E. Matya Caroll just me myself & i
| Sujet: « Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie. » [Ellen Luckson] Mar 28 Mai - 20:49 | |
| Avez vous déjà pris la peine de vous arrêter sur un banc, dans une rue, n'importe où et de regarder les gens vivre leur vie ? Les regarder marcher, courir, parler ou bien s’inquiéter. Ou bien encore mentir. Mentir, c'est ce que l'Homme savait le mieux faire. Par nature, l'être humain devant compenser une force physique inférieur, il dû bâtir une société et pour cela, conclure un pacte de « protection et de respect » . Ce pacte, c'était simplement l'obligation de mentir constamment. Ce que vous pouviez penser, faire ou dire dans votre vie n'avait nulle importance tant que personne ne le sache.
Matya aimait regarder ces gens. Mentir, tout le monde le faisait. Même lui. Alors ce n'était pas le mensonge qui retenait son attention mais plutôt la façon dont les gens le faisait, le glissait entre deux semblant de vérité et l'intégraient à leur vie. Alors parfois, sur un coup de tête après une soirée trop arrosée ou bien lorsqu'il avait rendez-vous avec Ellen, il lui arrivait de venir s’asseoir là, juste sous l'horloge de la gare, et de regarder la vie défiler devant lui comme s'il y était étranger. Comme s'il ne vivait plus. Dans ces moments là, il sortait un stylo et un carnet tout corné et remplit de feuilles volantes et immortalisait cet instant. Non pas qu'il aimait dessiner, non, mais il en avait besoin. Parce qu'il ne parlait pas, il le devait. Parce que ceux qui arrêtent de parler deviennent fous.
Il ne pouvait se permettre de devenir fou. Oh ! Il avait bien essayé ! Mais ca n'avait pas été concluant. Il ne savait pas décrocher de la réalité de ce monde et puis, pensez vous vraiment que l'on puisse devenir fou sans avoir la paix ? Je veux dire, avoir une blonde qui débarque chez soi à toute heure du jour ou de la nuit, joyeuse ou non, c'était tout de même dérangeant. Et puis il y avait Marianne... Il ne pouvait se résoudre à la laisser, à l'abandonner.
Alors comme d'habitude, il attendait. Il l'attendait. Parce qu'elle était toujours trop à l'heure. Parce qu'il était toujours trop en avance. |
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