Sujet: faites sortir les ogres en nous. Mer 16 Oct - 17:13
Faites sortir les ogres en nous. (clément et louise)
Oui, je suis une sainte… mais pas trop. Parfois il m’arrive de faire quelques écart, et corrompre mon frère en fait notamment partie. En même temps, il n’allait pas se plaindre non plus, vu ce qu’il gagnait au change – ce serait le comble, non mais. Il fallait dire que j’allais tellement peu en cours que les devoirs devenaient une véritable corvée pour moi. Cela faisait un petit moment déjà que je préférais m’enfermer chez moi, ou m’isoler dans un coin plutôt que d’affronter le regard des autres durant toute une journée. C’était devenu trop dur pour moi. Et puis, les seules fois où je tentais de prendre sur moi et que j’allais en cours, il m’arrivait toujours des tuiles – comme oublier mon sac là-bas par exemple. Bref. Autant dire que je n’avais trouvé meilleure solution que de compter sur mon cher et tendre petit frère. D’ailleurs, je crois qu’au final, notre petit business l’arrangeait bien lui aussi. Pour cette fois, le tarif était plutôt raisonnable ; Clément avait finalement décidé que je devrais aller nous commander un Macdo le lendemain, à mon retour de cours. Franchement, j’avais connu pire. Le jour où j’avais dû ranger sa chambre en faisait partie par exemple. D’ailleurs, je tiens vraiment à dire que les chaussettes devraient elles aussi avoir une date de péremption parce que j’avais eu la chance d’en retrouver des plus que moisies dans tous les recoins. RIP à notre mère qui doit laver ce linge de Satan. Bref. Autant dire que si je n’avais jamais fait le grand ménage de printemps dans la chambre de mon frère, je n’aurais jamais su qu’il était possible de stocker autant de choses dans un si petit espace. Mais comme quoi, rien n’est impossible, et je comptais bien sur Clément pour me le rappeler s’il me venait un jour le malheur de l’oublier. A côté de ça, être de corvée de Macdo, c’était presque une récompense, d’autant que mon frère ne manquait pas d’imagination pour trouver les pires choses à me faire faire. J’osais imaginer qu’il avait été dans un bon jour et que dans un élan de compassion, il s’était décidé à réduire la pénibilité de mes gages. Trop d’amour pour sa sœur. Comme je n’avais pas le choix, je m’étais donc rendue au lieu de culte de Clément – et de moi-même aussi mais c’est Clément la plus grosse bouffe des grosses bouffes d’abord – et à peine avais-je mis un pied à l’intérieur que je compris que ma venue n’allait pas être express comme je l’aurais espéré. Je crois bien qu’il y avait la queue jusqu’en Ouzbékistan, ou alors pas loin. Il me fallut bien une heure en tout avant que je ne sois de retour à la maison où je sentais que Clément devait s’impatienter. AH BAH ENFIN ! Je venais à peine de passer la porte d’entrée, bonjour l’accueil. OUAIS BAH VIENS M’AIDER AU LIEU DE GROGNER SALE INGRAT J’ME SUIS RUINEE POUR TOI ! hurlai-je du couloir. Et le pire dans tout ça, c’est que c’était vrai. Big Mac, Mc Chicken, Triple Cheese, Royal Bacon, Chicken Mythic, CBO, Nuggets, frites, potatoes… j’avais bel et bien dévalisé le Macdo, et mon porte-monnaie avec. Y’en a assez pour tout le monde… c’est-à-dire, assez pour toi et moi, déclarai-je avec un sourire satisfait tandis que mon frère arrivait dans le salon en trainant des pieds. Après ça, tu me dois reconnaissance et respect pour le reste de ta vie, j’espère que c’est clair, terminai-je en déposant lourdement tous les sacs à mes pieds.
Clément J. McCartney
just me myself & i
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Sujet: Re: faites sortir les ogres en nous. Jeu 7 Nov - 20:40
llongé sur le canapé du salon, les pieds sur la table et l’ordinateur sur le ventre, je passe le temps comme je peux. Twitter est le meilleur moyen de se distraire, la plupart du temps. Mes cinq comptes fans de mon propre groupe me prennent beaucoup de temps. L’air de rien, rester de marbre devant les bêtises que disent certaines fans n’est pas si simple. Mais c’est primordial. Personne ne doit savoir que je passe la moitié de mon temps sur internet à me faire passer pour un autre. J’ai encore un peu de dignité. Un peu. Et puis aussi c’est super marrant d’essayer de se faire follow par les autres. Je ris en voyant un tweet de @CATBUpdates disant que tous les membres du groupe sont en boîte à Brighton. Si elle me voyait, dans mon vieux jogging en train de geeker comme un gueux. Haha, les comptes « updates » n’arrêteront jamais de me faire rigoler. Plongé dans mon ordinateur, j’en oublie presque ma faim. Jusqu’à ce que mon estomac me rappelle que je n’ai rien avalé depuis deux heures par un bruit charmant. Je soupire et attrape mon téléphone. J’ai fait les devoirs de ma sœur, mon mcdo devrait être là depuis une demi-heure. Je m’apprête à lui envoyer un sms bien senti lui expliquant, notamment, que je vais cacher mes chaussettes sales sous son oreiller et brûler tous ses posters quand j’entends la clé tourner dans la serrure. Les parents sont partis avec Jules pour le week end, ça ne peut être qu’elle. J’efface mon sms avec regret, il était super drôle, et hurle : « AH BAH ENFIN !! » « OUAIS BAH VIENS M’AIDER AU LIEU DE GROGNER SALE INGRAT J’ME SUIS RUINEE POUR TOI ! » Je soupire et me lève tant bien que mal du canapé. Elle veut pas un award aussi, tout travail mérite salaire, ce qu’elle fait est parfaitement normal. « Y’en a assez pour tout le monde… c’est-à-dire, assez pour toi et moi. Après ça, tu me dois reconnaissance et respect pour le reste de ta vie, j’espère que c’est clair. » Elle laisse tomber les sacs par terre. Je soupire. « 1) tu viens de blasphémer, on laisse pas tomber un mcdo de cette façon, on le pose délicatement, 2) t’as une demi-heure de retard, j’ai faim, 3) heureusement qu’il y a assez à manger, 4) je te dois aucune reconnaissance et aucun respect, TU me dois tout ça pour faire tes devoirs sans te demander de faire des choses autrement plus dégradantes comme ranger ma chambre, passer la tondeuse à gazon à ma place et prendre mon tour de vaisselle pendant six mois ! » Je prends un sac et le vide doucement sur la table. Il faut admettre qu’elle a assuré. Il y a à manger pour 23839 personnes environ. Mais je sais parfaitement que nous n’aurons pas trop de mal à tout finir. « Ok. J’admets, tu gères, je suis toujours pas reconnaissant ni respectueux mais bientôt je serai plus affamé non plus, j’éprouve un peu d’affection à ton égard ! » Je me rassois sur le canapé et attrape un big mac. « Chinon t’a paché une bonne chournée ? »
Louise H. McCartney
just me myself & i
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Sujet: Re: faites sortir les ogres en nous. Lun 2 Déc - 15:13
Faites sortir les ogres en nous. (clément et louise)
J’avais beau être un peu bizarre parfois, à mes heures perdues – en même temps, il fallait dire qu’avec ma famille je n’étais pas aidée – j’étais physiquement à peu près normale. De ce fait, je n’avais que deux bras, et pour porter tous les sacs que j’avais ramenés du McDonald, ce n’était pas franchement la chose a plus pratique. Aussi, j’avais naïvement espéré que Clément vienne m’aider lorsque je passai le pas de la porte. Mais bon sang, qui donc m’avais appris à toujours garder espoir, hein ? Dans certaines circonstances, l’espoir n’était même pas permis. Et en effet, ce n’était pas cette espèce de cachalot échoué sur le canapé qui allait lever le petit doigt pour me débarrasser, et ce, même si la bouffe était pour lui. En même temps, c’était de bonne guerre, un deal était un deal. Je devais aller faire les emplettes au McDo s’il acceptait de faire mes devoirs. Un échange de bons procédés qui nous arrangeait tous les deux au final – même s’il était parfois cruel avec moi. Cette fois, j’avais échappé au pire, Dieu soit loué, bénis sois-je, amen. Quoi que… ce cher Clément ne se privait pas de me gueuler dessus comme un putois, tout ça parce que j’avais eu le malheur d’avoir quelques minutes de retard… bon ok, une demi-heure mais quand même ! Etant donnée la queue que je m’étais tapée aux bornes, je trouve que je m’en étais plutôt bien sortie. D’ailleurs, il était encore vivant malheureusement alors je ne voyais pas où était le problème. Mais bon. Quand on s’appelle Clement McCartney, on cherche TOUJOURS les histoires là où y’en a pas. Du coup, quand y’a pas de problème, il en invente. C’était une habitude à prendre, une sorte de rodage à acquérir. En dix-huit ans, j’avais eu le temps de m’y faire. Ceci étant dit, je n’avais pas non plus trop le choix, on ne choisit pas sa famille… mais on choisit ses esclaves. Et c’est ainsi que nous nous étions choisis mutuellement Clément et moi (c’est beau l’amour). Bref, tout ça pour dire qu’avec ma force de mouche et les deux uniques bras, j’eus vite fait de me débarrasser de tous mes sacs en les laissant tomber nonchalamment au sol, ce qui me valut une belle leçon de morale à la façon clémentine. 1) tu viens de blasphémer, on laisse pas tomber un mcdo de cette façon, on le pose délicatement, 2) t’as une demi-heure de retard, j’ai faim, 3) heureusement qu’il y a assez à manger, 4) je te dois aucune reconnaissance et aucun respect, TU me dois tout ça pour faire tes devoirs sans te demander de faire des choses autrement plus dégradantes comme ranger ma chambre, passer la tondeuse à gazon à ma place et prendre mon tour de vaisselle pendant six mois ! Mais qu’est-ce que j’avais fait pour mériter un frère pareil ? J’étais pourtant à peu près gentille avec tout le monde, j’obéissais à peu près à mes parents, j’avais à peu près des bonnes notes à l’école (bon ok pas vraiment mais on s’en fiche). Je crois que je n’avais tout simplement pas de chance. Alors de 1, si tu étais venu m’aider je n’aurais jamais laissé tomber les sacs. De 2, j’étais pas toute seule au McDo et si tu veux savoir, j’ai pas de passe VIP moi môssieur ! De 3, c’est pour entretenir ta graisse de rock star, tu sais, celle qui va te rendre obèse d’un coup quand t’auras quarante ans ! De 4, c’était un marché, j’ai fait ma part du contrat alors si tu ne me dois aucune reconnaissance éternelle, je ne t’en dois pas non plus, tu rêves éveillé. Et puis tu as déjà été bien plus cruel espèce d’esclavagiste qui s’assume pas ! Et puis de 5,… c’était quoi le 5 déjà ? Peut-être bien qu’il n’y avait pas eu de point cinq, mais peu m’importait. Ah, et une dernière chose : JE suis la plus grande donc J’AI toujours raison, faut t’y faire, terminai-je pour toute conclusion en ayant bien l’intention de clore cette conversation tant que j’avais le dernier mot. Et… BINGO ! Ok. J’admets, tu gères, je suis toujours pas reconnaissant ni respectueux mais bientôt je serai plus affamé non plus, j’éprouve un peu d’affection à ton égard ! Un peu ? m’offusquai-je en haussant un sourcil tandis que je me servais dans les sacs que j’avais ramené. T’es vraiment un ingrat, j’te déteste tu sais. En plus, t’étais super moche quand t’es né, t’étais flétri et tout violet… un peu comme maintenant. Bon d’accord, c’est vrai que cette dernière remarque n’avait pas grand-chose à voir avec le reste mais lorsqu’on n’a plus d’arguments, on fait comme on peut. Et moi, c’était mon lot quotidien. Je m’apprêtais à croquer dans mon McChicken, mais mon frère repris la parole avant même que je n’en ai le temps. Chinon t’a paché une bonne chournée ? Les yeux plissés, rivés sur la bouche de Clément, je tentais de comprendre ce qu’il était en train de me dire. A une époque, j’étais incapable de déchiffrer le moindre de ses mots quand il parlait la bouche pleine, mais depuis, j’étais rodée. Après avoir pris quelques secondes pour réfléchir de manière intelligente et logique, je devinais enfin qu’il venait tout simplement de me demander comment s’était passée ma journée. Comment s’est passée ma journée ? répétai-je bêtement avant de manger une bouchée de mon hamburger. SUPER MAL ! commençai-je à me plaindre (bah quoi ? c’est lui qui l’avait voulu). Ce matin, mon réveil n’a pas sonné, je suis arrivé en retard – et autant te préciser qu’arriver en retard quand on a cours dans un amphithéâtre, ça se remarque. A midi, un abruti bigleux m’a renversé son plateau dessus et il avait une assiette de poisson… DE POISSON ! J’ai pué le saumon toute l’après-midi ! Alors quand la sonnerie du soir à enfin retenti, j’ai voulu me dépêcher de rentrer et je me suis ramassée dans les escaliers – un très bon moyen de se rendre ridicule devant toute la fac. Et par-dessus le marché, j’ai pété le talon de ma chaussure. Au final, j’ai raté le bus pour enfin me taper une queue de 62753849 kilomètres de long au Domac – et me faire presque arracher ma chemise par une groupiasse qui voulait une photo parce que « OH MON DIEU TU ES LA SŒUR DE CLEMENT DE CLEMENT AND THE BITCHES ?! »… J’ai une gueule à prendre des photos, moi ? Et quand je rentre ENFIN à la maison, je me fais engueuler par mon pachyderme de frère. La vie est tellement belle. Et toi, bonne journée ? le questionnai-je à mon tour comme si de rien n’était.