’était, ou tu vas rester avec moi, cette nuit ? » J’avais peur, d’accord ? J’avais eu trop de faux espoirs, je me méfais tout le temps maintenant. C’est vrai, quoi ! Il était à deux doigts de partir il y a quelque minutes, sans même que j’ai pu avoir eu mon mot à dire ! J’ai posé une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes, puis mon front brûlant contre le sien. « Reste. S’il te plaît. » J’avais dit ça dans un soupir désespéré, j’en étais venu à le supplier. Une heure plus tôt, le rasoir était contre ma peau, et maintenant, un simple « oui » de sa part m’aurait rendu le plus heureux du monde.


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Maxime S. Thunderson
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J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS) Empty
MessageSujet: Re: J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS)   J'ai aimé jusqu'a atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. (MAXEAS) I_icon_minitimeMar 12 Fév - 3:49

maxeas
I wanna tell you things I never tell myself, these secrets hurt like hell.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L’amour c’est comme une tombe. On regarde ça de loin, ça signifie beaucoup, des souvenirs, malheureux, heureux, on peut la fixer pendant des heures. Mais quand c’est ouvert, c’est toujours pour quelqu’un d’autre, on l’espère du moins parce qu’on en est tous terrifiés, au fond. Et on s’approche, et on est comme fasciné, mais on n’ose pas aller trop près, parce qu’on a toujours peur de tomber dedans. Seulement, des fois, on dérape malgré nous, et on tombe, on tombe, puis soudain tout est noir. Et on a mal. Et c’est tellement difficile d’en sortir. C’était pas faute d’avoir tenté pourtant. Après avoir vu Andreas dans ce lit avec une autre personne que moi, une personne chère à mon cœur qui plus était, j’étais dégoûté. De lui, de moi-même, de tout. De la vie et des gens en général. J’avais passé des heures entières à le traiter de tous les noms dans ma tête, dans le noir. J’avais voulu dormir pour toujours, pour oublier. Je ne voulais pas y croire, aussi. Je ne pouvais pas y croire. Je savais bien qu’on n’avait jamais été le couple parfait qui se disait des mots doux au creux de l’oreille sous les couvertures avant de s’embrasser en riant, et d’ailleurs je n’ai jamais voulu d’une relation comme ça. Etre un couple, se tenir la main dans la rue, faire des putain de balades en calèche et se croire dans love actually la plupart du temps. Sans embrouille, sans dispute, avec en prime des surnoms de merde, niais à souhait. Rien que l’idée me donnait envie de vomir. Non. Se marier, avoir des gosses, un monospace et un clebs dans un pavillon de banlieue, et sourire sur les photos de famille envoyées aux proches pour noël, jamais. Lui et moi c’était la violence, la passion, la haine et l’amour en même temps, ça m’allait, je pensais être heureux comme ça. Même si on se faisait du mal, même si on se déchirait, je l’aimais à en crever et des fois j’me disais que c’était tout ce qui comptait. Lui et moi. Je pensais pas au reste lorsque j’étais avec lui puisque je m’en foutais complètement. C’était juste lui et moi. Et puis, y’a eu Liberty. C’que je regrettais que tout se soit passé comme ça. J’aurais préféré vivre dans l’ignorance, cocu mais sans le savoir, au moins ça aurait été bien moins douloureux. Je l’aurais jamais su, tant mieux en un sens. Mais non. Il fallut que j’entre chez lui, pour lui faire une surprise, pour revenir encore une fois, et que je voie ça, et que tout parte en couille à nouveau, putain. J’avais fini par croire qu’une sorte de malédiction m’habitait et que j’étais incapable d’être heureux. Mis à part mes amis, je pouvais garder personne. J’avais perdu Maman, Papa, j’avais jamais réussi à gagner Edan. J’avais perdu Andreas, je me suis même dit qu’au bout du compte il n’avait jamais été à moi. Alors j’avais agi comme le pire des connards, parce que j’étais anéanti, que j’avais juste envie de me tirer une balle dans ma tête chaque jour que Dieu faisait et que je pouvais tellement pas supporter cette situation que je rejetais tout sur lui. Il regrettait, il s’excusait, rampait presque. Et à chaque mot je voulais courir, courir comme un débile dans la rue jusqu’à chez lui pour l’embrasser encore et encore, lui dire que ce n’était pas grave, que je le pardonnais, qu’on pouvait tout recommencer. Mais j’y arrivais pas. J’lui faisais du mal, j’le faisais souffrir, ça crevait les yeux. C’était comme si le bonheur ne voulait pas de moi, ni de lui. Comme si le destin essayait de nous donner un signe. On était tellement similaires et opposés. Et j’avais beau me dire depuis des semaines qu’il ne méritait pas d’être pardonné, je pouvais pas me faire à l’idée que je lui faisais du mal autant qu’il m’en avait fait. Plus, même. J’étais le pire des salauds que la terre n’ait jamais connue. Il avait voulu se tuer à cause de moi, se tuer, merde ! Mettre fin à ses jours ! Et c’était ma faute. Tout était de ma faute. Je n’avais cessé de m’en vouloir depuis ce jour, ça me rongeait petit à petit. C’était mes mots, mes putain de mots, ma putain d’attitude qui l’avait poussée à avaler ses cachets. Et tout le temps, je me répétais : et si il ne s’en était pas sorti ? Et si il était allé jusqu’au bout ? Et si il avait réussi ? Une fois, j’ai rêvé de ça. C’était je crois un jour ou deux après être passé à l’hôpital, cette fois où il avait l’air si paisible dans son sommeil et où mes lèvres n’ont pu s’empêcher de se poser sur les siennes. Cette fois où je lui avais demandé de ne pas me laisser tout en sachant pertinemment qu’il l’avait déjà fait, et pourtant j’avais encore espoir. Je me disais qu’un jour je trouverai je courage de tout lui dire, au moins de lui raconter, et peut être que je changerai tout, mais autant ne pas se faire d’illusions. Une énième cause perdue. J’avais rêvé de cette chambre d’hôpital. Les murs blancs, l’atmosphère si calme et si pesante, le silence, et je tenais sa main comme je l’avais vraiment fait. Sauf qu’il n’était pas simplement endormi. Il était branché à une machine qui ne me disait rien de bon, et tout à coup, l’électrocardiogramme devenait plat. Ce bruit qui annonçait la mort, que son cœur s’était arrêté, que tout était fini. Et je me jetais sur lui en hurlant. Mais son corps était déjà glacé, et je n’avais rien pu faire. J’avais l’impression que tout ce que j’avais de plus cher me lâchait, et lui en était la preuve. On me l’avait arraché. Et j’observais son visage sans vie, son dernier sourire qui ne m’était probablement pas destiné. C’est là que je me suis réveillé, en sueur, tremblant, le cœur battant à tout rompre, et que j’ai réalisé que c’était juste un autre cauchemar. Un de plus. Mais je tremblais toujours des heures après, fixant le plafond morne de ma chambre, incapable de me rendormir, parce que ça aurait pu arriver, vraiment, ça aurait pu être vrai, et putain ce que je me détestais. Il était détruit, à cause de moi. Il avait sombré, à cause de moi. Je n’aurais jamais pu me pardonner. C’était ma nature d’être. Il aurait pu avoir fait toutes les conneries du monde, avoir tué quelqu’un, n’importe quoi, je m’en serais voulu. Parce qu’au lieu de le sauver, je l’avais enfoncé dans son trou. Pourtant, c’était ce que je faisais non ? C’était tout ce que je savais faire. Sauver les gens. Les écouter. Etre là pour eux quoi qu’il arrive. Et au lieu d’être là pour lui, je l’avais repoussé, j’étais parti, j’avais fui comme un lâche. Autant dans mes paroles que dans cette chambre. J’aurais pu rester avec lui, attendre qu’il se réveille, lui expliquer le coup de téléphone d’indie, mes paroles, les siennes, mes regrets. Mais non, je suis parti, j’me suis même pas retourné. Et il ne savait rien de tout ça. Et ça me bouffait un peu plus jour après jour. C’était une autre ombre à rajouter au tableau. J’en pouvais plus qu’il sache rien, qu’il se pose des questions, qu’il doute, qu’il fasse des sous-entendus sans même le savoir, j’vivais dans une peur constante, celle qu’il découvre tout, qu’il m’en veuille de lui avoir caché, celle que son regard change, celle de le perdre à jamais. Parce que je le repoussais, mais putain ce que je l’aimais. Parce que je voulais rester loin de lui, mais qu’à chaque seconde j’avais juste envie de courir à Londres me réfugier dans ses bras. Dans le seul endroit où j’me sentais vivant. Et j’étais mort depuis qu’il était loin, putain, j’tournais en rond comme un foutu oiseau en cage, j’étais plus moi-même, j’souriais même plus véritablement, j’y arrivais plus. J’le haïssais de m’avoir rendu dépendant de lui, j’le détestais d’être comme il était et j’me traitais de con chaque jour pour être tombé amoureux de ce mec et pourtant c’que je voulais revenir. J’en pouvais plus. J’avais réalisé depuis quelques jours que j’pouvais plus continuer sans lui, que c’était trop dur. Que je souffrais bien plus de son absence que de sa présence, alors j’me mettais des claques mentales pour me bouger le cul comme disait Stew, pour aller jusqu’à Londres et tout lui dire. Et enfin j’avais pris ma décision, j’étais prêt. Enfin, peut-être pas. Disons que je l’espérais.
Alors pendant tout mon discours, je tremblais, je suffoquais, je me sentais comme dans un four, j’ai jamais osé le regarder dans les yeux plus d’une demi-seconde. C’était trop dur, trop douloureux, trop difficile à assumer. Petit à petit, je revoyais les images et je faisais tout pour que rien ne vienne altérer mon récit, ni les larmes, ni le silence, ni ma putain de faiblesse. Mais j’entendais la voix d’Edan chuchoter à mon oreille, mordre mon cou, je ressentais les coups de Jones dans mon estomac, et ses insultes qui faisaient tout aussi mal, le baiser goût nicotine de Dwayne qui m’avait fait l’effet d’une lame de rasoir, mon père pendu dans le salon sans même que je réalise vraiment, et ce cœur brisé, ces hurlements, cette putain d’impuissance et mes larmes, ce soir-là dans les toilettes de la boîte de nuit sombre, et le carrelage dur contre ma peau, cette putain de douleur qui ne m’avait jamais vraiment quittée, le rire de ma mère qui me donnait les larmes aux yeux chaque fois que je réalisais que jamais plus je ne l’entendrai à nouveau, Edan, Edan, Edan qui arrachait mes vêtements alors que je me débattais, et les insultes, les menaces, mes poings tâchés de sang et cette nuit à hurler silencieusement, et le noir, et le flou, et le vide. Finalement, j’suis arrivé à court, je pouvais plus rien dire d’autre. Ma gorge était sèche, mes yeux ne pouvaient plus retenir les larmes qui coulaient toutes seules et je tremblais, comme d’habitude. C’est là que j’ai songé à partir. Je voulais me barrer loin d’ici, loin de lui, loin de ma honte et de mon passé que je revivais. Je voulais juste rouler, peu importe où, et laisser les larmes couler parce que je refusais de pleurer devant lui. J’étais fort, merde. J’étais fort, je voulais pas me plaindre ou qu’on me plaigne, c’était du passé et je voulais pas être traité comme une petite chose fragile, ce que je n’étais pas. Ce que je ne voulais plus jamais être. Mais mes jambes restèrent bloquées. Ma respiration était toujours aussi courte. Et je n’osais pas tourner la tête parce que je sentais le regard d’Andreas posé sur moi. « Attends… » Et sa voix, faible, tremblante comme la mienne, un chuchotement pourtant parfaitement distinct. Il avait à peine parlé depuis le début. Il avait écouté comme je lui en avais demandé. Et je lui en étais reconnaissant, parce que je savais ce que cela signifiait s’il prononçait le moindre mot. J’aurais été incapable de continuer, j’aurais fondu en larmes dans ses bras, j’aurais pas pu aller au bout et je l’aurais regretté par la suite, parce qu’il suffisait d’un seul mot de lui pour que tout vole en éclats ou pour que tout se reconstruise comme par magie. Et merde. J’avais encore perdu la bataille. Je pouvais pas faire ça, fuir à nouveau, partir, j’en étais incapable, j’étais pas assez fort. Alors j’me suis jeté sur lui en posant mes lèvres contre les siennes, avec passion, sans ménagement. Ça faisait longtemps, trop longtemps, et j’ai réalisé à ce moment-là à quel point j’avais crevé sans lui putain. Sans la langue caressant la mienne, sans ses mains autour de moi, sans son parfum m’enivrant doucement, sans toucher sa peau qui m’avait rendu accro, merde, merde, merde, j’étais perdu, et je l’ai serré contre moi, mes bras autour de sa nuque comme s’il était mon dernier espoir. Et le temps s’était arrêté, alors que ma bouche ne cessait de jouer avec la sienne, essayant de rattraper le temps qui était perdu, qui avait filé à jamais. On faisait une belle paire de crétins. Son front était posé contre le mien, et j’avais les yeux fermés, je voulais pas les ouvrir. J’ai voulu dire quelque chose, mais ma bouche s’ouvrit pour se fermer aussitôt. J’écoutais seulement le bruit de sa respiration, et je devinais qu’il se retenait de sourire. Les larmes coulaient toujours, silencieusement, et je réalisai soudain l’ampleur de mes paroles. Un putain de choc. L’impact qu’elles auraient. Leur portée, tout ce que je venais de dire, tout ce que j’avais tenté d’effacer à jamais et qui était revenu d’un coup, en masse, s’abattant sur mes épaules, me faisant tomber, m’écrouler, et dans ma tête ça résonnait toujours, et dans mon ventre ça remuait toujours, et putain mon cœur me lâchait, et j’entendais les voix, et je ressentais la douleur, et putain, qu’est-ce que j’avais dit, qu’est-ce que j’avais fait, merde ? Pourquoi j’avais fait ça ? Pourquoi j’avais encore tout gâché ? Et je savais que j’aurais pas dû venir putain j’le savais et maintenant tout était devenu différent et merde, et Edan qui me suivait, et tout, tout qui me revenait, et putain j’pouvais pas le supporter, j’me sentais mal, j’étouffais j’avais trop chaud je suffoquais, j’allais tomber, mes jambes me portaient plus, alors j’me suis accroché à lui comme on se raccroche à sa dernière chance et j’ai éclaté en sanglots. Purs. Profonds. J’voulais pas pleurer, j’voulais pas, j’avais voulu éviter ça à tout prix mais merde ça venait tout seul, comme un raz-de-marée qui avait tout emporté sur son passage et qui n’avait rien laissé derrière lui. J’avais jamais pleuré comme ça avant, même avec Stew. Jamais. J’étais celui qui souriait, qui riait, qui se cachait derrière un masque, celui du mec toujours optimiste et que rien n’affecte. Celui du mec qui s’occupe des autres et qui n’a pas de vrais problèmes. Le bon samaritain. Mais merde, j’étais pas comme ça. J’me donnais l’impression d’être un mec fort, tous les jours je faisais tout pour pas penser au passé, et voilà que ça me revenait sur le coin de la tronche. Comme ça. Dans les bras de celui que j’aimais. J’devais être tellement pathétique. Et j’faisais tout pour arrêter de pleurer mais j’y arrivais pas, putain de bordel d’sa race, j’y arrivais pas. C’était comme si la souffrance de toutes ses années à me taire ressortait d’un coup, en torrents. C’était trop idiot putain, je chialais comme une fillette. Idiot, idiot, idiot de mes deux. « Chut… » Il me serrait contre lui, je respirais plus lentement, j’le lâchais pas. J’le lâcherai plus. « J’suis désolé … J’suis tellement désolé… Je t’aime… Je t’aime… Arrêtes de pleurer, j’suis là, ça va aller. » J’ai soufflé. Longtemps. J’ai fermé les yeux une seconde. Les larmes se sont arrêtées de couler au moment même où ses lèvres se posèrent sur mon front, putain, comment c’était possible qu’il me fasse cet effet-là ? Une seconde plus tôt j’étais une vraie madeleine, et l’instant d’après j’ai senti une chaleur étrange se diffuser en moi, comme un halo de lumière. Comme dans les films. « J’laisserai plus rien t’arriver, j’te le promets, tu souffriras plus. Je vais te protéger, Maxxie. » Maxxie. Putain c’que ça m’avait manqué. Un dernier sanglot se coinça dans ma gorge alors qu’il embrassait mon cou et qu’il séchait mes larmes de tapette. En temps normal, j’le savais, il aurait ricané et je lui aurais dit de fermer sa gueule, mais pas maintenant. De toute façon, j’étais encore incapable de parler. Je tentais de calmer ma respiration, ce qui n’était pas mince affaire avec son souffle si près du mien. Putain de bordel de merde. J’avais jamais rien voulu de tout ça. « Viens…» Je ne réalisais même pas qu’il me tirait doucement et que je m’asseyais sur le lit sans dire un mot. J’étais comme en suspension, la gorgé nouée. J’en revenais toujours pas de ce que j’avais fait. Putain. Je regrettais pas. Enfin, si. Ou non. J’savais plus rien. J’étais perdu. J’allais me contenter d’écouter. « J’suis tellement désolé Maxxie, j’sais pas combien de fois je vais devoir te le dire … Je vis dans la culpabilité depuis un mois, ça me détruit, regardes-moi… » Alors j’l’ai regardé. Longtemps. J’ai regardé toutes ces imperfection qui le rendaient si parfait. Il était plus pâle que jamais, ses cheveux étaient décoiffés comme s’il ne les coiffait plus, il avait l’air triste, malade, désespéré, et mon envie de chialer repris le dessus puisque je savais que c’était à cause de moi. Tout était à cause de moi. Et merde, il avait l’air tellement.. Faible, détruit, et par ma faute. Il s’excusait mais j’étais tellement désolé, moi aussi, j’aurais aimé lui dire, le faire taire, m’excuser parce que j’avais été un vrai connard ces dernières semaines et qu’il méritait pas d’avoir enduré tout ça. Mais j’ai fermé ma gueule, je l’ai laissé parler. Et je me foutais de ses cernes ou de ses joues qui s’étaient un peu creusées. Il était là, devant moi. Il avait survécu. Je me foutais de tout. Il était beau. « J’suis qu’un pauvre con… Si… Si j’avais su, putain… J’aurais tout fait pour te rendre heureux, j’aurais… Merde, pourquoi tu m’racontes tout ça que maintenant ? » Mon cœur loupa un battement, et merde, il m’en voulait. D’avoir repoussé, de lui avoir caché des choses. J’allais rétorquer une vague excuse bien que je n’en ai aucune, mais il reprit et je me suis contenté de fermer ma grande gueule qui l’ouvrait jamais à temps. « Je t’en veux pas, tu sais. Ca a dû te demander un sacré courage de venir me parler de tout ça, et j’suis content que ce soit fait… C’est juste que… Putain, pendant tout ce temps je me comportais comme le pire des connards ! J’me comportais comme… Edan… » Mes yeux tremblèrent ma respiration se coupa. « Non ! » C’était sorti tout seul, un murmure, un souffle. Non putain, qu’il ne se compare même pas à Edan. Il pouvait pas faire ça. Il ne serait jamais Edan. Jamais. J’en avais rien à foutre qu’il m’ait fait du mal, ou qu’il m’ait fait souffrir. J’étais pas heureux quand j’étais avec Edan. J’avais pas ce sourire quand j’étais avec Edan. Jamais j’aurais parlé à Edan, jamais j’aurais osé me confier à lui. J’avais jamais aimé Edan comme j’aimais Andreas et ça, je l’avais réalisé depuis longtemps. J’allais prendre le visage d’Andreas entre mes mains, lui dire qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’il était la meilleure choses de tout ce que j’avais connu avant de l’embrasser, encore et encore. Merde c’que je devenais niais, j’avais envie d’aller me cogner la gueule contre un mur. Mais qu’est-ce qu’il m’avait fait ? j’comprenais plus rien, et à nouveau j’avais tout oublié lorsqu’il me regarda dans les yeux. Son regard vert était éteint. Y’avait plus cette lumière que j’arrivais jamais à déchiffrer et qui me foutait à chaque fois un sourire inexplicable sur le visage. Il était vide. Il s’en voulait. A cause de moi. J’me maudissais de tout mon être de lui avoir fait penser ne serait-ce qu’un seul instant qu’il était comme Edan. J’étais un véritable con. Et pourtant je ne pipai mot, de peur de l’interrompre, de tout gâcher. On gâchait toujours tout, tout le temps, c’était notre truc, mais pas cette fois. Cette fois j’me forçais à me taire. « Maxxie je… » Pause. A son tour d’avoir un truc à me dire. J’avais l’espoir qu’il m’avoue pour sa tentative de suicide, peut-être. J’aurais pu tout lui raconter, m’excuser, m’écrouler dans ses bras une nouvelle fois, m’excuser encore, lui dire à quel point j’étais un sale con qui le méritait pas, mais le choc était tout autre. Mes yeux étaient toujours plongés dans les siens et j’y voyais de la sincérité, j’commençais à le connaître. « J’ai pas couché avec Meth, d’accord ? Je peux te le jurer. » Et j’ai soufflé un rire, comme un con, un long soupir de soulagement. C’était comme si j’avais vécu en apnée tout c’temps. Putain. Je voulais le croire. Mon cœur battait démesurément, j’avais la bouche ouverte comme un con, mais j’le croyais. Putain. Il avait rien fait. Et moi, avec Kyllian… Oh non… J’étais vraiment le pire bâtard que la Terre n’ait jamais connue. « C’était un de ses plans merdiques … Enfin, pas tant que ça, mais tu connais Meth et ses idées, hein ? » Oh que oui je connaissais Meth. Meth et son foutu altruisme, Meth qui se connait des airs de caïd mais qui était au fond un des mecs les plus adorables de l’univers, Meth et ses plans tordus jusqu’à la moelle. Quel petit con. Je m’en voulais d’avoir douté de lui. J’l’avais traité de tous les noms, j’avais chialé à cause de lui, frappé les murs, gueulé dans mes oreillers à m’en étouffer, putain de jalousie qui m’avait bouffé. « Il pensait qu’en te faisant croire ça, t’allais réaliser que tu tenais à moi et que tu reviendrais, ou un truc comme ça… Pour tout te dire, j’ai moi-même rien compris à tout ce merdier. » Il avait toujours raison. Meth était un putain d’ange gardien aux ailes froissées et à la gueule un peu trop sarcastique. Il avait encore concocté un de ses plans et comme un con j’avais foncé droit dans le panneau. C’était toute cette jalousie, le point déclencheur de l’histoire, et j’le savais. C’était grâce à Meth que j’avais pris la bagnole, parce que j’en crevais de les imaginer ensemble, parce que je pouvais plus supporter d’avoir Andreas loin de moi encore un jour de plus, parce que j’voulais qu’il soit mien à nouveau. Salope de Meth et son intelligence brillante, j’allais aller lui foutre une claque puis me jeter dans ses bras dès mon retour à Brighton. « J’imagine que ça a marché, n’est-ce pas ? » J’ai pas osé hocher la tête. Oui bordel c’que ça avait marché, c’était hallucinant, limite machiavélique, c’était du Meth tout craché. A cet instant précis j’avais juste envie de lui bâtir un temple. J’étais avec lui. J’étais avec lui, et c’était grâce à ce branleur de Meth. « J’aurais pas pu te faire ça … Pas une deuxième fois. J’suis tellement désolé, encore une fois … Tu sais, ça me tuait de te cacher ça, de te voir souffrir comme ça … J’aurais pas pu tenir encore longtemps, il aurait fallût que ça sorte un jour ou l’autre, de toute façon… N’en veux pas à Meth, surtout. S’il te plaît. » Mon sourire disparut. Y’avait encore tant de choses qu’il ne savait pas. Et tant de choses qu’il ne m’avait pas dites. Je pensais à Kyllian, à l’hôpital. C’que c’était compliqué bordel. J’me détestais. De quel droit j’avais pu faire ça ? Ky était mon meilleur ami, un mec formidable, et y’avait jamais eu aucune ambiguïté entre nous. On était juste bourrés, défoncés, on s’est laissés aller, mais ça je pensais pas qu’Andreas le comprendrait. Moi-même je ne comprenais pas pourquoi j’avais fait ça. J’avais peur. J’étais terrorisé à l’idée qu’il pique une crise ou qu’il soit déçu de moi. Je respirais faiblement. Cette impression d’étouffer, encore. Qui s’évapora aussitôt que ses lèvres touchèrent les miennes, une fois, deux, une autre. Voilà que je souriais comme un débile alors qu’il embrassait mon nez, il avait pas le droit d’être comme ça, d’accord ? Il avait pas le droit d’me rendre aussi heureux. J’le méritais pas. « Tu me pardonnes ? Enfin, j’veux dire, t’es venu ici pour me dire ça et partir comme si de rien n’était, ou tu vas rester avec moi, cette nuit ? » Je lui avais pardonné à la minute même où mes yeux avaient croisés les siens, putain, j’étais prêt à pardonner toutes les erreurs qu’il avait jamais faites, si il savait, si il savait à quel point je m’en foutais. Mais je ne me pardonnais pas moi-même. J’avais envie d’me donner des gifles, de chialer, de hurler, de me jeter à ses pieds, tout en même temps. Il avait rien fait, il aurait jamais rien pu me faire, et pendant ce temps-là je me comportais comme un petit bâtard de merde. Quel con, mais quel con. J’avais les yeux clos lorsqu’il posa son front contre le mien, son souffle caressant ma peau. « Reste. S’il te plaît. » Et rien n’aurait pu me rendre plus heureux. Mais j’pouvais pas rester si j’lui disais pas. J’étais venu pour tout lui dire après tout, non ? D’accord, j’admets que la coucherie avec Kyllian ne faisait pas partie de mes plans, mais merde, il devait savoir. Peu importe les conséquences, il pourrait me virer à coups de pieds au cul, ne me hurlant dessus, me traitant de tous les noms puisque je le méritais. Une bouteille de Jack m’attendait à la maison et elle saurait écouter mes lamentations, comme d’habitude. Mes mains recommençaient à trembler alors qu’il avait su les calmer par une simple pression des siennes. « Andreas, je… » C’était tout ce que j’étais capable de dire, aussi proche de lui. Je décollai mon front du sien, baissant les yeux. Encore une fois je pouvais pas les affronter. Cette fois ci, ce n’était pas à cause du passé qui me revenait dans la gueule. C’était par honte et dégoût de moi-même. J’en revenais pas d’avoir été con à ce point, de lui avoir infligé tout ça. Depuis quand j’étais ce genre de personne ? Je ne voulais pas l’être, jamais, et surtout pas avec lui. J’ai pris une grande inspiration. Je devais lui expliquer, tenter de rattraper les choses. J’le devais. Fallait pas que je gâche tout. « J’ai couché avec Kyllian. » J’lui ai dit ça de but en blanc, sans même faire le lien entre tout le discours qu’il m’avait dit avant, ce discours qui m’avait donné envie de chialer et à la fois de ne plus jamais pleurer de ma vie, ces paroles qui m’avaient donné envie de le frapper tant il était niais et de le serrer dans mes bras à en crever en même temps. J’lui ai pas laissé le temps de répondre, il devait pas répondre, j’devais me rattraper. « C’est arrivé une fois. Une seule fois, j’te le jure. Y’a une vingtaine de jours, j’crois. Je sais, c’était la fois de trop, j’suis vraiment désolé putain, si tu savais, ça me tue depuis des jours, j’en peux plus, je… » J’ai passé une main dans mes cheveux, j’osais toujours pas affronter son regard et le motif des draps devenait subitement fascinant. « J’pensais qu’à toi, sans cesse, tout le temps, on a décidé de sortir pour oublier tout ça, et… J’étais bourré, complètement défoncé, j’savais plus c’que j’faisais… » Je sentais que je m’enfonçais dans ma propre connerie, mais c’était plus fort que moi, je m’en voulais tellement que j’avais envie de crever sur place, mais j’continuais. « N’en veux pas à Ky, j’crois qu’il était dans un pire état que moi, j’sais pas pourquoi j’ai fait ça, j’ai aucune excuse, vraiment, Andreas… Je t’aime, j’ai jamais aimé que toi… Tu dois me croire… J’t’en prie. » Je me rendais compte petit à petit que je lui ressortais le même discours que celui qu’il m’avait dit le jour où je l’avais surpris avec Liberty, et j’ai eu soudain l’impression qu’on m’avait tiré une balle en pleine tête. J’étais un connard, un putain de connard, qu’est-ce que j’avais fait ? Et pourquoi me croirait-il, d’ailleurs ? Je méritais même pas d’être cru. Je méritais même pas d’être aimé de lui, de toute façon. « Je… » J’ai attrapé ses mains, presque de force, je me foutais de si il le voulait ou non. Les manches de son pull trop grand pour lui se soulevèrent légèrement avec le mouvement. Et là, j’eus l’impression que mon cœur s’était véritablement arrêté. J’avais cru voir du blanc sur sa peau. J’savais pas trop c’que ça signifiait. J’voulais pas le savoir. Les mécanismes de mon cerveau étaient tous sur pause. Et j’ai soulevé sa manche gauche, délicatement, redoutant ce que j’allais voir. Et mon cœur s’est mis à rebattre à toute allure, à toute vitesse, si vite que je croyais qu’il allait exploser. Là. Sous mes yeux. Le poignet d’Andreas. Il était entouré de bandages faits à la va-vite, si bien que l’un d’entre eux s’en était allé et qu’il laissait apercevoir des cicatrices loin de s’être refermées. Elles saignaient encore un peu, ayant même taché l’intérieur de sa manche. J’ai plaqué ma main contre ma bouche, étouffant un cri. De douleur pour lui, de haine contre moi-même, de culpabilité. Les larmes recommençaient à monter, instantanément. C’était ma faute. J’le savais. Tout était ma faute. J’étais au courant pour les pilules, pour l’hospitalisation, le lavage d’estomac. Mais rien ne m’avait préparé au choc. Et soudain, des phrases me revenaient, comme un mirage. J’aurais dû m’en douter. Mais j’avais été aveugle, comme d’habitude. Et j’avais rien fait. J’en suis même venu à me punir, avait-il dit. J’pensais pas qu’il ferait ça un jour. Et à cause de moi. J’aurais pu agir, l’en empêcher, j’avais rien fait et putain qu’est-ce que je me haïssais en ce moment. Je l’avais laissé mourir. J’avais rien vu. Et pendant ce temps, il souffrait. J’ai tenté de respirer, mais les sanglots revenaient. Alors je me suis penché sur son poignets, l’ai embrassé, le plus doucement possible, pour ne pas lui faire mal. J’y ai déposé mes lèvres plusieurs fois, comme pour un môme, comme si ça allait le faire guérir. Mais je savais bien que ces choses-là ne guérissaient pas. Et les cicatrices sur son bras allaient rester tout comme celles que j’avais infligé à son cœur. Ma bouche remonta, embrassant chaque endroit auquel elle avait accès, remontant dans son cou, s’attardant sur ses lèvres, ses foutues lèvres dont je n’étais jamais rassasié. J’aurais pu rester là toute ma vie, bordel. Mais à la place, je l’ai serré contre moi, plus fort que n’importe qui. « J’suis désolé Andreas, putain, j’suis tellement désolé… » Les mots ne suffisaient même pas. Je supportais pas le fait qu’il se soit infligé ça par ma faute. J’voulais juste mourir. Il méritait rien de tout ça. Il aurait été tellement mieux sans moi. Et une larme coula mais je la chassai, c’était pas à moi de pleurer. « Si tu savais comme je m’en veux… » C’était même pas assez fort. Je m’en voulais pas, j’me détestais, j’me haïssais, j’aurais voulu disparaître de la surface de la terre. J’suis resté comme ça à le serrer aussi fort que possible. Et je sentais les battements de son cœur contre le mien. J’avais tout oublié, à quel point il m’avait détruit, à quel point il m’avait fait du mal. Je l’avais fait souffrir et ça, j’pouvais pas le supporter. J’me sentais dans la peau d’un bourreau. Alors j’ai pris son visage entre mes mains, et après avoir déposé une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes, j’ai murmuré : « T’es tout sauf lui. J’te le promets. Et tu seras jamais comme lui. Jamais. T’es juste le mec le plus merveilleux que j’ai rencontré de ma vie, putain. » J’ai soupiré, j’savais pas quoi dire pour qu’il me croie, pour qu’il réalise. Que sans lui, j’étais rien. Que j’étais comme une coquille vide depuis qu’il était plus là. « Je t’aime, bordel, je t’aime. J’en ai rien à foutre de ce que tu m’as fait ou de ce que tu pourrais faire. J’suis qu’un pauvre connard, j’ai rien vu venir, j’t’ai fait tout ce mal et j’comprends que tu me détestes, j’suis… » Une pause à nouveau, je l’ai regardé dans les yeux, je voulais pas le lâcher. « Indie m’a appelé ce matin-là. Tu sais, quand t’étais à l’hôpital. J’sais c’que t’as fait, j’sais que c’est à cause de moi, et tu peux pas savoir à quel point j’me déteste pour t’avoir infligé ça… J’suis passé te voir, t’étais endormi. Je t’ai dit… » J’en devenais pathétique, je foutais sa sœur dans la merde, et je m’essoufflais comme si je courrais à toute vitesse un cent mètres, mais ça devait sortir. Tout devait sortir. J’en pouvais plus. « Je t’ai dit de pas me laisser. Et tu l’as pas fait. » Je revenais là-bas l’espace d’une seconde, dans cette chambre ou j’avais eu si peur. Peur qu’il me lâche, peur qu’il ne s’en sorte pas, qu’il y reste. Si il était mort ce jour-là, j’en aurais crevé, j’en étais certain. « J’te laisserai pas. J’resterai pour toujours si tu le veux. » J’ai caressé sa joue. Putain, un vrai con de niais. Je devais l’être, et à tous les niveaux, mais à ce stade-là, je m’en foutais. J’voulais juste le savoir près de moi. « Promets-moi juste que toi, tu resteras en retour. » Et j’essayais de lui dire dans mon regard tout ce que je n’arrivais pas à exprimer. A quel point j’avais besoin de lui. A quel point j’me sentais vivant que quand il était là. A quel point je l’aimais, à en crever, à en souffrir. J’voulais juste qu’il soit heureux, et j’voulais que ça soit grâce à moi. C’était peut-être trop demander.

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