Je marchai dans la rue rapidement, une forme de colère se développait en moi depuis déjà quelques heures, et je n'arrivais plus à la contenir. Je ne connaissais pas les rues, et pourtant, mes jambes continuaient d'avancer. Ca faisait quoi ? Cinq heures que j'étais ici ? peut être moins, mais il faisait nuit, et malgré la peur qui me serrait la gorge, je continuais d'avancer aussi vite que possible. J'étais lâche. J'avais abandonné Kyllian. J'avais même pas osé lui envoyer un sms pour me faire pardonner. Parce que je savais très bien que c'était impardonnable. Le vent fouettai mes joues envahies par des larmes. J'osais pas retourner à Brighton, même si j'avais dix huit ans, mes parents restaient collés à moi, et pas pour le bien. Mon portable sonna, j'avais qu'une envie, et c'était de le jeter au sol le plus fort possible. Ca m'aurait fait un bien fou, et pourtant, je ne le fis pas. Et je me contenta d'écouter ma sonnerie. Je la détestai. C'était celle que j'avais mis à Kyllian. Ca me faisait tellement mal, de pas pouvoir lui répondre. Et j'aurai tout donné pour revoir sa mèche à la bieber (et dieu sait que je la détestait). Quand un petit "bip" m'avertit qu'un message était sur ma messagerie, je me saisis de mon portable et composa le numéro de celle-ci. « Salut, c'est Kyllian. T'es partie ? Réponds moi s'il te plait. » merde. Je pouvais plus m'empêcher de pleurer maintenant. Les larmes coulaient seules, comme si elles étaient là depuis tellement longtemps qu'elles pouvaient plus faire marche arrière, alors qu'en fait c'est vachement con, vu qu'elles se suicidaient. J'aurais bien aimé qu'il soit là, et qui m'aide à aller mieux, mais c'était trop tard, et j'avais décidément tout foiré. Et j'ai commencé à courir, bon, j'étais pas sportive at all, donc au bout de d'une minute de sprint, je commençais déjà à me sentir mal, mais j'ai continué. Et j'ai finis par retrouver mon immeuble. « When you walk by, I try say it, but then I freeze and never do it. » le voisin continuait de chanter, et, n'en pouvant plus, je m'époumonai « TA GUEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEULE. » n'empêche que ce qui disais, c'était beau. Et j'ai recommencé à chialer.


« Mademoiselle Brooke Edwards ? Vous êtes le mannequin de la nouvelle campagne Chanel. Rendez-vous à 15 heures au studio de photograpie. » il ne m'avait pas laissé le temps de répondre mais en gros je devais sauter partout et crier "j'ai réussi!" ou peut être que c'était "sa mère la pute en string j'ai gagnééééééééééééééééééé", on ne le saura jamais. Bref. J'étais super contente, je faisais quelque chose de ma vie. Je me surpris même à chuchotter « trouve moi ky' ... ». Pas que j'étais pas heureuse, mais je me surprenais de plus en plus. Surtout depuis que je sortais avec Louise. Enfin, on sortait pas vraiment ensemble, y'avait quelques sentiments, mais c'était clairement, que de la baise. Pas que j'assumais pas d'avoir des sentiments pour elle mais je me sentais coupable vis à vis de kyllian, et oui, même un an après, ça me turlupinait. Je m'étais même pas rendu compte que j'étais en face du studio. Sur le point de réaliser le rêve de centaines de milliers de filles. Je me disais juste de respirer normalement, et de faire ce qu'on me disait, mais c'était encore plus dur que je ne le pensais. J'avançais dans la grande pièce vers une dame, sûrement secrétaire, qui, dès qu'elle me vit, me fît son plus beau sourire. « Vous devez être Brooke. » Je hochais la tête, ma bouche était pâteuse, j'aurais à peine réussi à lui dire bonjour. « Venez avec moi. » Elle sortit par une porte sortie de je-ne-sais-où avant de me guider à travers les couloirs. Elle me fît monter dans un ascenseur avant d'appuyer sur le bouton et de me dire « Bon courage ! » j'articulais avec peine un simple « Merci. » L'ascenseur était monté rapidement, trop rapidement même. J'avais à peine eu le temps de calmer ma respiration que j'étais arrivée. Un homme vint me chercher à la sortie. « Je suis Stan, le photographe. Bienvenue. Alors, tu vas me passer cette tenue là-bas (dit-il en me montrant un porte bleue) et ensuite on te maquille. » je me saisis de la robe qu'il me tenait, ça faisait très robe de bal mais elle était magnifique. Je partis l'enfiler et revins quelques minutes plus tard. Stan me montra plusieurs sièges avec des miroirs devant, j'allais m'y asseoir et presque instantanément une coiffeuse et une maquilleuse vinrent faire leur travail. Et j'avoue que le résultat était magnifique. Finalement, tout alla tout seul, j'arrivais à faire les poses demandées. Plusieurs fois on me fit changer de tenue, de coiffure et de maquillage, et je crois que je commençais à y prendre goût. A la fin du shooting, on me montra les photos, et Stan me dit qu'il me contacterai pour savoir lesquelles allaient être choisies par les responsables de communications, les pdg etc.


« Je rentre chez moi Brooke. » je comprenais pas ou elle voulait en venir. « Je retourne à Brighton, mon père est en train de mourir et-  » je la coupais tout de suite « Attends Louise, tu m'as jamais dis que tu venais de brighton, t'es pas sérieuse ? » elle baissa la tête, je commença à m'excuser et elle s'écria « NON MAIS JE VOULAIS JUSTE OUBLIER BROOKE ALORS OUAIS JE SUIS PAS SERIEUSE MAIS TU TE RENDS PAS COMPTE DE CE QUE J'AI TRAVERSE, ET TU TE POSES TOUJOURS EN VICTIME AVEC TES "KYLLIAN" PAR-CI ET TOUTES TES PLAINTES A PROPOS DE TES PARENTS ALORS OUAIS JE TE L'AI PAS DIS ET JE CROIS QUE J'AI LE DROIT. » je tombais à terre, elle ne m'avait jamais crié dessus comme ça. Je repliais mes genoux devant ma tête, et elle partit de mon appartement. J'ai perdu tout contact avec elle dès ce jour. Et puis c'est aussi ce jour que j'ai décidé que je devais, moi aussi, retourner à Brighton. Et aussi que je devais absolument revoir Kyllian. Alors j'ai fait mes valises, j'ai appelé mon père pour le prévenir, j'ai tout préparé en quelques heures, et je me suis rendue à l'aéroport, j'ai acheté mon billet et je suis partie. On ne me reverra plus jamais à Los Angeles.